Le terme utilisé pour désigner cette affection indique clairement en quoi consiste le problème : l'épaule se rigidifie et devient donc de moins en moins mobile.
Il existe d'autres dénominations : enraidissement de l'épaule, frozen shoulder, capsulite adhésive…
L'épaule gelée touche davantage les diabétiques, les personnes souffrant de troubles thyroïdiens, les patients atteints de paralysie (comme après un AVC) et est également plus fréquente chez les personnes de race blanche. Certaines affections cardiaques, pulmonaires et abdominales peuvent être à l'origine d'une épaule gelée.
Les quinquagénaires sont les plus touchés, mais les patients plus jeunes ou plus âgés ne sont pas épargnés.
Si vous avez déjà eu une épaule gelée, le risque que votre autre épaule développe la même affection est d'environ 10%.
La cause de cette affection n'est pas connue. Mais il convient de faire la disctinction entre l'épaule gelée primaire et l'épaule gelée secondaire.
Par épaule gelée primaire, nous voulons dire que l'affection est présente sans avoir été déclenchée par des lésions de l'articulation de l'épaule. Il s'agit à proprement parler d'une maladie qui touche l'articulation de l'épaule.
Dans le cas d'une épaule gelée secondaire, l'affection apparaît dans le cadre d'une autre pathologie de l'épaule : après une fracture avec longue immobilisation, lors d'une déchirure des tendons de la coiffe des rotateurs de l'épaule, en cas d'impingement de longue durée et d'inflammations de l'épaule et de son pourtour, après des opérations à l'épaule, etc. Le plus souvent, l'enraidissement est dû à un manque de mouvement de l'épaule, mais ce n'est pas toujours le cas.
En cas d'épaule gelée, la capsule articulaire, qui est tendue comme une poche autour de l'articulation de l'épaule, devient plus épaisse et moins élastique. La capsule de l'épaule se ratatine pour ainsi dire, ce qui se manifeste par une diminution de la mobilité de l'épaule. Le plus caractéristique est la perte de la « rotation ». Il devient difficile pour le patient de tourner la main/le bras vers l'extérieur et également difficile, voire impossible, de les tourner vers l'intérieur ( toucher le dos avec la main, par exemple). Peu à peu, les mouvements en hauteur se retrouvent eux aussi limités. Dans des cas extrêmes, c'est à peine si le patient parvient encore à se toucher les cheveux ou la tête.
Les phénomènes inflammatoires concomitants au niveau de l'articulation contribuent à la douleur, laquelle peut se manifester jour et nuit.
Le diagnostic est établi au moyen d'un « examen clinique ». Lorsque votre médecin vous examine, il peut généralement poser le diagnostic assez rapidement. Par contre, il est beaucoup plus difficile de distinguer une épaule gelée primaire d'une épaule gelée secondaire.
L'affection peut être identifiée lors d'une « arthrographie » et d'un examen par RMN. Lors d'une arthrographie, un liquide de contraste est injecté dans l'articulation. Une nette réduction du volume de l'articulation ainsi qu'un ratatinement de la capsule, contractée, sont observés. Cependant, cela n'est pas toujours aussi clair, surtout au stade initial. Les examens techniques (échographie, radiographie avec ou sans produit de contraste, scanner CT et scanner RMN) vont plutôt permettre de détecter les causes sous-jacentes (cf. supra) à l'origine d'une épaule gelée secondaire. La meilleure manière de diagnostiquer l'existence d'une épaule gelée est et reste l'examen du patient par un spécialiste.
Le meilleur traitementest en fait la prévention. Après une opération de l'épaule ou un trauma et en cas de douleur à l'épaule, quelle qu'en soit la cause, il convient de mobiliser (= bouger) l'épaule le plus vite possible. Attention : parfois, une immobilisation temporaire est indiquée dans le cadre d'un traitement. Discutez-en avec votre médecin.
Par « bouger », nous entendons réaliser régulièrement chaque jour un mouvement circulaire complet de l'articulation de l'épaule. Nous ne voulons pas dire par-là : surcharger l'articulation ou la soumettre à des exercices douloureux !
Une kinésithérapie agressive est totalement exclue ! Elle entraînerait plutôt une augmentation de la réaction inflammatoire et des douleurs. De plus, l'affection aurait alors tendance à s'aggraver plutôt qu'à s'améliorer.
La chaleur et une kinésithérapie antidouleur contribuent à rendre la douleur plus supportable.
La douleur doit être maîtrisée grâce à de simples antidouleurs tels que le paracétamol, l'aspirine ou des anti-inflammatoires.
Le meilleur moyen de soulager la douleur consiste souvent en une injection (infiltration) de corticostéroïdes.
Il est possible que les injections de calcitonines (Miacalcic ou Calsynar) soient efficaces, mais cela n'a pas encore été prouvé complètement à ce jour. Ces calcitonines provoquent des effets secondaires graves chez certaines personnes.
En cas d'amélioration insuffisante, une intervention sous anesthésie peut être pratiquée.
La méthode la plus simple consiste à « dégager » l'épaule sous anesthésie. C'est ce que nous appelons une mobilisation sous anesthésie.
Cependant, la capsule est parfois si dure qu'il est préférable de pratiquer une intervention sous arthroscopie. Pendant cette opération, une caméra est introduite dans l'organisme par une petite incision pratiquée dans la peau et les adhérences ainsi que la capsule épaisse sont détachées.
En cas d'épaule gelée secondaire, le problème d'épaule sous-jacent à l'origine de l'épaule gelée peut être réparé et/ou traité immédiatement durant cette arthroscopie. Il faut cependant savoir que le risque d'enraidissement est beaucoup plus élevé après une telle réparation. Quelques mois après la guérison de la lésion traitée, une nouvelle mobilisation est parfois nécessaire. Une alternative consiste à faire disparaître l'enraidissement avant de procéder à la réparation.
Vous trouverez les programmes de revalidation pour les patients ayant une épaule gelée ici.
http://www.orthopedie-yperman.be/fr/node/123