Cancers du poumon
Les cancers des poumons sont en réalité appelés cancers des bronches car ils prennent origine dans les bronches pulmonaires. Ces cancers sont induits par l'inhalation de substances toxiques. Le tabagisme est la cause principale des cancers des bronches ou cancers des poumons (voir les chiffres du tabac). Contrairement à une idée reçue, ce n'est pas la nicotine qui est cancérigène, mais essentiellement les hydrocarbures polycycliques, contenus dans la fumée de tabac.
A ces hydrocarbures, peuvent s'associer d'autres substances cancérigènes contenues dans la fumée de tabac, tels que le chrome, le nickel et le plomb, mais également les hydrocarbures présents dans l'air que nous respirons, en provenances des gaz d'échappement des voitures ou de l'industrie, les poussières de certains minerais, l'amiante, etc…
La véritable prévention primaire de ces cancers repose sur une lutte implacable contre le tabagisme.
Chez l'homme, les cancers des bronches sont les plus fréquents. Cependant, compte tenu de la croissance du tabagisme chez les femmes et chez les sujets jeunes, ces cancers sont de plus en plus fréquents chez ces deux catégories de population.
Grâce aux progrès thérapeutiques actuels, la guérison définitive est possible pour un tiers des cancers bronchiques localisés et donc opérables. Par contre dans les deux-tiers des cas, lorsqu' il y a en particulier une atteinte ganglionnaire, ou lorsque les cancers ne sont pas opérables, la guérison reste problématique. C'est dire la nécessité d'un diagnostic précoce.
L'existence d'un tabagisme chronique, parfois depuis la petite enfance, est un fil conducteur essentiel. Les signes d'alarme sont :
- l'existence d'une toux persistante,
- d'une modification de la voix (dysphonie),
- a fortiori l'apparition de crachats sanglants (hémoptysies)
La présomption de cancer est d'autant plus grande si ces symptômes surviennent chez un fumeur.
La survenue de fatigue, fièvre, amaigrissement, douleurs sont des signes tardifs, le plus souvent révélateurs d'un cancer évolué.
Si vous êtes fumeur, il est donc impératif que vous consultiez le plus tôt possible votre médecin traitant, car c'est de la précocité du diagnostic que dépendent vos chances de guérison.
Le premier examen à faire est une radio pulmonaire, suivie au moindre doute et pour plus de sécurité, d'un scanner thoracique. Le scanner a l'avantage sur la radio, de déceler les tout petits cancers. En réalité, seule une fibroscopie bronchique réalisée par un pneumologue permet de déceler la tumeur en visualisant l'intérieur des bronches, et de porter le diagnostic en réalisant une biopsie, c'est à dire le prélèvement d'un fragment tumoral qui sera analysé au microscope. En effet, comme pour tous les autres cancers, le diagnostic ne peut être qu'anatomopathologique.
Des examens complémentaires sont nécessaires, à la recherche d'une extension de la maladie : un scanner cérébral, une scintigraphie osseuse, une échographie hépatique, une prise de sang, incluant en particulier une numération-formule sanguine et une vitesse de sédimentation (pour apprécier l'évolutivité de la maladie) et en cas de Cancers Bronchiques à Petites Cellules, une biopsie médullaire, qui ne pourra être réalisée qu'en secteur spécialisé.
Les cancers bronchiques demeurant aujourd'hui de pronostic sévère, il est essentiel de se faire traiter en centre spécialisé. Vous devez donc en parler à votre médecin traitant. Le premier conseil est de prendre contact le plus tôt possible avec un médecin cancérologue (oncologue médical), qui seul, pourra déterminer dans les meilleures conditions, le programme thérapeutique qui vous convient le mieux. Mais le deuxième conseil est aussi impérativement d'arrêter de fumer, car si vous continuez de fumer, malgré les traitements, le pronostic sera toujours plus sévère.
La première question qui se pose, est de savoir quel est le type de cancer qui vous concerne.
Il y a en effet deux grandes catégories de cancers bronchiques qui diffèrent par le programme thérapeutique à mettre en œuvre : la catégorie plus fréquente est celle correspondant à ce qu'on appelle un cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) ; la seconde catégorie est celle correspondant à ce qu'on appelle un cancer bronchique à petites cellules (CBPC).
Si vous êtes opérable, la chirurgie thoracique est l'arme clé. L'intervention consiste à extirper la tumeur. Pour cela, on réalise soit l'ablation du lobe pulmonaire dans lequel est situé la tumeur (lobectomie), soit l'ablation de la totalité du poumon (pneumonectomie), si la tumeur est plus volumineuse. Dans tous les cas, le chirurgien fera au cours de l'intervention un inventaire complet de la maladie. Il vérifiera en particulier si la plèvre est envahie (la plèvre est une enveloppe séreuse, qui recouvre les poumons et l'intérieur de la cage thoracique), s'il y a ou non une atteinte des ganglions situés entre les deux poumons (il s'agit des ganglions " médiastinaux "). Pour cela, il prélèvera les ganglions qui lui paraissent atteints, afin que l'anatomopathologiste en fasse l'analyse au microscope.
Au cours de l'intervention, il y a deux cas de figure :
- soit les ganglions prélevés sont normaux (maladie N-), et en général on se contentera de l'intervention chirurgicale,
- soit ces ganglions sont atteints (maladie N+), et alors on complétera la chirurgie par une radiothérapie post opératoire.
Aussi dans ce cas, peut-on espérer obtenir la guérison, à condition bien sûr, que vous ayez arrêté de fumer.
Quand l'intervention chirurgicale n'est pas possible, le programme thérapeutique doit combiner chimiothérapie et radiothérapie, administrées soit séquentiellement l'une après l'autre (chimiothérapie puis radiothérapie), si la maladie est déjà disséminée, soit simultanément, (radio-chimiothérapie), si la maladie est encore purement localisée.
Dans ces cas, le rôle du médecin cancérologue est primordial. Il peut seul fixer la meilleure attitude thérapeutique, et vous indiquer le protocole de chimiothérapie le mieux adapté.
Soulignons ici les progrès récents de la chimiothérapie, en raison de l'existence de nouveaux médicaments actifs.
La thérapeutique maîtresse est ici la chimiothérapie, complétée par la radiothérapie, et dans certains cas très particuliers par la chirurgie. Le médecin cancérologue (oncologue médical), est seul susceptible de déterminer le programme thérapeutique.
Le dépistage des cancers bronchiques est difficile, car il ne repose que sur la pratique d'une fibroscopie bronchique chez les fumeurs.
La relative lourdeur de cet examen et son coût expliquent qu'il ne puisse y avoir de Programme National de Dépistage Organisé, mais seulement la possibilité d'un dépistage orienté, effectué à la demande par le médecin traitant. Ainsi tout grand fumeur, doit-il régulièrement consulter son médecin traitant, qui le cas échéant posera l'indication d'une telle fibroscopie bronchique. En fait, le meilleur moyen pour prévenir l'apparition de tels cancers est au plan collectif de lutter contre le tabagisme, et au plan individuel d'arrêter de fumer.
La nicotine entraîne une accoutumance, c'est à dire une dépendance au tabac. Pour arrêter de fumer, il faut avant tout le vouloir.
Dans tous les grands centres hospitaliers existent des consultations antitabac. Renseigner vous donc auprès de votre médecin traitant ou auprès de tels centres, et n'hésitez pas à prendre rendez-vous. Seul, il est en général difficile d'arrêter de fumer. En effet, au cours de la consultation antitabac, le spécialiste non seulement vous prescrira les médicaments permettant de vous désintoxiquer, mais aussi vous aidera psychologiquement à réaliser le sevrage tabagique et à lutter contre les effets secondaires de ce sevrage.
Il faut impérativement arrêter de fumer pendant la grossesse, car si vous persistez à fumer pendant la grossesse, vous risquez de faire une fausse couche ou votre enfant peut naître dans des conditions difficiles (prématurité), présenter un poids anormal à la naissance, et/ou des infections néonatales à répétition, voir même des malformations.
http://www.artac.info/fr/prevention/cancer-de-l-adulte/poumons_000098.html