• Diabète, quelle incidence sur la sexualité ?

    Diabète, quelle incidence sur la sexualité ?

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    (Femina.fr) Les études sont formelles : il y a plus de dysfonctions érectiles et de troubles de l’éjaculation chez les diabétiques que dans le reste de la population. Est-ce inéluctable ou peut-on les prévenir ? On vous dit tout…

     

    Une source d'anxiété

    La peur de voir apparaître des difficultés sexuelles lors d’un diabète est, pour ceux qui souffrent de cette pathologie, une source fréquente d’anxiété. En réalité, leur survenue n’est pas systématique : elle dépend pour une part de l’ancienneté de la maladie, pour une autre de la qualité du suivi qui a été mis en place. Or, lorsqu’elles surgissent, les difficultés sexuelles témoignent la plupart du temps de l’aggravation du diabète et de l’installation de complications dégénératives chez des personnes qui, souvent, ne sont pas assez attentives à leur santé, ne se surveillent pas et qui, une fois le mal déclaré, n’adoptent pas les mesures hygiéno-diététiques indispensables.

    Des dysfonctions sexuelles plus fréquentes

    Le but de ces mesures ? Limiter l’hyperglycémie, autrement dit l’excès de sucre dans le sang, qui se révèle toxique pour le tissu vasculaire endothélial périphérique (petites artères) et pour les terminaisons nerveuses, d’où des troubles de l’érection, de la commande nerveuse de l’éjaculation et de la perception des stimulations extérieures.

    Ainsi, en France, le Pr François Giuliano, urologue, estime que la prévalence de la dysfonction érectile chez les diabétiques de type 1 et 2 est de 67 %. Avec un risque de survenue 4,5 fois supérieur à celui des autres hommes. Le constat est le même pour les troubles de l’éjaculation : anéjaculation (absence), éjaculation retardée ou encore rétrograde (au lieu d’être évacué à l’extérieur du corps, le sperme remonte vers la vessie).

    Bien sûr, ces chiffres varient en fonction de l’ancienneté du diabète et de l’âge du patient : plus la maladie est ancienne, plus le patient est âgé et plus les risques augmentent. En outre, l’obésité, l’hypertension et les maladies cardio-vasculaires souvent associées aggravent le phénomène.

    Un retentissement émotionnel important

    On retrouve également plus de syndromes dépressifs et de troubles anxieux chez les diabétiques, ce qui n’est bon ni pour le désir ni pour la sexualité en général. Pis ! Ces problèmes sont encore majorés lorsque des difficultés sexuelles viennent saper confiance et estime de soi, et perturbent la qualité de vie.

    Ils sont d’autant plus fréquents que le suivi de la maladie et l’observance des traitements laissent à désirer. En France, seuls 46 % des patients prennent leur traitement régulièrement ! Or rares sont ceux qui osent aborder cet aspect du problème avec leur médecin, de peur – avouent-ils – de le mettre mal à l’aise. Honteux de leurs faibles performances, ils sont en outre mal informés sur les traitements qui pourraient leur être prescrits et pensent souvent que ces problèmes sexuels sont une fatalité à laquelle il est impossible de remédier.

    Les femmes aussi sont concernées

    Chez la gent féminine, la baisse du désir est très fréquente, mais c’est moins la libido qui est en cause que l’insatisfaction sexuelle en général. Car la toxicité nerveuse de l’hyperglycémie peut influer sur le plaisir en diminuant les sensations clitoridiennes. Ce taux de sucre sanguin élevé est par ailleurs responsable d’infections génitales (mycoses) et de sécheresse vaginale qui rendent les rapports douloureux et difficiles.

    Enfin, lorsque l’obésité est au rendez-vous, elle s’accompagne parfois d’incontinence urinaire – souvent responsable d’infections – et d’hypertension.

     

    Autant de complications qui altèrent la qualité de vie et pèsent psychologiquement sur le moral des femmes, constituant, de ce fait, un frein à une sexualité épanouie.

    Des solutions existent

    Pour toutes ces raisons, les diabétiques, femmes et hommes confondus, doivent impérativement veiller à équilibrer leur diabète au moyen de règles hygiéno-diététiques rigoureuses et contrôlées.

    Ils doivent également faire vérifier la façon dont ils réagissent aux associations médicamenteuses prescrites, c’est pourquoi un suivi avec un diabétologue et des analyses biologiques régulières sont indispensables.

    Enfin, être diabétique ne veut pas dire renoncer à une vie intime épanouie ; mais cela nécessite, en plus d’un suivi médical régulier et de l’observance des traitements, de mettre toutes les chances de son côté en adoptant un mode de vie sain. Il est en effet important de réduire sa consommation d’alcool, d’arrêter le tabac et de pratiquer une activité physique régulière.

    Des traitements adaptés à chacun

    Dernière recommandation : il ne faut pas hésiter, en cas de troubles sexuels avérés, à en parler à son médecin car, là aussi, des solutions existent.

    Chez l’homme, les médicaments sexoactifs sont efficaces (IPDE5 et injections intracaverneuses pour les non-répondeurs), améliorant nettement les capacités sexuelles et la confiance en soi.

    Chez la femme, les traitements habituels de la sécheresse vaginale et des infections urinaires ou génitales (prescription d’ovules, par exemple) peuvent apporter un réel confort.

    A savoir 
    Lors de la prescription de médicaments comme les antibiotiques, qui favorisent volontiers les mycoses, il est conseillé de réclamer un traitement antifongique préventif si cela est justifié. Et parce que la sexualité n’est pas qu’une question de fonctions organiques ou mécaniques, il est parfois utile d’envisager une approche psychosexologique. Le simple fait de parler de ses difficultés à un spécialiste permet souvent de faire évoluer une situation que l’on croyait définitivement bloquée. Ce suivi a aussi le mérite de rétablir la communication et la complicité au sein du couple

    http://www.lepopulaire.fr/limousin/femmes/sexo/2014/09/16/diabete-quelle-incidence-sur-la-sexualite_11145413.html

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