• Sport de loisirs, mieux vaut prévenir

    Sport de loisirs, mieux vaut prévenir

    Depuis la déroute de la Coupe du Monde, les blessures des sportifs ont revêtu une importance médiatique insoupçonnée. Athlète de haut niveau ou simple sportif du dimanche, personne n’est à l’abri du "gros" accident. Chirurgien orthopédique et spécialiste de traumatologie du sport, le Dr Guy Bellier nous en dit plus sur ce qui menace nos articulations.

    Doctissimo : Quels sont les principaux traumatismes articulaires liés au sport ?

    Dr Guy Bellier : Les articulations du genou, de la cheville et de l’épaule sont les plus sollicitées et ainsi les plus touchées. Concernant le genou et dans une moindre mesure la cheville, les ligaments peuvent être touchés. L’atteinte peut être isolée ou associée à d’autres lésions (méniscale et/ou cartilagineuse). Les traumatismes de l’épaule sont plus généralement des luxations mais puisqu’il ne s’agit pas d’une articulation "portante", le cartilage est plus rarement atteint.

    Doctissimo : Les sportifs de loisirs sont-ils plus victimes de tels traumatismes ?

    Sport de loisirs, mieux vaut prévenirDr Guy Bellier : Mieux préparés, mieux encadrés, les sportifs de haut niveau se "cassent" moins. Outre un meilleur entraînement, ils évoluent dans des conditions de jeu optimales et sont encadrés par une équipe médicale. A contrario, le sportif du dimanche ne se prépare pas ou peu et pratique dans de moins bonnes conditions. Suivant le même raisonnement, on peut estimer que la musculature d’un champion de haut niveau lui permettra de récupérer un peu plus vite. Mais une fois le traumatisme contracté, aucune différence entre les lésions de Robert Pirès de celle de Marcel Dupont…

    On constate cependant une augmentation des blessures des athlètes avec l’avancement de la "saison". Au début, le manque de préparation peut entraîner des atteintes modérées (tendinites) alors qu’en fin de saison, les entorses graves apparaissent plus volontiers.

    Doctissimo : Dans ce cadre, le médecin doit-il insister sur la prévention ?

    Dr Guy Bellier : Bien entendu, la prévention fait partie de sa mission. Il doit ainsi encourager tous les athlètes à toujours prendre le temps de s’échauffer, à pratiquer un sport de façon régulière, à s’adapter à ses possibilités et à bien connaître les risques.

    Doctissimo : Existe-t-il des contre-indications à la pratique d’un sport ?

    Dr Guy Bellier : En dehors de graves problèmes cardiaques, il existe très peu de contre-indications à la pratique d’un sport chez l’adulte. Certains problèmes musculaires, squelettiques ou des opérations antérieures peuvent nécessiter quelques adaptations, par exemple éviter des sports provoquant de violents à-coups comme le squash, etc. Mais j’ai plusieurs patients porteurs de prothèses du genou qui skient tous les hivers sans aucun problème. Avec l’augmentation de l’espérance de vie, ces exemples de sportifs anciennement opérés se multiplient.             

    Pour les adolescents, certains cas d’épiphysite vertébrale de croissance peuvent constituer des freins à certaines pratiques sportives, en particulier les sports équestres.

    Doctissimo : Les récents progrès en imagerie médicale ont-ils eu d’importantes répercussions en matière de diagnostic en médecine sportive ?                       

    Dr Guy Bellier : L’interrogatoire et l’examen clinique restent les éléments déterminants. L’écoute des plaintes, la localisation de la douleur, les circonstances de sa survenue, la palpation permettent de disposer, dans 80 % des cas, des renseignements suffisants au diagnostic. Ensuite, la radiographie tient également un rôle très important et permet de diagnostiquer s’il y a fracture ou non.

    De nouveaux outils comme les IRM ont peu d’applications en traumatologie sportive. Cet examen très coûteux doit être réservé à des cas très particuliers : avant une intervention chirurgicale pour certains cas graves ou chroniques par exemple. Mais en traumatologie courante, on constate actuellement un grand nombre d’IRM injustifiées et inutiles, dues à une surconsommation médicale plus qu’à une nécessité diagnostique.

    Propos recueillis par David Bême

    Le site de la Société Française de chirurgie orthopédique et de traumatologique

     Forum Accidents sportifs
    Forum Sport

    http://www.doctissimo.fr/html/sante/mag_2002/sem02/mag0823/dossier/sa_5766_bobos_sports_prevention_itw.htm

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