• La kinésithérapie respiratoire au secours des bébés

    La kinésithérapie respiratoire au secours des bébés

    Face à la bronchiolite, la kinésithérapie respiratoire reste la prescription la plus appropriée. Les gestes d’un spécialiste aideront l’enfant à désencombrer ses bronches. A qui s’adressent ces séances ? Comment se déroulent-elles ? Pour en savoir plus, nous avons interrogé le Dr Didier Evenou, cadre supérieur de rééducation à l’hôpital Robert Debré et Président des réseaux bronchiolite.

    Doctissimo : A quels nourrissons atteints de bronchiolite s'adresse la kinésithérapie respiratoire ?

    KinésithérapieDidier Evenou : La kinésithérapie respiratoire s’adresse à tous les nourrissons atteints de bronchiolite ou de bronchite entre 1 mois et 2 ans. Tous les kinésithérapeutes sont aptes à pratiquer ces techniques. Ainsi, elles sont le plus souvent réalisées en médecine de ville sauf dans les rares cas où le cadre hospitalier est préférable.

    Les critères d’hospitalisation définis par l’Agence Nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (Anaes) regroupent : un âge inférieur à 6 semaines, une altération importante de l’état de santé général, une gêne respiratoire importante, des antécédents de prématurité, de maladie cardiaque ou d’affection pulmonaire chronique, des troubles de l’hydratation…

    Doctissimo : Comment s'inscrit ce type de traitement par rapport au traitement médicamenteux ?

    Didier Evenou : La kinésithérapie doit être prescrite en première intention. En France, les dernières enquêtes de pratiques récentes font état de plus de 90 % de prescription de kinésithérapie respiratoire en cas de bronchiolite. Le traitement médicamenteux doit, théoriquement, être uniquement symptomatique. Mais en médecine de ville, il est parfois difficile de diagnostiquer avec certitude l’infection à Virus respiratoire syncytial (VRS) et la tentation est forte d’associer un traitement médicamenteux.

    Doctissimo : Comment distinguer bronchiolite et asthme du nourrisson ?

    Didier Evenou : On sait qu’un certain nombre d’enfants vont souffrir de plusieurs épisodes de bronchiolites jusqu’à l’âge de deux ans. A partir du troisième épisode, on parle "d’asthme du nourrisson". Mais les liens entre la bronchiolite et l’asthme restent discutés. L’évolution vers un asthme à l’âge adulte est très étroitement liée à un "terrain atopique", c’est-à-dire si il existe dans la famille des antécédents d’asthme, d’eczéma ou d’allergies.

    Doctissimo : Quelles sont les techniques de kinésithérapie utilisées ?     

    Didier Evenou : Aujourd’hui, les techniques sont bien connues et ont fait l’objet de différentes recommandations. Désormais, les pratiques de clapping, de main vibrante, etc. sont totalement exclues.

    Seules sont efficaces les actes visant à augmenter le flux expiratoire. Le but est d’évacuer les sécrétions en les faisant remonter le plus haut possible dans l’arbre bronchique et de les faire sortir via la bouche grâce à la respiration de l’enfant. La pression exercée sur le thorax et l’abdomen en phase expiratoire permet d’amener les sécrétions dans la trachée. Souvent impressionnante pour les parents, ces pressions s’exercent sur la cage thoracique du bébé, qui, à cet âge, est plus souple. Une fois dans la trachée, les sécrétions sont évacuées dans la bouche grâce à un réflexe de toux provoqué par une pression. Enfin, il suffit d’empêcher l’enfant de les avaler en facilitant l’expectoration.

    Doctissimo : Comment se déroulent les premières étapes d’une séance de kinésithérapie respiratoire ?

    Didier Evenou : Tout d’abord, il convient de rassurer les parents. Les kinésithérapeutes ne sautent pas directement sur le nourrisson pour le manipuler.

    • La première étape consiste à discuter avec la mère sur sa manière d’appréhender la maladie de son bébé, sur les symptômes, comme la toux du bébé (rythme, fréquence, etc.) ;
    • Ensuite, le kinésithérapeute déshabille l’enfant en lui laissant sa couche et établit son diagnostic en fonction des critères respiratoires (fréquence des mouvements du thorax, auscultation pulmonaire, etc.) ;
    • On évalue ensuite comment l’enfant accepte la séance de kinésithérapie (avec des tests de précontrainte…) et on rassure la mère sur le caractère non douloureux des séances même si le bébé pleure.

    Ce n’est qu’ensuite que commence la kinésithérapie respiratoire à proprement parler. On procède alors comme je vous l’ai expliqué précédemment.

    Doctissimo : Comment évaluer l'efficacité de ces techniques ?            

    Didier Evenou : Au cours de la séance, on peut évaluer l’effet grâce aux bruits respiratoires du bébé, le volume de sécrétions expectorées et la régulation de la fréquence respiratoire. Enfin, entre deux séances, la mère peut témoigner d’un meilleur sommeil de l’enfant et d’une amélioration de la prise des biberons. En 5 à 10 jours, les critères physiques sont nettement améliorés et le sommeil du bébé mais aussi de toute la famille est retrouvé.

     

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