Si vous venez de cligner des yeux, il se peut que vous ayez manqué certains aspects de la façon dont le VIH a changé.
La science relative au VIH est en constante évolution et ce que nous savions (ou croyions savoir) il y a seulement quelques années est incorrect, incomplet ou doit être mis à niveau. Chaque année, nous en apprenons davantage sur le virus et la recherche continue de nous fournir de nouveaux outils pour prévenir, tester et traiter celui-ci.
La prophylaxie pré-exposition ou PPrE consiste en un traitement quotidien administré aux personnes séronégatives qui doivent prendre des médicaments anti-VIH afin de prévenir l’infection avant d’être exposées au VIH. Bien que ce dernier outil de prévention ait été accueilli avec prudence et scepticisme, de récentes études ont démontré son efficacité si le traitement est suivi scrupuleusement, dissipant ainsi les craintes que les personnes séronégatives abandonnent les autres stratégies de prévention comme les condoms.
Combien de temps après une exposition possible au VIH devriez-vous attendre avant de passer un test de dépistage? Même si les technologies varient d’une région à une autre, la vaste majorité des infections au VIH peuvent être décelées beaucoup plus tôt qu'avant. Pourquoi est-ce important de le savoir? Le dépistage précoce peut entraîner de meilleurs résultats pour la santé et une espérance de vie quasi normale. Cela permet également d’éviter d’autres transmissions étant donné qu’une large proportion des nouveaux cas d’infection au VIH pourrait provenir de personnes nouvellement infectées.
Depuis l’introduction de la thérapie antirétrovirale efficace au milieu des années 90, les personnes vivant avec le VIH des pays à revenu élevé peuvent maintenant vivre plus longtemps et en meilleure santé. Le taux de mortalité chez les personnes séropositives est toutefois plus élevé que chez les personnes séronégatives, et la plupart des décès liés au VIH sont attribuables au dépistage tardif. Selon une étude menée en Angleterre, 80 % des personnes vivant avec le VIH et qui étaient décédées avaient été diagnostiquées seulement après avoir développé une grave immunodéficience.
Une charge virale indétectable peut considérablement réduire la transmission du VIH chez les couples hétérosexuels et chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes. Au cours des dernières années, les études et les déclarations de consensus des spécialistes ont confirmé ceci, offrant une stratégie supplémentaire pour les personnes vivant avec le VIH de réduire le risque de transmission.
L’une des questions les plus fréquentes que les éducateurs en VIH se font poser concerne le niveau de risque d’une activité sexuelle déterminée. Insatisfaits de la vaste catégorisation englobant les activités à « faible risque » ou à « risque élevé », plusieurs veulent « chiffrer les risques » pour connaître les probabilités statistiques de transmission pour chaque pratique. Toutefois, ces statistiques ne reflètent pas que les risques s’accumulent à mesure qu’augmente le nombre d’expositions. Ainsi, pour une activité à faible risque, le risque d’infection peut augmenter plus cette activité est pratiquée.
Même si la façon la plus efficace de prévenir la transmission sexuelle du VIH est d’éviter l’exposition aux liquides corporels contenant le virus, en réalité, toutes les expositions n'entraînent pas l'infection. Après une exposition, le VIH doit encore effectuer un parcours difficile avant de pouvoir se transmettre dans tout l'organisme. Dans certains cas, le VIH ne peut achever son parcours et il n’y a donc pas d’infection. Les chances d’être infecté dépendent de nombreux facteurs.
Nous savons depuis longtemps que, en l’absence d’utilisation régulière et correcte de stratégies de prévention très efficaces (comme l’utilisation de condoms, une charge virale indétectable, la PPrE), les relations sexuelles anales peuvent être une activité à risque élevé pour la transmission du VIH. Pour un partenaire séronégatif pénétrant (« top »), nous pensions auparavant que le risque d’infection était dû au fait que le VIH se transmettait par le sang du rectum en passant dans le pénis. Nous savons maintenant que le VIH peut aussi être présent dans le liquide rectal, et parfois que son taux est plus élevé que dans le sang. Donc, le risque d’infection associé aux relations sexuelles anales pénétrantes peut être élevé même lorsque des lésions ou du sang ne sont pas présents.
Les condoms sont une stratégie efficace pour prévenir le VIH, mais ils sont seulement efficaces lorsqu’ils sont utilisés régulièrement et correctement. Une récente analyse documentaire a révélé que l'utilisation incorrecte des condoms est étonnamment courante, et parmi les problèmes recensés, notons des condoms qui se déchirent, glissent, coulent et qui sont enfilés trop tard. La recherche indique que l’éducation et l’expérience peuvent aider à réduire les taux de défaillance de condoms, alors pratiquez-vous!
Diagnostiqué tôt et arrimé au traitement et aux soins, un jeune Canadien vivant avec le VIH peut maintenant s’attendre à vivre jusqu’au début de ses soixante-dix ans. Une récente étude a conclu qu’en général l'espérance de vie des personnes séropositives avait augmenté au cours de la dernière décennie et qu’elle approchait celle des personnes séronégatives aux circonstances semblables. Bénéficier de soins réguliers est essentiel pour avoir une espérance de vie maximale.
Étant donné que les personnes continuent de vivre plus longtemps avec le VIH, les données démographiques de la population séropositive changent. Autrefois une infection qui touchait principalement les jeunes hommes gais du Canada, la proportion des personnes séropositives âgées de plus de 50 ans a augmenté graduellement dans les pays à revenu élevé. En plus des nouveaux cas d’infection au VIH survenant à un âge plus avancé, les fournisseurs de soins de santé doivent s’attendre à voir dans les prochaines années un besoin accru de services de la part de personnes âgées séropositives.
http://www.catie.ca/fr/nouvelles/dix-faits-actuels-vous-ne-connaissez-peut-etre-pas-vih