L'hypertension artérielle
1. Qu'est-ce que l'hypertension
artérielle?
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L'hypertension artérielle, souvent désignée par les 3 lettres HTA, est une élévation permanente de la pression du sang dans les artères au dessus des chiffres
normaux, c'est-à-dire quand la tension artérielle est supérieure ou égale à 140/90 millimètres de mercure (mmHg).
Dans la population mondiale, l'OMS estime qu'un quart de la population adulte souffre d'hypertension artérielle, mais les données épidémiologiques sont sous estimées. L'incidence de la pathologie est en forte croissance en Afrique subsaharienne.
La prévalence de l'HTA augmente avec l'âge et l'affection est globalement plus fréquente chez l'homme que chez la femme.
L'hypertension artérielle est un facteur de risque majeur de maladies cardio-vasculaires qui représentent elles-mêmes la première cause de mortalité dans les pays occidentaux (maladie
coronarienne, accidents vasculaires cérébraux, insuffisance cardiaque, …).
2. Qu'elles sont les causes de l'hypertension
artérielle?
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- Chez pratiquement 90% des patients hypertendus, on ne retrouve pas de cause précise. Il s'agit alors d'une hypertension artérielle essentielle, idiopathique ou primaire. Elle est probablement la conséquence de plusieurs facteurs qui aboutissent à des modifications physiologiques
touchant les reins, le cœur et les vaisseaux (athérosclérose) et qui se combinent pour élever la tension artérielle.
- Chez 5 à 10% de patients hypertendus, une cause peut être identifiée : on parle alors d' hypertension artérielle secondaire dont les principales causes sont les affections rénales (sténoses des artères rénales), certains troubles hormonaux
(phéochromocytome, hyperthyroïdie, etc) ou la prise de diverses substances (cocaïne, réglisse, etc).
L'obésité, le tabagisme, l'absence d'exercice physique, la consommation excessive d'alcool ou
de sel peuvent aussi jouer un rôle dans la survenue de l'hypertension artérielle, en particulier chez les sujets prédisposés.
La prédisposition génétique peut également jouer un rôle dans la genèse de l'hypertension artérielle, c'est ainsi qu'il existe des familles où l'hypertension artérielle est
nettement plus fréquente que dans la population ordinaire.
Le stress tend à faire augmenter la tension artérielle, mais en général de façon temporaire. Une fois la situation responsable du stress éliminée, la tension artérielle
redevient le plus souvent normale. Le phénomène dénommé "hypertension artérielle de la blouse blanche" en est un très bel exemple.
3. Quels sont les symptômes de l'hypertension
artérielle?
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Les symptômes de l'hypertension artérielle sont en général aspécifiques.
Le patient hypertendu ne ressent généralement rien si son hypertension reste stable et peu sévère dans le temps.
Ce n'est qu'au cours de poussées hypertensives que le patient peut ressentir des symptômes comme des céphalées (souvent le matin), des nausées ou vomissements, des troubles de la vue telle
qu'une "sensation de mouches volantes", des bourdonnements d'oreille, des vertiges. Le patient peut également présenter une épistaxis (saignements de nez).
En fait, le seul moyen de savoir si vous êtes hypertendu est de faire contrôler votre tension artérielle par un médecin à l'aide d'un appareil appelé sphygmomanomètre qui mesure les deux
valeurs représentatives de la tension artérielle.
La valeur maximale est la tension artérielle systolique: elle est enregistrée au moment où le cœur se contracte (systole) pour projeter le sang vers les vaisseaux dans tout le
corps.
La valeur minimale est la tension artérielle diastolique: elle correspond au moment où le cœur est relâché entre deux battements (diastole), ce qui lui permet de se remplir à
nouveau de sang, en vue de la prochaine contraction.
On parle d'hypertension artérielle quand la tension artérielle systolique est supérieure ou égale à 140 millimètres de mercure (mmHg) et/ou la diastolique est supérieure ou égale à 90 mmHg.
Quand les deux valeurs sont élevées, l'hypertension artérielle est dite systolo-diastolique.
Lorsque seule la pression artérielle systolique est élevée, l'hypertension artérielle est systolique isolée
(fréquente chez le sujet âgé).
Le diagnostic d'hypertension artérielle n'est posé que lorsque des valeurs élevées sont constatées à plusieurs reprises au repos, lors de consultations différentes. Cette donnée est très
importante car la tension artérielle varie très fort d'un moment à l‘autre.
4. Classification de l'hypertension artérielle
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Catégorie
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Systolique
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Diastolique
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Tension artérielle optimale
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< 120
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< 80
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Tension artérielle normale
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< 130
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< 85
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Tension artérielle normale haute
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130-139
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85-89
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Hypertension artérielle légère, stade 1
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140-159
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90-99
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Hypertension artérielle modérée, stade 2
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160-179
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100-109
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Hypertension artérielle sévère, stade 3
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>= 180
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>= 110
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Ce tableau reprend les différents stades de gravité de l'hypertension artérielle selon les directives de l'OMS (1999) en fonction des valeurs tensionnelles
exprimées en millimètre de mercure (mmHg).
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5. Quelles sont les complications de l'hypertension
artérielle?
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L'hypertension artérielle augmente surtout le risque d'accident vasculaire cérébral, d'insuffisance cardiaque, d'infarctus du myocarde et d'insuffisance rénale.
Le cerveau, le cœur et les reins qui sont en même temps des organes vitaux sont préférentiellement les organes cibles touchés par les complications de l'hypertension artérielle.
L'atteinte cardiaque la plus caractéristique de l'hypertension artérielle se détecte précocement par l'électrocardiogramme et par l'échocardiographie, qui est un examen utilisant les ultrasons pour visualiser à la fois la paroi et les cavités
cardiaques. Cette atteinte consiste en une hypertrophie de la paroi du cœur, qui est la conséquence du surcroît de travail fourni par le cœur pour assurer la distribution du sang
aux organes en dépit d'une tension artérielle élevée. En l'absence de traitement, le muscle cardiaque s'épuise peu à peu, aboutissant à l'insuffisance cardiaque.
La détection de l'atteinte rénale (néphropathie) se fait par la recherche d'albumine dans les urines et le dosage du taux de créatinine dans le sang.
La rétine est un endroit privilégié pour observer les effets de l'hypertension artérielle sur les petites artères. L'examen du fond d'œil réalisé à l'aide d'un ophtalmoscope, permet de voir la
surface interne de la partie postérieure de l'œil où se situe la rétine. Les modifications observées au niveau des vaisseaux de la rétine constituent un reflet de l'atteinte des autres vaisseaux
du corps, et en particulier des reins. L'appréciation de l'importance des dégâts rétiniens (rétinopathie) permet d'établir une corrélation avec le degré de sévérité de
l'hypertension artérielle.
6. Quel est le traitement de l'hypertension artérielle?
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En dépit de la prévalence élevée de l'hypertension artérielle et de ses complications, le contrôle tensionnel adéquat (défini par un niveau tensionnel inférieur à 140/90 mm Hg) n'est
malheureusement atteint que chez 34% des patients.
L'hypertension artérielle secondaire peut tout à fait être guérie par le traitement de l'anomalie responsable de l'affection ou la suppression de l'agent causal.
Pour l'hypertension artérielle essentielle ou primaire , le problème est différent puisqu'il n'y a pas de cause unique clairement identifiée. Le but du traitement est de normaliser le profil
tensionnel pour éviter l'apparition des complications de l'hypertension artérielle.
Les premières mesures à prendre sont de nature hygiéno-diététiques. Elles consistent à restaurer une hygiène de vie correcte par un amaigrissement en cas de
surcharge pondérale, un arrêt du tabac, une modération de la consommation d'alcool et de sel et la pratique d'une activité physique régulière. Les diabétiques et les sujets ayant trop de
cholestérol doivent faire l'objet de mesures diététiques spécifiques qui participeront à la diminution du risque cardiovasculaire. Dans certains cas, ces mesures peuvent suffire à normaliser
durablement la tension artérielle.
En cas d'insuffisance de ces mesures hygiéno-diététiques sur le contrôle tensionnel, l'instauration d'un traitement médical sera indiquée et sera réalisée par le médecin en
tenant compte du profil de risque cardiovasculaire, des facteurs de co-morbidité et du degré d'atteinte des organes cibles.
Le but du traitement sera d'atteindre des valeurs tensionnelles en dessous de 140/90 mmHg. En cas de diabète, la tension artérielle sera ramenée en dessous de 130/80 mmHg.
Bien entendu, il sera plus difficile de ramener la tension artérielle en dessous des valeurs recommandées lorsque le niveau initial aura été élevé.
Dans bon nombre de cas, le contrôle de l'hypertension artérielle conduira à utiliser non pas un, mais plusieurs médicaments.
Les principales classes de médicaments utilisées pour contrôler l'hypertension artérielle sont les diurétiques thiazidiques, les béta-bloquants, les antagonistes du calcium, les inhibiteurs de
l'enzyme de conversion et les antagonistes des récepteurs de l'angiotensine 2.
Lors de la mise en route d'un traitement médicamenteux anti-hypertenseur, le patient doit être convaincu de l'intérêt de traiter son hypertension. Son adhésion au traitement est
très importante pour parvenir à équilibrer sa tension artérielle et ainsi mettre toutes les chances de son côté pour éviter les complications de la maladie.
Une interruption thérapeutique intempestive pourrait entraîner un effet rebond avec une aggravation de l'hypertension.
En conclusion, l'hypertension artérielle est une maladie grave dont la présentation clinique est insidieuse et dont les conséquences à long terme sont désastreuses sur le plan
socio-économique.
Le pronostic des patients hypertendus dépend du diagnostic précoce et de l'efficacité de la prise en charge thérapeutique de
l'affection.
1. The Joint National Committee on Prevention
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Detection, Evaluation and Treatment of High Blood Pressure. The Sixth report
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Assessment of frequency of progression to hypertension in non-hypertensive
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Effects of an angiotensin-c converting-enzyme inhibitor, ramipril,
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Randomised trial of a perindopril-based blood-pressure-lowering regimen
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among 6105 individuals with previous stroke or transient ischaemic attack.
|
Lancet 2001 ; 358 : 1033-1041
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http://www.medicardice.be/fr/dossiers/hypertensionarterielle.htm