• L'importance des complications cardiovasculaires ?

    Diabète

    Les réponses aux questions qui vous tiennent à cœur :

    En quoi le diabète peut-il être dangereux pour mon coeur et mes artères ?

    Les principales complications qui sont liées à l'existence du diabète sont en rapport avec des dépôts de produits anormaux formés en raison de l'excès de glucose dans sang.  Ces dépôts se font à la fois au niveau des nerfs et des vaisseaux.
    L'atteinte des nerfs des membres est à l'origine de la neuropathie diabétique qui se manifeste essentiellement par une perte de la sensibilité et des douleurs.
    L'atteinte vasculaire concerne pratiquement tous les vaisseaux, aussi bien les grosses artères, celles qui irriguent le cerveau, le coeur ou encore les membres inférieurs, que les toutes petites artères qui irriguent par exemple la rétine ou les glomérules des reins.  Selon la taille des artères atteintes, on parle de macroangiopathie ou de microangiopathie.
    Les lésions des pieds qui sont extrêmement fréquentes chez les diabétiques ont une origine à la fois artérielle et nerveuse.
    Mais le risque cardiovasculaire d'un diabétique n'est pas uniquement lié à l'anomalie du métabolisme du sucre qui caractérise sa maladie.  Le diabétique, surtout le diabétique de type 2 (voir question 1) est très souvent également un sujet qui présente d'autres facteurs de risque cardiovasculaires.  Les plus fréquents sont le surpoids et l'obésité, l'excès de pression artérielle et des anomalies des lipides sanguins qui favorisent l'athérosclérose.  Il a été démontré que le risque cardiovasculaire des diabétiques qui présentaient également ces autres facteurs de risque était plus élevé que celui des diabétiques ne les présentant pas.

    Comment savoir si j'ai un diabète ?

    Cette question ne se pose pas pour le diabète de type 1 dont le diagnostic se fait sur un cortège de manifestations à côté desquelles il est difficile de passer.  Il en va tout autrement du diabète de type 2 qui n'est souvent diagnostiqué que tardivement si on ne le recherche pas.  On considère qu'en l'absence de dépistage, le délai avant le diagnostic est de l'ordre de 5 à 7 ans, ce qui fait que pratiquement un diabétique de type 2 sur quatre ou cinq a déjà une ou des complications au moment où le diagnostic est posé.
    Le diagnostic repose sur la mise en évidence d'une glycémie à jeun qui dépasse à deux reprises le seuil de 1,26 g/l (7 mmol/l) lors d'une mesure effectuée au laboratoire.
    Les sujets dont les valeurs sont comprises entre 1,10 g/l (6 mmol/l) et 1,26 g/l (7 mmol/l) sont considérés comme suspects et donc à surveiller de près.  En dessous de 1,10 g/l (6 mmol/l) la glycémie est normale, il n'y a pas de diabète.

    Quelle est l'importance des complications cardiovasculaires par rapport aux autres complications chez le diabétique ?

    Les complications cardiovasculaires sont aujourd'hui les plus fréquentes chez le diabétique et il est désormais clairement démontré que le contrôle de toutes les anomalies cardiovasculaires et de tous les facteurs de risque est au moins aussi important, voire plus important que le contrôle de la glycémie pour le pronostic à long terme des diabétiques.
    Les complications cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité des diabétiques.  Chez le diabétique, le risque de décès par infarctus est multiplié par 2 à 3 et même si le sujet est tiré d'affaire dans l'immédiat, le risque de mortalité ultérieure est environ le double de celui observé dans la population générale. 
    Le risque d'artérite (qui peut conduire à la gangrène) est multiplié par 4 à 6 et le risque d'accident vasculaire cérébral par 2 à 3.
    L'existence d'autres facteurs de risque classiques intervient également pour majorer le risque.  Il faut souligner à ce propos que l'augmentation dans le sang des triglycérides (une forme particulière de lipides), qui n'est pas un facteur de risque clairement établi dans la population générale, est associée à la survenue de complications cardiovasculaires en cas de diabète.
    Le risque de complications cardiovasculaires est également fortement augmenté (3 à 7 fois) en cas d'atteinte rénale due au diabète
    Enfin il faut savoir que les atteintes cardiovasculaires du diabétique sont volontiers silencieuses, ce qui fait que l'infarctus du myocarde peut être la première et parfois hélas la dernière manifestation de l'atteinte des coronaires. Cette particularité explique pourquoi la recherche d'une atteinte coronaire doit de faire de façon systématique de façon à mettre en oeuvre les traitements qui s'imposent.
    L'artérite des membres inférieurs également peut être indolore et n'être diagnostiquée qu'à un stade tardif.

    La prise en charge actuelle du diabète est-elle satisfaisante ?

    Il n'existe pas de données spécifiquement belges sur le sujet, mais nos voisins français viennent de rendre public les résultats d'une étude qui méritent comme appréciation "peut mieux faire".

    L'analyse a porté sur  3 648 diabétiques adultes traités, affiliés au régime général de l'assurance maladie, vivant hors institutions et ayant répondu à un questionnaire détaillé et sur leurs 1 718 médecins ayant répondu à un  questionnaire médical.
    L'étude indique une fréquence élevée de complications cardiovasculaires puisqu'un diabétique sur cinq a eu au moins une complication cardiovasculaire diagnostiquée (angor, infarctus du myocarde, revascularisation coronaire ou accident vasculaire cérébral).
    93% des personnes interrogées déclaraient au moins un facteur de risque vasculaire autre que le diabète (tabagisme actif, surpoids ou obésité, hypertension artérielle, hypercholestérolémie), 69% en déclaraient au moins deux et 31% au moins trois.
    Au total 3 diabétiques sur 4 se déclaraient en surpoids ou obèses. Plus de 50% disaient être hypertendus et près de 9 médecins sur 10 rapportaient une pression artérielle ≥ 130/80 mmHg.
    La moitié des patients déclarait une hypercholestérolémie et un médecin sur quatre déclarait que leur patient avait un taux de cholestérol-LDL ≥ 1,3 g/l.
    Plus d'un quart des diabétiques avait un taux d'hémoglobine glycosylée > 8 %, et était donc exposé à un risque élevé de complications.
    L'étude nous apprend encore que moins d'un diabétique sur deux avait bénéficié d'un dépistage annuel de l'atteinte de la rétine et que seulement un sur 5 avait bénéficié d'un dépistage adéquat des lésions des pieds pour prévenir les risques d'amputation.
    Cette situation bien peu satisfaisante est le reflet de ce qui est achevé en pratique courante.  A l'évidence il y a de quoi faire!
    http://www.liguecardiologique.be/fr/01_diabete_qa.cfm#1
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