• Sucres et diabète : les experts se prononcent

    Sucres et diabète : les experts se prononcent

    Si la nutrition fait partie intégrante de la prise en charge du diabète, de nombreuses idées reçues subsistent encore, tant pour les patients que pour les médecins. C’est ce qui a conduit la prestigieuse association américaine du diabète (ADA) à publier des recommandations nutritionnelles scientifiquement validées à partir de l‘analyse de la littérature.

     

    En matière de diabète, la thérapie nutritionnelle doit répondre à 4 objectifs :

    • Obtenir et maintenir un équilibre métabolique satisfaisant : une glycémie dans les normes, un profil lipidique et des chiffres tensionnels assurant une bonne protection cardio vasculaire.
    • Prévenir et traiter les complications à long terme (obésité, dyslipidémie, cardiopathie, hypertension, néphropathie).
    • Améliorer la santé à travers des habitudes alimentaires saines et une activité physique régulière.
    • Donner des conseils personnalisés, tenant compte des préférences et des habitudes socioculturelles.

    La quantité totale de glucides compte plus que leur nature

    L’ADA recommande d’abandonner les termes de “sucres simples, glucides complexes, sucres rapides” qui sont mal définis, et de leur préférer “sucres, amidon et fibres”. Chez les diabétiques, les études soulignent l’importance des aliments glucidiques, en particulier des céréales complètes, des fruits, des légumes et des laitages allégés (source de lactose). De nombreux facteurs influencent la réponse glycémique aux aliments : teneur en sucre, type de sucres (glucose, fructose, saccharose, lactose), nature des amidons (amylose, amylopectine, amidon résistant), modes de cuisson et préparation des aliments, autres composés présents dans les aliments (lipides, phytates, tanins etc..). Quoiqu’il en soit, la quantité totale de sucre apportée par les repas et les collations est plus importante que la nature de ceux ci, pour la réponse glycémique.

    • Chez les diabétiques de type 1, la dose d’insuline pré-prandiale doit être ajustée en fonction du contenu en glucides du repas.
    • Chez les diabétiques de type 2, le remplacement des hydrates de carbones par des graisses monoinsaturées réduit la glycémie post-prandiale et le taux de triglycérides (mais risque d’augmenter le poids, ce qui n’est pas toujours souhaitable…).

    L’index glycémique : un rôle modeste

    Bien que les régimes privilégiant les aliments à faible index glycémique réduisent la glycémie post-prandiale, la capacité à maintenir ce type de régimes à long terme n’a pas été établie…

    • Chez les diabétiques de type 1, les études (sur 2 à 6 semaines) comparant les régimes à faible index glycémique aux régimes à fort index glycémique, n’ont pas démontré de bénéfice.
    • Chez les diabétiques de type 2, les études comparant les effets de ces deux types de régimes, n’ont rapporté que des améliorations inconstantes de l’HbA1c avec les régimes à faible index glycémique. En outre, s’il est clair que tous les glucides n’ont pas le même effet hyperglycémiant, les bénéfices à long terme ne sont pas clairement établis. S’ils existent, les effets à long terme sur la glycémie et les lipides demeurent modestes. Des études supplémentaires sont, comme souvent en nutrition, nécessaires pour trancher…

    Des fibres en grande quantité !

    Comme la population générale, les diabétiques sont encouragés à consommer une variété d’aliments riches en fibres : céréales complètes, fruits et légumes frais, qui, outre riches en fibres variées, sont des sources importantes de vitamines, minéraux et éléments protecteurs. Chez les diabétiques de type 1, les études utilisant des grandes quantités de fibres montrent un effet bénéfique sur la glycémie. Chez les diabétiques de type 2, il apparaît que l’ingestion de fibres doit être très importante pour conférer des bénéfices sur le contrôle glycémique, l’hyper-insulinisme et les lipides. Reste à savoir si de tels régimes sont acceptables sur le long terme en raison de leur faible palatabilité et de leurs effets gastro-intestinaux…

    Et les fruits, docteur ?

    Les experts estiment que le saccharose n’élève pas plus la glycémie que des quantités isocaloriques d’amidon. Il n’y a donc aucune raison de priver de sucre les diabétiques sous prétexte d’aggraver leur hyperglycémie (à condition que celui-ci soit intégré au repas, bien sûr). Ils rappellent cependant que chez les diabétiques, le fructose entraîne une réponse glycémique post-prandiale plus faible quand il se substitue au saccharose ou à l’amidon dans la ration. Même si ce bénéfice est tempéré par une tendance à élever les triglycérides, il n’y a aucune raison de recommander aux diabétiques d’éviter les sources naturelles de fructose que sont les fruits et certains légumes. En conclusion, les experts s’accordent pour que les glucides et les lipides mono insaturés représentent 60 à 70% de la ration énergétique totale. La proportion de lipides doit bien évidemment être déterminée en fonction de la nécessité de contrôler le poids de ces patients souvent obèses…

    Sans oublier les micronutriments

    Les diabétiques doivent être informés de l’importance de consommer suffisamment de vitamines et de minéraux à partir de leurs sources alimentaires naturelles. La supplémentation n’est nécessaire que quand des déficits sont établis, en particulier chez les personnes âgées, les femmes enceintes ou allaitantes, les végétariens et les sujets soumis à une restriction calorique importante. Le diabète étant un état ou le stress oxydatif est accru, il est important d’assurer aux patients un bon statut en antioxydants. Les “mégadoses” d’antioxydants n’ont démontré aucun effet protecteur dans le diabète. Le rôle des vitamines B1, B6, B12 dans le traitement de le neuropathie diabétique n’a pas encore été établi. De même que celui de minéraux comme le zinc ou la chrome, dont la carence aggrave l’intolérance au glucose.

    Les outils de la prévention :

    La progression mondiale du diabète souligne la nécessité de sa prévention. Celle-ci passe avant tout par des modifications du mode de vie. Une perte de poids modeste (5 à 7%), ainsi qu’un exercice physique régulier, sont les facteurs essentiels de la prévention du diabète de type 2. La réduction des graisses, en particulier saturées, est recommandée, car celles-ci altèrent la sensibilité à l’insuline. Les graisses polyinsaturées sont à privilégier (en particulier les oméga 3) car elles semblent réduire les risques de diabète. Des études récentes ont également montré une réduction des risques de diabète en augmentant l’apport en céréales complètes et en fibres alimentaires.

    Source : Aprifel

    http://www.i-dietetique.com/?action=articles&id=1697

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