100 millions de dollars. C'est la somme qu'a réussi à récoler Grail après un premier tour de table. Parmi ses investisseurs, la start-up compte des pionniers de l'innovation comme Bill Gates ou encore le fonds de capital risque de Jeff Bezos. Mais l'actionnaire majoritaire reste Illumina, une société américaine fondée en 1998, pionnière du séquençage ADN, efficace et à prix raisonnable.
L'idée a germé il y a dix-huit mois, lorsque les chercheurs d'Illumina ont essayé les séquenceurs d'ADN de l'entreprise sur le sang. Ils ont constaté alors que les dernières générations de séquenceurs, plus puissantes, étaient capables de détecter des traces d'ADN dans ces échantillons. Grail est alors née.
Sa mission : développer des tests sanguins capables de détecter n'importe quel type de cancer avant même que n'apparaissent les symptômes. Le tout pour moins de 1000 dollars. Le principe de ces "biopsies liquides" : utiliser des machines de séquençage à grande vitesse pour parcourir le sang d'une personne à la recherche de fragments d'ADN libérés par des cellules cancéreuses.
La biopsie liquide a été identifiée par le MIT comme l'une des 10 technologies de pointe de l'année 2015. Et même si Illumina n'est pas le premier à avoir développé ce genre de tests ADN, son PDG Jay Flatley estime que cela fait peu de temps que le séquençage des gènes est devenu suffisamment bon marché pour l'appliquer au dépistage du cancer.
Un marché qui pourrait vite devenir une industrie à plusieurs milliards de dollars… De quoi attirer de prestigieux investisseurs, à l'instar du patron d'Amazon et de l'ancien PDG de Microsoft.
Astrid Gouzik