• Petit-déjeuner : que mettre sur son pain ?

    Bien que recommandé par les nutritionnistes, le petit-déjeuner est de plus en plus délaissé par les français et par les québécois. Ils sont désormais près de 14% à partir le ventre vide le matin, contre 9% seulement il y a dix ans. Pourtant, les études ont largement démontré l’importance d’une prise énergétique conséquente sur les capacités intellectuelles en début de journée. Il est même l’occasion unique de consommer certains produits vitaux pour l’organisme. Parmi eux, le pain fait toujours figure de référence, bien que talonné par les céréales industrielles. Mais une question demeure souvent sans réponse chez ses partisans : avec quoi peut-on l’accompagner ? Beurre ? Margarine ? Confiture ? Panorama des matières tartinables.

    Beurre ou margarine ?

    Beurre ou margarine ?

    Le beurre et la margarine sont deux matières grasses souvent fort appréciées des habitués du petit déjeuner. Leurs impacts sur la santé sont en partie attribuables aux lipides qu’elles contiennent.

    La quantité de graisses contenue dans le beurre et la margarine est identique, mais c’est
    la qualité de ces graisses qui diffère. Le beurre contient des graisses animales amenées par le lait qui sont majoritairement composées d’acides gras saturés (60 à 65%). Or, ces derniers influenceraient à la hausse le cholestérol total et le cholestérol LDL, le « mauvais cholestérol ». De plus, les acides gras saturés semblent n’avoir aucun effet sur le cholestérol HDL (« bon cholestérol »)1.
     
    Les margarines quant à elles contiennent des mélanges de graisses végétales et apportent donc des graisses insaturées dont certaines sont reconnues pour leurs effets bénéfiques sur la prévention des problèmes cardio-vasculaires (Oméga-3, Oméga-6). Mais elles peuvent apporter des graisses ou huiles partiellement hydrogénées, les acides gras « trans » qui, en grandes quantités, auront l’effet contraire2 !  Bien que de moins en moins de margarines en contiennent, il est important de vérifier leurs présences sur les emballages.

    Par ailleurs, il existe sur le marché de nombreuses margarines fonctionnelles, dans lesquelles on ajoute des ingrédients ou des additifs réputés bénéfiques pour notre organisme, tels les phytostérols qui auraient des effets positifs sur l’abaissement du taux global de cholestérol.
     

    La margarine plutôt que le beurre ?

    Sur la base de ces informations, la conclusion paraît claire : la margarine serait davantage recommandable au petit-déjeuner. En réalité, ce n’est pas si simple. Le beurre contient également des vitamines A, tout comme de l’acide butyrique, un acide gras saturé à chaîne courte qu’on ne retrouve dans aucun autre aliment3. Il protégerait contre certains cancers, notamment contre le cancer du côlon, puisque la majorité de l’acide butyrique retrouvé dans l’organisme proviendrait de la fermentation des fibres alimentaires dans le gros intestin4.

    La présence des acides gras saturés dans le beurre ne justifie pas sa mise au placard : au sein d’une alimentation équilibrée, avec un maximum de 10% de lipides totaux sous cette forme, le beurre est tout à fait acceptable (à raison de moins de 10g par jour). D’autant plus, que son goût est bien plus apprécié que la margarine… Le consommateur de celle-ci aurait tendance à en étaler une plus grande quantité sur ses tartines ! Il est tout à fait possible aussi de choisir des produits plus légers en matière grasse. Alors, beurre ou margarine, tout est dans le dosage !

    Les confitures, encore au goût du jour ?

    Les confitures, encore au goût du jour ?

    La caractéristique nutritionnelle des confitures varie selon la nature du ou des fruits qui sont employés, ainsi que du sirop qui sera utilisé pour la cuisson. Malgré tout, la cuisson ôte la plupart des bienfaits nutritionnels des fruits utilisés.

    On peut séparer les confitures en trois catégories selon leur valeur énergétique :
    •    Confiture sans saccharose (sucre blanc raffiné) ajouté : 130 à 140 kcal pour 100 g
    •    Confitures allégées en sucre : 170 à 200 kcal pour 100 g selon le fruit
    •    Confiture traditionnelle : 200 à 250 kcal pour 100 g selon le fruit

    La confiture est un produit très sucré. Mais est-ce vraiment pour cela qu’elles sont boudées par les nutritionnistes ? Toutes les cellules de l’organisme ont besoin de sucre pour fonctionner, car ce dernier se transforme en énergie. Mais certains sucres sont moins bons que d’autres : il faut alors s’intéresser à l’index glycémique (IG). Il s'agit de la vitesse de passage des sucres d’un aliment dans le sang. Avec les sucres à IG élevé, la distribution est rapide. Un aliment à IG bas passe lentement dans le sang : la fourniture d’énergie est donc régulière et plus durable.
    Les aliments à IG élevé vont donc provoquer un pic glycémique, qui va lui-même entraîner un pic d’insuline, favorisant le stockage de graisses dans l’organisme. Or, c’est précisément le cas pour la confiture, qui a un IG fort.

    Ces sucres sont particulièrement rapides lorsqu’ils sont consommés isolément. Mais au cours du petit déjeuner, le pain va ralentir le sucre de la confiture qui l’accompagne, lui conférant une vitesse intermédiaire. Elles ne sont donc pas totalement à bannir. De plus, même si elle présente un faible intérêt nutritionnel, la confiture reste un aliment traditionnel apprécié de tous, en particulier des enfants. Sa consommation n’est donc pas encouragée, mais elle reste acceptable si elle n’excède pas 2 à 3 cuillères à café par jour (environ 80 calories) et si elle est accompagnée d’apports protéiques, qui vont limiter le pic glycémique.

    Une purée de fruits frais ou une compote apparaissent comme des recours possibles.
     

    Les pâtes à tartiner à éviter ?

    Les pâtes à tartiner à éviter ?

    Souvent préférées par les enfants, les pâtes à tartiner sont considérées comme trop grasses, trop sucrées et trop caloriques, à tel point que "Nutella", le produit phare, est désormais dans le collimateur du gouvernement français. La plupart des pâtes à tartiner affichent un taux de calories bien supérieur à celui des confitures : 100g de Nutella apportent ainsi 530 kcal. Pour avoir une idée plus concrète, cela donne une cuillère à café qui équivaut à 80 calories. Un nombre conséquent surtout quand on sait qu’il est difficile de se cantonner à une cuillère lorsqu’on tartine le pain…

    Mais le grand nombre de calories qu’elles renferment, n’est pas la seule critique qu’elles essuient. Les pâtes à tartiner sont très riches en sucre à IG élevé, et surtout en huile de palme, riche en acides gras insaturés et qui favoriserait les maladies cardio-vasculaires1. Elle est utilisée pour conserver l’aspect pâteux et onctueux des pâtes à température ambiante, et n’est que difficilement remplaçable.

    Les pâtes à tartiner, un danger ?

    Certains nutritionnistes ne tiennent toutefois pas à diaboliser ce type d’aliments. Le seul « danger » d’une consommation importante de ces produits réside dans le fait qu’ils coupent l’appétit pour des aliments nutritionnellement indispensables à la couverture des besoins alimentaires. En d’autres termes, ils apportent à l’organisme des calories « vides », inutiles. Ils peuvent être néanmoins consommés occasionnellement et modérément, sous réserve que tous les besoins soient couverts dans la journée.

     

    Le miel, ce bon compromis

    Le miel, ce bon compromis

    Le miel est une substance sucrée fabriquée par les abeilles à l’aide du nectar des fleurs. Composé à plus de 80 % de glucides, c’est un aliment riche en énergie et relativement pur. En fait, on y retrouve principalement deux sucres : le fructose et le glucose, deux sucres simples qui ne nécessitent aucune digestion et qui sont facilement et directement assimilés par le corps.

    Ces deux sucres se retrouvent en quantités variables selon la source florale des miels. Les miels plus liquides, comme le miel d’acacia, sont plus riches en fructose, tandis que les miels épais contiennent plus de glucose. Le fructose ne provoque pas la sécrétion d’insuline par le pancréas, et c’est sans doute la raison pour laquelle, le miel élève moins le taux de sucre sanguin chez les diabétiques, que le glucose pur ou le saccharose.

    Des qualités nutritionnelles certaines

    Le miel est très riche en glucides, il ne doit donc pas être consommé en grande quantité. Son index glycémique est plus faible que celui des confitures, mais il reste néanmoins élevé. En revanche, contrairement à cette dernière, il renferme des substances antioxydantes majoritairement de la famille des flavonoïdes. Celles-ci protègent nos cellules du stress oxydatif en neutralisant les radicaux libres qui peuvent les endommager1. Ils participeraient donc à la prévention des maladies cardiovasculaires, de certains cancers et de certaines maladies neurodégénératives. En règle générale, plus un miel est foncé, plus il contient de flavonoïdes.

    Outre le fait qu’il s’agisse d’un produit entièrement naturel n’ayant quasiment pas subi de transformation, le miel a un pouvoir sucrant plus important que le sucre lui-même. Ainsi, pour une même sensation de sucré, il y aura moins de miel et donc moins de calories que s’il s’agissait de sucre ou de confiture. Par contre, contrairement à cette dernière, le miel cause, en plus des caries, de l’érosion sur l’émail, ce qui augmente la sensibilité des dents et le risque de caries2.

     

    Les purées d'oléagineux : une bonne pioche ?

    Les purées d'oléagineux : une bonne pioche ?

    De plus en plus utilisés au petit déjeuner, les oléagineux sont par définition les aliments dont on extrait de l’huile. Certains sont des graines (tournesol, lin, sésame...), d’autres sont des fruits (noix, amande, noisette, pignon, pistache, arachide, olive, avocat…).

    Trop gras pour être consommés ?

    Les oléagineux sont certes gras, mais il ne faut pas mettre dans le même panier les acides gras saturés (apportés par la viande et les produits laitiers ) dont l’excès favorise les maladies cardiovasculaires et les acides gras insaturés (que contiennent notamment les oléagineux) indispensables au fonctionnement de notre organisme et protecteurs vis-à-vis de ces mêmes maladies. De plus, les lipides doivent occuper 30% de nos apports journaliers, ce qui laisse une bonne place à ce type de produits si on limite sa consommation de fritures, de charcuteries, viennoiseries…

    Les oléagineux sont dotés d’une haute valeur nutritionnelle, bien loin des pâtes à tartiner et leurs calories vides. Ils contiennent des taux importants de protéines (entre 10 et 25g pour 100g), surtout pour l’amande et le sésame. Leur teneur en fibres est excellente ce qui leur confère un important pouvoir "coupe-faim". En ce qui concerne les micronutriments, les oléagineux apportent des quantités conséquentes de vitamines B1, B2, E, de calcium, magnésium, phosphore et potassium. Les graines de lin et de tournesol, l’avocat, les amandes et les noisettes contiennent des quantités importantes de vitamine E, agent de retardement du processus de vieillissement, par son action anti-oxydante sur l'ensemble des cellules de l'organisme. Enfin, ils contiennent des phytostérols, composés capables de réduire l’assimilation du cholestérol.

    On les retrouve facilement en purée surtout la cacahuète, l’amande, la noisette et le sésame. Chacun d’entre eux ayant alors encore des bienfaits spécifiques : l’amande par exemple est particulièrement riche en calcium.

     

    En résumé, on s'aperçoit qu'il y a de nombreuses alternatives aux traditionnelles beurre et confitures. Il n'existe toutefois pas de règles imposées à tous en matière d'alimentation : à chacun de trouver son équilibre alimentaire en écoutant son corps et les différents conseils des médecins.

    Le miel constitue donc une possibilité valable pour compléter le pain, à condition de le consommer avec modération et avec des aliments complémentaires, comme le fromage blanc par exemple.

    http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=petit-dejeuner-que-mette-sur-son-pain

     

     

    « Vigipen : une seringue connectée dédiée aux diabétiques Le traitement du bouchon de cérumen »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks

    Tags Tags : , , , ,