Lors de la Journée mondiale des MICI (maladie inflammatoires chroniques de l’intestin), le 19 mai, la Fédération Européenne des Associations de patients atteints de Maladie de Crohn ou de
Recto-colite hémorragique (EFCCA) a présenté les résultats d’une récente étude « IMPACT1».
La maladie de Crohn et la recto-colite hémorragique sont deux maladies chroniques digestives graves généralement appelées maladies inflammatoires de l'intestin (MICI). Ensemble, elles
touchent plus de 2,2 millions de personnes en Europe et 5 millions dans le monde. Dans la plupart des cas, ces maladies peuvent être maîtrisées avec des médicaments, mais en dépit de
recherches approfondies, les causes de ces maladies demeurent encore inconnues et il n’existe aucun traitement curatif.
Un impact considérable
« En finir avec les MICI signifie non seulement trouver un remède, mais aussi limiter les effets de la maladie, supprimer l'impact social, et rendre l’espoir aux patients qui en souffrent»,
explique Marco Greco, président d’EFCCA.
L'EFCCA a mené l'étude « IMPACT1» dans le but de mesurer les effets des MICI sur la qualité de vie des patients ainsi que les effets sur la vie sociale, académique et professionnelle au
niveau européen.
Se référant à l'étude, M. Greco a souligné quelques chiffres alarmants qui montrent que plus de 66% des patients ayant participé à l’étude estiment que leur affection a eu un effet négatif
sur leur carrière, les possibilités de promotion et leur revenu. Un tiers des patients interrogés affirme que sa MICI l’a empêché d’avoir des relations intimes et 22% de patients indiquent
que les MICI ont été à l’origine d’une rupture. 66% des interrogés affirment que leur maladie a eu une influence négative sur leur carrière professionnelle. 48% prétendent avoir perdu ou
moins une fois leur travail à cause de leur maladie.
Qu’est-ce qu’une MICI?
La maladie de Crohn et la colite ulcéreuse (connues sous la dénomination commune de maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, ou MICI), sont des maladies inflammatoires chroniques et
non infectieuses, impliquant le système digestif. A ne pas confondre avec le syndrome de l’intestin irritable, qui, malgré des symptômes très proches, est un autre problème. La colite
ulcéreuse se situe uniquement au niveau du côlon et/ou du rectum, alors que la maladie de Crohn peut toucher n’importe quelle partie du tractus gastro-intestinal. Il y a deux fois plus de
patients souffrant de colite ulcéreuse que de la maladie de Crohn.
Les symptômes
Pour ces deux maladies, les symptômes peuvent être des douleurs abdominales, de la diarrhée, des vomissements, des saignements rectaux, et une perte de poids. Différents symptômes
extra-intestinaux accompagnent parfois ces deux maladies : au niveau des yeux, des articulations, ou sur la peau. L’intensité de ces symptômes est susceptible de beaucoup varier au fil du
temps. Les patients connaissent parfois de longues périodes de rémission, et/ou des poussées récurrentes.
Le diagnostic
L’âge le plus courant, pour le diagnostic, se situe entre 10 et 40 ans pour les deux maladies, mais elles peuvent en réalité survenir à tout âge. Le diagnostic se base le plus souvent sur un
examen endoscopique de l’intestin et sur des biopsies des lésions pathologiques. D’autres indicateurs de MICI, comme une infection et une anémie, sont décelables dans une prise de sang.
Le traitement
Pour la plupart des patients, le traitement consiste en une prise d’anti-inflammatoires ou d’immunosuppresseurs. Des antibiotiques ou des biothérapies (anti-TNF alfa) sont parfois utilisés.
Si les patients ne réagissent pas suffisamment bien à ces traitements, la chirurgie peut être nécessaire. Pour les patients souffrant de colite ulcéreuse, on enlève alors l’entièreté du
côlon. Pour la maladie de Crohn, seules les parties atteintes de l’intestin sont enlevées. Mais la maladie peut survenir à nouveau au même endroit.
Les MICI en Europe
Les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin touchent plus de 2,2 millions de personnes en Europe. Hommes et femmes sont atteints en proportions égales. Dans la plupart des cas, les
patients parviennent à contrôler la maladie grâce à des médicaments, mais, malgré des recherches de grande envergure, la cause de ces maladies n’est toujours pas identifiée et aucun
traitement radical n’existe.