Samsung ne fait pas que des téléphones, des télévisions et des machines à laver. Le géant coréen frappe fort et se positionne en pionnier des objets connectés pour le diabète, avec une technologie qui permettra d'évaluer le taux de sucre dans le sang sans douleur.
En France, près de 3,7 millions de personnes sont atteintes de diabète. Leur fardeau quotidien: devoir se piquer les doigts à l’aide d’une aiguille, pour prélever du sang, suivre leur taux de glucose, parfois plusieurs fois par jour!
Pour éviter cette pratique désagréable, on cherche à développer des technologies non intrusives, qui évitent les piqûres constantes. C’est ce qu’a réussi Samsung.
La spectroscopie Raman: une technique poursuivie depuis des décennies
Une équipe, qui comprenait des chercheurs de l'Institut avancé de technologie de Samsung (SAIT), de Samsung Electronics ainsi que du Massachusetts Institute of Technology, vient d’annoncer l'invention d’un système qui "utilise des lasers pour l'identification de la composition chimique du sang". Grâce à des techniques appelées “de spectroscopie Raman” , le Coréen est capable d’analyser le sang sans piquer.
Dans l'obscurité, si l'on tient une lampe de poche sous les doigts, on voit passer la lumière au travers une épaisseur considérable de la peau. Samsung utilise ce principe, avec des lasers, qui pourront lire la composition chimique sous la peau. Cette technique est appelée la spectroscopie Raman. Des études antérieures ont montré son potentiel et son efficacité pour mesurer le taux de glucose, mais il a fallu plusieurs années à la firme d'électronnique pour l’améliorer, et l’amener à une précision satisfaisante pour un usage quotidien.
D’autres solutions non invasives ont déjà conquis le marché`
Samsung, dans son communiqué, a affirmé espérer commercialiser bientôt ses capteurs de glycémie non invasifs, mais aucune date de mise sur le marché n’est annoncée. La commercialisation d’objets connectés est une opportunité pour la firme coréenne de fidéliser les diabétiques, une population très connectée, par nécessité.
Le leader des smartphones possède déjà tout un écosystème d’objets connectés qui pourront communiquer avec ce capteur: les téléphones mobiles évidemment, mais aussi montres connectées, système embarqués en voiture, etc. En France, 80 % des diabétiques interrogés par l'étude étaient équipés de smartphones et de tablettes pour suivre leur taux de glycémie et ainsi pouvoir avoir des rappels, des informations sur leur maladie, partager les données avec leur médecin et adapter leur rythme de vie à leur taux de glycémie.
Autres technologies non intrusives
L’annonce est révolutionnaire. Elle s'ajoute à d'autres technologies non intrusives. En 2014, des patchs “FreeStyle Libre” du laboratoire Abbott ont changé la vie de nombreux diabétiques dans le monde, et encore plus en France, lorsque, courant 2017, les patchs ont enfin été remboursés par la sécurité sociale.
Le capteur se fixe sur le bras, et évite ainsi de se piquer le doigt. Le patch résiste à l’eau 30 minutes et le seul bémol est qu’il est porté en permanence de façon apparente, ce qui peut éveiller la curiosité des inconnus. Point positif pour Samsung, la nouvelle technologie n’aurait pas besoin de patch.
D’autres sociétés, comme GlucoWise, ont annoncé des produits équipés de la même technologie laser. Ce dispositif est depuis plusieurs années en phase de développement et n’est pas accessible aux particuliers.
http://www.francesoir.fr/societe-sante/diabete-samsung-developpe-un-moniteur-de-glucose-connecte-non-intrusif-revolutionnaire?f