Du grain de milium au cancer baso-cellulaire, il existe tout un éventail de lésions, bénignes ou malignes, qui peuvent être traitées au cabinet du dermatologue. Catalogue dressé avec le Dr Béatrice Fraissinet, dermatologue à Evreux.
Pour Robert (le Petit !), le dermatologue est un médecin qui soigne les maladies de la peau. Point. En fait, ce n'est pas si simple. Le dermatologue s'intéresse en effet à de nombreux organes ou pathologies qui a priori sortent de son domaine de compétences le plus manifeste, la peau. Ainsi, il est qualifié pour diagnostiquer et traiter les pathologies des muqueuses, des gencives au vagin, des cheveux, des ongles, les allergies, les problèmes de veines, les maladies sexuellement transmissibles… Il est aussi à la fois médecin et chirurgien : certains "petits" actes, petits par l'infrastructure qu'ils supposent, peuvent être réalisés au cabinet.
Les tumeurs bénignes
Sans anesthésie locale, enlever par exemple des grains de milium, ces granulations arrondies et blanchâtres de la taille d'une tête d'épingle, est un jeu… de patience. Un adénome sébacé, lésion épaisse des peaux grasses, est détruit au bistouri électrique.
En revanche, dès que le soin peut être douloureux, quand la lésion empiète sur le derme, voire l'hypoderme, une anesthésie locale est indispensable, par de la xylocaïne injectée autour de la zone à traiter. Comme pour inciser un kyste sébacé infecté ou enlever des lésions cutanées bénignes un peu profondes. Ou encore lorsqu'il s'agit de prélever un morceau de tissu pour l'analyser si la lésion inquiète.
Peu de lésions échappent aux instruments du dermatologue. Les grains de beauté ou nævus atypiques sont les plus connus, mais les spécialistes ont leur langage, fleuri de noms et d'adjectifs, pour désigner les multiples tumeurs bénignes, pilaires, sébacées et sudorales, qui, peu ou prou, déparent la peau. Pour n'en citer que quelques-uns, les acanthomes à cellules claires, les acanthomes dyskératosiques, les trichoépithéliomes, les amarthomes baso-cellulaires, les hydrocystomes, lésions translucides bleutées des paupières et des joues, les kératoacanthomes qui peuvent spontanément régresser…
Les tumeurs malignes
Le diagnostic est souvent évident à l'oeil nu et exercé. Les carcinomes baso-cellulaires, les plus fréquents, sont immédiatement et intégralement enlevés, puis analysés pour confirmer le caractère malin de la lésion, qui reste locale.
Les carcinomes spino-cellulaires peuvent être aussi opérés au cabinet si leur taille et leur localisation le permettent. Et les mélanomes, au pronostic plus redoutable, peuvent survenir sur une peau saine, sans grain de beauté préexistant, sont selon leur taille et le dermatologue, simplement biopsiés ou ôtés dans leur intégralité avant d'être éventuellement repris en milieu hospitalier.
Les lasers
Enfin, le dermatologue peut être plus ou moins équipé en différentes sortes de lasers, vasculaire, dépilatoire ou pigmentaire. Les lasers vasculaires lui permettent d'atténuer les érythrocouperoses qui rougissent la peau, particulièrement au très grand froid ou en atmosphère chaude, les angiomes ou certaines lésions vasculaires des jambes ou des cuisses. Les lasers pigmentaires ensuite sont utiles pour le détatouage, les taches pigmentées de vieillesse… Plus rarement, le dermatologue dispose d'un laser de resurfaçing, qui abrase la peau, pour le traitement des cicatrices, plutôt creuses, comme les rides ou les séquelles de varicelle et d'acné.
- Dr Brigitte Blond
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- http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2002/sem01/mag0308/dossier/sa_5254_dermatologie_chirurgie.htm