Conseils pratiques sur les affections thyroïdiennes (5)
Thyroïdite
Thyroidite chronique d’Hashimoto
L'inflammation de la glande thyroïde (thyroïdite) peut avoir bien des causes, dont la plus fréquente est la
thyroïdite chronique de Hashimoto, une affection inflammatoire causée par la présence d'anticorps sanguins anormaux et de lymphocytes qui s'attaquent aux cellules de la thyroïde. Cette affection auto-immune finit par détruire complètement les cellules de la thyroïde (hypothyroïdie). Dans bien
des cas, cependant, il reste suffisamment de glande thyroïde pour prévenir l'hypothyroïdie.
Tableau clinique
Cette affection touche généralement les femmes jeunes, d'âge moyen ou
plus vielles. Les patients ne présentent souvent aucun symptôme, mais ressentent une légère pression sur la glande thyroïde et une certaine
fatigue. Au stade précoce de la maladie, elles ont un goitre ferme, légèrement irrégulier et parfois un peu douloureux ( 10 pour cent des
cas).
Épreuves de laboratoire
Le diagnostic peut être confirmé par la présence d'un taux élevé d'anticorps dans le sang, qui s'attaquent aux
protéines de la thyroïde. Une biopsie peut confirmer ce diagnostic. Le chirurgien insère une aiguille
dans la thyroïde pour en extraire des cellules qui seront examinées sur une lame par le pathologiste. La présence de nombreux lymphocytes indique une
inflammation de la glande thyroïde. Un dépistage de TSH devrait être fait pour toute femme de plus de 50 ans; un TSH élevé se retrouvera dans 10 a
15% des cas et invariablement sera du a la thyroïdite d’Hashimoto.
Traitement
Cette maladie se traite par l'administration d'hormone thyroïdienne (thyroxine) dès le diagnostic, même si la glande
a alors un fonctionnement normal. L'hormone thyroïdienne est administrée pour trois raisons:
1. elle provoque l'atrophie du goitre, en bloquant la production de
thyrotropin (TSH) par l'hypophyse;
2. elle prévient l'insuffisance thyroïdienne et la réduction du
taux d'hormones qui en découle, car cette affection évolue avec le temps;
3. elle semble avoir un effet sur les lymphocytes qui
s'attaquent à la thyroïde.
La dose de thyroxine administrée est la même que dans les cas d'hypothyroïdie, mais peut être plus importante au
début pour permettre l'atrophie du goitre. Les patients, surtout les jeunes, se préoccupent souvent de la présence du goitre, qui peut persister
pendant quelques années. Il disparaît généralement après une période de six à dix-huit mois. Atrophiée,
la thyroïde ne fonctionne plus et un traitement doit être administré au patient pour prévenir l'hypothyroïdie. Dans les cas de thyroïdite chronique
de Hashimoto, ce traitement est permanent. Les patients qui en sont atteints doivent consulter le généraliste au moins une fois l'an, pour s'assurer
que la dose de thyroxine qu'ils prennent leur convient, et que le goitre s'atrophie.
Thyroïdite Subaiguë
La thyroïdite subaiguë est environ dix fois moins fréquente que la thyroïdite chronique de Hashimoto. Il s'agit d'une forme passagère de thyroïdite, entraînent l'hyperthyroïdie mais ne nécessitant pas un traitement à l'iode radioactif ou d’une
thyroïdectomie.
Il semble que la thyroïdite subaiguë découle d'une infection virale, la plupart des patients ayant présenté une
infection de la gorge quelques semaines auparavant. Cette maladie se présente sous forme épidémique, généralement en association avec des infections
virales connues.
Tableau Clinique
Les symptômes les plus importants de la maladie sont une tuméfaction douloureuse de la glande thyroïde, et certains
symptômes d'hyperthyroïdie: intolérance à la chaleur, nervosité, palpitations et faiblesse. L'hyperthyroïdie est causée par l'écoulement d'hormones
thyroïdiennes des cellules endommagées par l'infection virale. Cette situation est passagère, et après la rémission de l'infection, les cellules
thyroïdiennes retrouvent leur condition normale. L'examen révèle une tuméfaction très douloureuse de la thyroïde, et de légers symptômes
d'hyperthyroïdie.
Épreuves de laboratoire
Chez environ la moitié des patients, la thyroïdite subaiguë s'accompagne d'hyperthyroïdie. Dans ces cas, le médecin peut confirmer
le diagnostic par l'élévation du taux sanguin d'hormones thyroïdiennes. La vitesse de sédimentation globulaire, épreuve particulièrement utile pour
diagnostiquer cette maladie, est très élevée (plus de 80). L’épreuve de fixation de l'iode radioactif donne des résultats très faibles, soit
généralement moins d’un pour cent (l'écart normal est de 15 à 20 pour cent). Ce résultat s'explique par le fait que les cellules infectées sont
incapables de fixer l'iode.
Traitement
L'aspirine est alors indiquée pour réduire l'inflammation, la tuméfaction et la douleur. Lorsque les symptômes sont sévères, des stéroïdes (cortisone) peuvent être administrés. Les malades récupèrent
généralement en quelques jours. La maladie peut durer plus longtemps, et parfois entraîner des récidives. Environ un patient sur quatre présente un épisode d'hyperthyroïdie, qui peut nécessiter un traitement à la thyroxine, par suite de l'insuffisance grave des
cellules de la thyroïde. Les lésions finissent par disparaître, et le traitement à la thyroxine peut être interrompu.
Thyroïdite Asymptomatique
Une autre forme de thyroïdite, aussi fréquente que la thyroïdite subaiguë, est la thyroïdite asymptomatique, ainsi
appelée en raison de l'absence de symptôme ou de signe d'inflammation. Le patient souffre premièrement d'hyperthyroïdie, et peut présenter les mêmes
symptômes que ceux atteints d'un goitre exophtalmique, mais ensuite il passe par une phase d’hypothyroïdie avant une recouverte totale.
Thyroïdite Post-Partum
Cette affection atteint fréquemment les femmes, après la grossesse, ayant des antécédents d'affection
thyroïdienne. Comme la thyroïdite asymptomatique, elle ressemble à bien des égards à la thyroïdite chronique de Hashimoto, mais la thyroïdite finit
par se régénérer et le traitement aux hormones thyroïdiennes ne dure que quelques semaines. Contrairement à la thyroïdite subaiguë, cette maladie est
souvent l'objet de récidives.
Les docteurs Jody Ginsberg, Ian R. Hart, Irving B. Rosen, Sonia R. Salisbury,
Robert Volpé, Paul G. Walfish et Jack R. Wall ont fourni l’information contenue dans les dépliants. Les docteurs Louise Laramée et Andrée Boucher ont collaboré à la révision de la version
française.
Les renseignements contenus dans ce
dépliant sont pour fins éducationnelles. Pour questions touchant les traitements individuels, veuillez consulter votre médecin
Cette série de dépliants a été réalisée grâce à une contribution financière
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Révisé: 08/00
Examiné: 07/01
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