• Les hommes ont aussi une ménopause

    Les hommes ont aussi une ménopause

    andropauze
    L'andropause est l'équivalent masculin de la ménopause. Les taux d'hormones des hommes varient, eux aussi, en fonction de l'âge. Coup d'oeil.

    L'andropause détermine un moment de la vie des hommes où le taux de testostérone passe sous un seuil déterminé. Ils sont alors confrontés à une situation un peu comparable à celle d'une femme lorsqu'elle cesse d'avoir ses règles, explique le Dr Benny Verheyden, andrologue à la clinique pour hommes d'Anvers. La différence principale ? Les symptômes sont plus discrets et le processus bien plus lent.

    Si la ménopause survient en moyenne vers l'âge de 51 ou 52 ans, l'andropause est un phénomène plus étendu dans le temps. Certains hommes présentent les premiers symptômes de l'andropause vers la quarantaine alors que d'autres ont toujours un taux de testostérone de jeune homme à 75 ans !

    La baisse du taux de testostérone varie énormément d'un individu à l'autre. Ainsi, les hommes noirs y sont confrontés plus tôt que les blancs. C'est également vrai pour ceux qui ont des testicules de petite taille. »

    Dépressions et bouffées de chaleur

    Les hommes ne souffrent naturellement pas de règles irrégulières mais, comme les femmes, ils peuvent présenter un risque accru d'ostéoporose. La formule sanguine subit des modifications : le taux de cholestérol augmente et il n'est pas rare que l'on constate une anémie.

    La testostérone étant nécessaire au bon fonctionnement du cerveau, un déficit peut être à l'origine d'une dépression. Les hommes sont parfois aussi sujets aux bouffées de chaleur. « Elles sont la conséquence d'un dérèglement de la température interne du corps, déterminée en partie par certaines hormones, dont la testostérone », souligne le Dr Verheyden. Mais les bouffées de chaleur ne sont pas la première plainte masculine lorsque le taux de testostérone diminue. Les hommes s'inquiètent plutôt de son influence sur leur vie sexuelle.

    Un déficit en testostérone contribue à féminiser le corps masculin : les muscles fondent et sont remplacés par de la graisse. Les poils du pubis se clairsement et des troubles de l'érection peuvent survenir.

    « Beaucoup de mes patients espèrent contourner le problème grâce au fameux Viagra, constate le Dr Verheyden. Mais ce médicament ne fonctionne pas en dessous d'un certain taux de testostérone. Ce n'est donc pas la panacée. »

    Les hormones de substitution

    Tout comme pour les femmes, un traitement hormonal substitutif peut aider. On prescrit de la testostérone aux hommes pour contrer les troubles liés à l'andropause. C'est très efficace : en cas de dépression, les résultats sont excellents dès six semaines.

    « Mais, comme pour les femmes, le traitement hormonal de substitution pour hommes suscite quelques interrogations », précise le Dr Verheyden.

    Le cancer de la prostate est en quelque sorte le pendant du cancer du sein chez la femme. La prostate est une glande qui réagit aux hormones. Cela dit, comme certaines études l'ont démontré, la testostérone ne provoque pas de cancer. Au contraire, elle aurait même un effet protecteur. Les hommes qui présentent un faible taux de testostérone seraient plus sujets aux cancers agressifs, tandis que ceux dont le taux est plus élevé souffriraient de formes de cancers plus lentes, plus facilement guérissables.

    Quoi qu'il en soit, un apport de testostérone peut faire grossir une tumeur existante. En outre, les tumeurs de la prostate de très petite taille se décèlent plus difficilement que celles d'un sein.

    Les résultats du test PSA ne sont pas assez précis

    Le test PSA est capable de déterminer s'il y a un cancer de la prostate, mais lorsque les valeurs du test se situent dans une zone comprise entre 4 (aucun problème) et 10 (cancer avéré), on ne peut pas se prononcer sur la présence de cellules cancéreuses. Et une biopsie ne donne pas toujours une réponse sûre à 100 %. Il arrive, en effet, qu'une tumeur minuscule échappe à l'examen. Dès lors, certains médecins estiment qu'il n'est pas prudent d'entamer un traitement hormonal substitutif. Ce n'est pas l'avis du Dr Verheyden.

    « Si le test n'est pas concluant, j'estime qu'on peut administrer un THS à condition de suivre le patient de près et de contrôler ses valeurs PSA tous les trois ans. Si elles augmentent, on suspectera la présence d'une minuscule tumeur. On peut alors intervenir très rapidement. Or la rapidité de l'intervention est un élément capital pour guérir d'un cancer de la prostate. On peut ainsi éviter des interventions nettement plus lourdes. »

    Bon à savoir
    • L'excès d'alcool est contre-indiqué. Attention aussi à l'alcool contenu dans les produits de soin. Pendant la ménopause, la peau et les cheveux ont tendance à s'affiner et à se dessécher, or l'alcool favorise la déshydratation.
    • Contre les odeurs de transpiration, éviter de porter des vêtements synthétiques et ne consommez pas d'aliments qui stimulent les glandes sudoripares (ex. la caféine).
    • Il est difficile de soulager certains troubles s'ils ne sont pas clairement identifiés. N'hésitez pas à parler de ce qui vous tracasse (troubles de l'humeur, etc.) à votre médecin et à votre conjoint.
    • Entretenez votre condition physique et vos facultés mentales. Cela exige une certaine discipline mais les bénéfices ne se feront pas attendre.

    Auteur: Ariane De Borger | Mise en ligne: 17-11-2010 | Mise à jour: 31-08-2011
    http://plusmagazine.rnews.be/fr/sante/maladies/artikel/297/les-hommes-ont-aussi-une-menopause
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