Quand le corps va mal, la tête va mal…
Etre atteint d'une maladie grave ou chronique a un énorme impact psychologique. Cancer, diabète, troubles
cardiaques, Sida… bien souvent, les traitements négligent les maux de l'esprit. La journée mondiale de la santé mentale 2004 était l'occasion de revenir sur ces relations entre le corps et la
tête.
Le 10 octobre 2004, journée mondiale de la santé mentale, l'Organisation Mondiale de la santé et de la fédération mondiale
pour la santé mentale souhaitent souligner l'importance de l'approche psy dans les maladies chroniques et graves.
Quand le diabète monte à la tête !
Plus de 3 millions de Français sont diabétiques. L'impact de cette maladie chronique est plus important qu'on ne le croit : ces
malades sont deux fois plus susceptibles de souffrir de dépression que le reste de la population. Pourtant, leur médecin traitant oublie bien souvent de se préoccuper de leur bien-être mental.
Les liens entre les deux maladies sont d'ailleurs complexes. Certes, il y a certainement une influence du vécu de la maladie et des contraintes liées au traitement chronique, mais le diabète
serait également à l'origine de modifications hormonales pouvant favoriser la baisse de l'humeur. A l'inverse, la dépression pourrait augmenter les risques de résistance à l'insuline. L'approche
du bien être et de la qualité de vie doit ainsi être toujours présent dans le traitement de cette maladie.
Un coeur en or…
Les liens entre les maladies de la tête et celles du coeur sont nombreux. Selon les autorités de santé américaines,
"l'anxiété et la dépression multiplient par deux ou par trois le risque d'hypertension, raison principale de la maladie cardiovasculaire". Dans l'autre sens, un cardiaque sur deux connaîtra des
problèmes de dépression alors que cette maladie touche habituellement une personne sur cinq. Il s'agit donc d'un véritable cercle vicieux : plus on souffre d'anxiété et de dépression, plus
on a de risques cardiovasculaires… et plus on risque la déprime ! Le seul moyen de briser cet engrenage est donc d'accorder une attention particulière à son bien être mental pour prévenir
les risques. Aussi n'hésitez à vous faire aider.
L'épreuve du cancer
Nul ne peut rester serein face à l'annonce d'un cancer. Le diagnostic est une source évidente d'angoisse, voire de
dépression. D'ailleurs, de nombreux hôpitaux proposent aujourd'hui un soutien psychologique en plus du traitement classique (lire à ce propos notre dossier Soutien psy face au cancer). Car la dépression toucherait un quart des personnes concernées par cette
maladie. Un soutien psychologique permet notamment de diminuer l'intensité de symptômes et des effets secondaires des traitements, et améliore ainsi la qualité de vie.
Faire face au Sida
Aujourd'hui, les trithérapies ont certes complètement changé la prise en charge du sida. Mais on ne guérit pas de cette
maladie, et les traitements sont loin d'être anodins. C'est pourquoi les troubles psychologiques restent importants : stress, anxiété, angoisse… Il existe également un risque de démence
directement lié au virus du sida. Le soutien psy est donc essentiel. D'abord, il permet de mieux affronter la maladie, car les liens entre système immunitaire et humeur sont nombreux mais cette
aide est également importante pour faire face aux effets secondaires des traitements, et ainsi mieux les accepter.
Trouver un soutien
Affronter une maladie nécessite une force mentale importante. Si vous venez d'apprendre le diagnostic d'une affection
chronique ou grave, pas question de vous isoler, de ne plus voir personne. Cela ne va pas vous aider, au contraire.
Aussi n'hésitez pas à demander conseil à un spécialiste, psychologue ou psychiatre. Car vous ne pourrez aller mieux dans
votre corps que si vous allez mieux dans votre tête !
Louis Asana
Vaincre le cancer
Faire reculer les maladies cardiovasculaires
Sida : briser le silence !
Diabète : le nouveau fléau
http://www.doctissimo.fr/html/psychologie/mag_2004/mag1008/8124-maladies-etat-psychologique.htm