• French Paradox et vitamines : le cocktail anti-Alzheimer

    French Paradox et vitamines : le cocktail anti-Alzheimer

    Notre alimentation peut-elle prévenir l’apparition de la maladie d’Alzheimer ? Différentes études ont évoqué cette possibilité. Doctissimo revient sur deux d’entre elles. Les aliments riches en vitamines C et E ainsi que la consommation modérée d’alcool auraient des effets bénéfiques.

    Parce que les maladies vasculaires sont associées à des formes de déclin mental et de démence, les auteurs ont voulu savoir si l’alcool pouvait avoir un impact sur le risque de démence.

    Nouvelle vertu du French Paradox !

    le cocktail anti-AlzheimerPrès de 5 400 individus âgés d’au moins 55 ans ont été suivis pendant six ans en moyenne. Durant cette période, 197 ont développé une forme de démence : 146 une maladie d’Alzheimer, 29 des démences vasculaires et 22 d’autres formes. En ajustant les résultats en fonction de l’âge, du sexe, de la pression artérielle, du comportement tabagique et de l’indice de masse corporelle, les auteurs ont pu isoler l’influence de la consommation d’alcool.

    Résultats : un à trois verres d’alcool par jour réduirait de plus de 40 % les risques de démence. L’étude PAQUID effectué dans la région de Bordeaux avait attribué cette vertu au vin, mais les auteurs néerlandais1 n’ont pas noté de relation entre le type de boisson et la réduction du risque.

    Selon eux, l’alcool agirait en réduisant les facteurs de risques, soit en inhibant l’agrégation plaquettaire, soit en altérant le profil lipidique sérique. La réduction du risque de démence vasculaire particulièrement notée conforte cette hypothèse. Une seconde possibilité est que l’alcool pourrait avoir un effet direct sur la cognition grâce à la libération d’acétylcholine dans l’hippocampe, zone cérébrale facilitant l’apprentissage et la mémoire. Cette enquête conforte la thèse d’une origine vasculaire de certains types de démence, y compris la maladie d’Alzheimer.

    Encore un bienfait attribué à la consommation légère d’alcool après la réduction du risque de maladies cardiovasculaires. Mais attention, pas de raison pour autant de trop lever le coude, plus de trois verres d’alcool par jour augmentent le risque de développer un cancer.

    Vitamines et Alzheimer : des liens à confirmer

    Le fait de manger plus d’aliments riches en vitamines C et E pourrait vous protéger contre la maladie d’Alzheimer. C’est la conclusion de deux études publiées dans le prestigieux Journal of American Medical Association2.

    La première a suivi 5 400 personnes de plus de 55 ans sur six ans en moyenne. Parmi elles, 146 ont développé la maladie d’Alzheimer sur cette période. Or les chercheurs ont noté que l’absorption d’aliments riches en vitamines C et E était corrélée avec une diminution du risque, notamment chez les fumeurs.

    Dans une autre étude portant sur 815 personnes d’au moins 65 ans, les chercheurs ont souligné le rôle de la vitamine E. Celle-ci diminuerait le risque de développer une maladie d’Alzheimer.

    Dans les deux cas, les propriétés antioxydantes de ces substances seraient à l'origine de cet effet protecteur pour nos neurones. Mais des études sont nécessaires pour confirmer le mécanisme (l'étude de la même cohorte en 20103 reste au stade d'hypothèse relevant un possible effet protecteur des aliments riches en vitamine E, il est donc difficile d'encourager la consommation de vitamines dans ce but).

    En attendant, inutile de vous jeter sur les compléments alimentaires à base de vitamines C et E : d’après la seconde étude, ceux-ci n’ont pas d’influence sur le pronostic d’Alzheimer. Il vous reste donc à suivre les recommandations du gouvernement : au moins cinq fruits et légumes par jour, pour être sûr de faire le plein de vitamines !

    David Bême
    Alain Sousa

    Mis à jour le 18 juin 2012

    1 - The Lancet January 26, 2002, Vol. 359, pp. 281-286
    2 - JAMA, juin 2002 ; vol. 287 : p. 3223-3229 et p. 3239-3237.
    3 - Dietary antioxidants and long-term risk of dementia. - Devore EE et al. - Arch Neurol. 2010 Jul;67(7):819-25 (étude accessible en ligne)

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