Le gingembre est une plante herbacée qui possède un gros rhizome charnu présentant des nodosités et des ramifications qui rappellent la forme d’une main. Il possède une forte odeur aromatique et une saveur piquante, mais ce sont surtout ses propriétés thérapeutiques qui interpellent. Celles-ci sont contenues dans le rhizome : une huile essentielle à dérivés terpéniques, des principes amers actifs nommés gingerols, une résine à saveur brûlante ainsi que des acides organiques variés. Réputé stimulant et eupeptique (= améliore la santé digestive), le gingembre est indiqué dans les états de fatigue, les nausées ainsi que dans les problèmes intestinaux.
Fardeau de notre société moderne, l’anxiété, excepté dans les formes les plus graves, peut être traitée par la phytothérapie. La mélisse, une plante à feuilles gaufrées d’odeur très agréable, est souvent indiquée dans ce cadre car elle est réputée comme un spasmolytique des muscles lisses. Utilisée traditionnellement depuis Théophraste et Hippocrate, elle contient notamment une huile essentielle à citrals, des hétérosides monoterpéniques, des mucilages et des flavonoïdes. On compare parfois son effet tranquillisant à celui obtenu avec les benzodiazépines mais il est beaucoup moins anxiolytique qu’inducteur du sommeil et analgésique.
Qu’en dit la recherche scientifique ?
La recherche scientifique sur la mélisse a établi une présomption scientifique concernant le sommeil et l’anxiété, fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve1-3. En revanche, elle n’a pu établir de preuves concernant les boutons de fièvre (feux sauvages) pour lesquels elle est parfois recommandée.
Comment la prendre en tisane ?
Très agréable en tisane, la mélisse ne doit pas être utilisée en cas de consommation d’alcool pour plus d’efficacité. Laissez infusez 2 à 4 cuillerées de feuilles de mélisse dans une tasse d’eau pendant 5 à 10 minutes.
Une tisane de menthe poivrée contre le syndrome du colon irritable
L’usage médicinal de la menthe poivrée remonte à l’Antiquité, aussi bien en Orient qu’en Occident. Elle dégage une agréable odeur aromatique et est considérée comme l’une des plantes clés en matière de phytothérapie digestive. Les composés actifs sont surtout contenus dans les feuilles : on y trouve notamment une huile essentielle riche en menthol, un principe amer, des flavonoïdes et du tanin. Elle est recommandée lorsqu’il est nécessaire de faciliter la digestion et de lutter contre les états spasmodiques, les digestions difficiles, les ballonnements et les nausées.
Qu’en dit la recherche ?
La recherche scientifique sur la menthe poivrée en tisane a établi une présomption scientifique concernant son efficacité contre le syndrome du colon irritable, fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve1.
Comment la prendre en tisane ?
Il suffit de faire infuser 25 g de feuilles fraîches ou séchées dans un litre d’eau bouillante pendant 10 minutes ou bien 5 à 6 feuilles fraîches ou séchées pour une tasse d’eau bouillante pendant 5 à 10 minutes. On recommande d’en boire une tasse après chaque repas.
Une tisane de valériane pour améliorer le sommeil
Réputée pour être « le plus parfait des calmants végétaux » depuis l’Antiquité, la valériane est une grande plante vivace avec une racine courte garnie de nombreuses racines filiformes noirâtres. Ces dernières dégagent une odeur désagréable très caractéristique en séchant, mais qui attire curieusement les chats : ce n’est pas un hasard si elle était autrefois surnommée « l’herbe aux chats ». Ce sont ces racines qui contiennent les principes actifs comme l’huile essentielle (notamment de l’isovalérate de bornyle), des acides (dont l’acide valérénique) et des alcools (dont le valénol). Elle est souvent recommandée en cas d’irritabilité, d’anxiété, de troubles du sommeil (insomnies d’endormissement en particulier) ou en complément d’une chimiothérapie ou d’un sevrage tabagique.
Qu’en dit la recherche scientifique ?
La recherche scientifique sur la valériane a établi une présomption scientifique concernant sa capacité anxiolytique et son aide à l’endormissement, fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve1-6. Il convient d’éviter les opioïdes, l’alcool et les benzodiazépines en cas de prise de valériane.
Comment la prendre en tisane ?
La valériane peut être prise sous forme de décoction (faîtes bouillir 40 g de racines séchées écrasées dans un litre d’eau pendant 20 minutes et filtrez) et sous forme d’infusion (faîtes infuser 20 g de racines séchées bien écrasées dans un litre d’eau bouillante pendant 20 minutes et filtrez). Buvez un verre après chaque repas ou avant d’aller dormir.
Une tisane d’ortie en guise d'antalgiques
Souvent qualifiées de « mauvaises herbes », les orties sont réputées pour leurs puissants effets médicinaux. Déjà plébiscitées au Moyen Âge, surtout pour les hémorragies et pour « purifier le sang », elles ont la particularité de synthétiser des substances pourtant spécifiques du règne animal comme l’acide formique, la sérotonine ou l’acétylcholine. Leurs propriétés diurétiques les rendent utilisables dans le traitement complémentaire de la goutte. De nombreux phytothérapeutes la considèrent comme étant une plante anti-inflammatoire et antalgique.
Qu’en dit la recherche scientifique ?
La recherche scientifique sur l’ortie a établi une présomption scientifique concernant sa capacité diurétique ainsi que son efficacité dans le traitement de l’hypertrophie prostatique bénigne, fournie par des études de niveau intermédiaire de preuve. En revanche, elle n’a pas encore prouvé son intérêt dans la gestion de la douleur.
Comment la prendre en tisane ?
Des gênes gastro-intestinales ou des allergies sont des effets secondaires possibles mais rares. Faites infuser 2 à 3 cuillères de racines séchées dans une tasse d’eau chaude pendant 5 à 10 minutes.
Le temps de préparation que nécessite la tisane ou son goût parfois déconcertant peut rebuter certaines personnes : il est également possible de bénéficier de ces produits naturels sous forme de poudre sèche micronisée ou de gélules.
Références
Donadieu Yves, Ma pharmacie naturelle, Les meilleures thérapeutiques douces pour votre santé au quotidien, Editions Robert Laffont, 686 p.
Morel Jean-Michel, Traité pratique de phytothérapie, Editions Grancher, 619 p.
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http://www.passeportsante.net/fr/Actualites/Dossiers/DossierComplexe.aspx?doc=bienfaits-de-la-tisane-une-tisane-d-ortie-en-guise-d-antalgiques