Des chercheurs ont voulu savoir à quel point la presse pouvait déformer les résultats d'une étude scientifique. Ils ont analysé 462 communiqués de presse de 20 universités en Grande-Bretagne et ont comparé leur contenu avec la recherche sur laquelle ils étaient basés. Ils ont ensuite analysé les articles basés sur ces communiqués de presse et se sont demandé s'ils avaient été exagérés.
Selon l'étude relayée par Time, 40 % des communiqués de presse contiennent des conseils exagérés, 33 % ont établi des liens de cause à effet à la suite d'une simple corrélation et 36 % ont tiré des conclusions pour la santé humaine suite à des expériences sur les animaux. La presse a largement emboîté en se basant sur les versions défectueuses des communiqués de presse.
Lorsque les informations ne sont pas rapportées de manière rigoureuse, les scientifiques incriminent la presse, selon les responsables de l'étude, mais 30 % d'entre eux admettent quand même que leurs communiqués étaient exagérés, même lorsqu'ils les avaient écrits eux-mêmes.
Pourquoi les scientifiques exagèrent-ils leurs résultats ? À cause de la concurrence entre les universités qui veulent chacune avec leur moment de gloire. Les journalistes, mis sous pression, ne prennent pas le temps d'enquêter à fond sur les allégations des universités et se contentent des communiqués.
Le problème, selon les chercheurs, c'est que beaucoup de personnes basent leurs décisions médicales sur ce qu'ils lisent dans la presse. Certaines personnes décideraient ainsi d'arrêter la prise d'un médicament sur base d'un titre de presse exagéré. L'effet cumulatif de la désinformation pourrait s'avérer très important.
Selon les conclusions des chercheurs, aucun journal n'a exagéré plus que l'autre les résultats des études. Ce sont donc les communiqués de presse que semble avoir eus une plus grande incidence. Pour les scientifiques, il s'agit d'une bonne nouvelle puisqu'ils ont le pouvoir de changer les choses.
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