Ce n’est pas nouveau, les géants américains s’intéressent de près à notre santé. Apple veut nous suivre à la trace grâce - entre autres - à sa montre connectée depuis deux ans, quand Google lançait son pôle santé l’été dernier, rebaptisé Verily cet hiver. IBM ne fait pas exception. L’entreprise créée il y a 105 ans vient de présenter une nouvelle puce qui embarque un laboratoire à elle toute seule. En analysant notre salive ou notre urine, elle pourrait potentiellement prévenir de nombreuses maladies, y compris certains cancers.
Concrètement, le système permet de trier les particules contenues par nos fluides corporels, en les filtrant par leur taille à travers de minuscules piliers. IBM a d’ailleurs déposé un brevet en ce sens au début du mois de juin. Mais contrairement aux techniques existantes, l’analyse se fait à l’échelle nanométrique, de l’ordre du millionième de millimètre. A ce niveau de précision, il est possible de détecter des virus mais également des marqueurs tumoraux qui peuvent révéler la présence de certaines cellules cancéreuses dans l'organisme. Le but est de diagnostiquer ces maladies avant que les premiers symptômes n’apparaissent, et de rendre les traitements beaucoup plus efficaces.
Selon IBM, cette miniaturisation des techniques de laboratoire pourrait aller de pair avec des tarifs accessibles et une simplicité d’utilisation pour les médecins. Pour le géant américain, la principale difficulté est d’adapter la production de puces en silicium à une échelle aussi petite, avec des écarts entre les piliers de l’ordre de 25 nanomètres. Une course dans l’infiniment petit que connaît bien l’entreprise. L’an dernier, elle évoquait son ambition de graver des processeurs à seulement 7 nanomètres. L’équipe en charge du projet estime qu’il lui faudra moins d’un an pour évaluer la viabilité de cette puce.