La Stévia est appréciée pour le pouvoir sucrant de ses feuilles, bien supérieur à celui du sucre, avec un apport calorique très faible. C’est une plante de culture plutôt facile, pour peu que l’on respecte certaines de ses exigences.
Substrat et fertilisation
La stévia s’adapte à de nombreux sols, y compris les sols pauvres, mais elle prospérera mieux sur un substrat riche. En plein champ, un sol limoneux et bien drainé est l’idéal. En pot, utilisez un compost bien mûr installé sur un lit de billes d’argile pour le drainage.
Fertilisez régulièrement, et plus particulièrement 2 semaines avant la récolte, afin de maximiser les teneurs en agents sucrants dans les feuilles. Mais attention, n’utilisez pas d’engrais azoté conventionnel, à libération trop rapide, qui conduirait à de grandes feuilles pauvres en agents sucrants. Optez plutôt pour un engrais biologique à libération lente, comme un compost bien décomposé. Vous pouvez aussi apporter ponctuellement de la poudre de corne, des extraits d’algues ou du purin d’ortie à titre de stimulateur de croissance (avec 12 à 15 jours de macération).
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Arrosage et exposition
Stevia rebaudiana est une plante tropicale qui a besoin d’un substrat humide mais néanmoins bien drainé. L’excès d’eau cause des dommages comme le dépérissement de la plante au-dessus du collet. À l’inverse, en été, la sécheresse peut lui être préjudiciable. Si votre plant de stévia est en pot, veillez à des arrosages réguliers. En pleine terre, vous pouvez également disposer un mulch au pied de la plante, pour limiter le dessèchement du sol (le système racinaire du stévia est très développé juste sous la surface du sol).
Dans la nature, en Amérique du Sud, on la rencontre parfois en sous-bois, mais la stévia préfère les situations mieux exposées : lisière de forêt, clairière... Elle a donc besoin de lumière, mais évitez le soleil direct, surtout en plein été. On peut tout à fait l’installer à l’extérieur en été ; en hiver, il est préférable de la rentrer à l’abri du gel si les températures descendent en dessous de -5°C. Car si la stévia supporte des températures faiblement négatives, il vaut mieux ne pas tenter la culture en pleine terre si vous n’habitez pas sous un climat clément (océanique ou méditerranéen).
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Parasites et ravageurs
En pot, si la stévia est cultivée à l’intérieur, elle peut être sujet à des attaques de cochenilles ou d’aleurodes. Pour les éviter, vaporisez très régulièrement le feuillage, et aérez la plante. Ces parasites détestent l’humidité et l’air frais !
Au jardin, que la plante soit en pleine terre ou en pot, c’est surtout les rongeurs qui seront à craindre, car mulots,campagnols, souris et lapins apprécient beaucoup les feuilles sucrées de stévia... On les comprend ! Difficile de prévenir les grignotages intempestifs par des moyens de lutte naturelle, à moins d’utiliser un répulsif à rongeurs (par exemple un purin de feuilles de sureau).
Semis et boutures
La stévia se multiplie par semis, par marcottage ou par bouturage. Le semis est assez aléatoire. D’abord, les graines ne conservent leur pouvoir germinatif que durant 3 mois : il faut donc semer assez vite après la récolte des graines. Ensuite, le taux de réussite des semis est assez faible : en moyenne, à peine 35% des graines donnent une plantule. Et, une fois le stade de plantule atteint, il faut encore compter avec une perte de 10%.
Si vous souhaitez vous lancer tout de même dans des semis de stévia (en pot ou en godet), faites-les plutôt en automne, et veillez à maintenir une température de 20 à 25°C. Le terreau ne doit pas sécher, il faut donc une atmosphère suffisamment humide. Les graines germent en 7 à 14 jours.
Le bouturage et le marcottage donnent de meilleurs résultats : jusqu’à 95% de réussite. Bouturez de préférence les têtes, mais les boutures de feuilles sont possibles.
Récolte des feuilles
Pour la récolte, il est possible de cueillir les feuilles de stévia et de les consommer fraîches au fur et à mesure de vos besoins, toute l’année si la plante est à l’intérieur. Vous pouvez aussi procéder à une seule récolte annuelle, à la fin de l’été (entre le 15 et le 30 août pour une richesse optimale en glucosides). Dans ce cas, faites sécher les feuilles au soleil, puis réduisez-les en poudre et tamisez pour retirer les débris de nervures et de tiges, qui peuvent être amers. Conditionnez en boîtes hermétiques.
Tailler le stévia
En hiver, pour les plants cultivés à l’extérieur, la stévia connaît une période de dormance. Dès les premiers froids, les feuilles et les tiges sèchent intégralement. C’est le moment idéal pour la taille : supprimez les tiges au-dessus du 3ème œil. Veillez à ne tailler que par temps sec, pour éviter le risque de contamination des blessures par des champignons. Au printemps, le plant repartira à partir du pied et de ces bourgeons végétatifs.
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Crédit photos : flickr.com / FrauBucher
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