Rupture d’anévrisme : quels sont les signes ?
Le 27/11/2009 - Florence Massin - Validé par Dr Jean-Loup Dervaux
On dit souvent que la rupture d’anévrisme n’entraîne aucun symptôme. Faux ! Non seulement il peut y avoir des signes d’alerte, mais vous êtes plus à risque si vous avez du cholestérol, de
l’hypertension ou du diabète. Les signes qui doivent vous amener à consulter en urgence.
L’anévrisme peut entraîner des symptômes
2 à 3 % de la population serait porteuse d’un anévrisme (dilatation d’une artère qui rompt brutalement), soit congénital, soit acquis (dû à des pathologies cardio-vasculaires : hypertension,
diabète...). La rupture est spectaculaire et peut entraîner la mort. On dit souvent que les symptômes sont rares, mais il en existe ! Le gonflement des parois de l’artère (cérébrale ou
abdominale) peut provoquer, quelques mois avant la rupture : - Si elle se trouve au niveau du cerveau, des troubles tels qu’une paupière qui tombe brusquement, une vision double,
une douleur faciale, des migraines... - Si elle se trouve dans l’abdomen ou le thorax, une pulsation au niveau du ventre, parfois des douleurs thoraciques, une difficulté à
avaler ou à respirer..
Reconnaître les signes d’une rupture au cerveau
Environ 1/3 des personnes porteuses d’un anévrisme connaissent une alerte quelques jours ou semaines avant une rupture. Il s’agit d’une fissure de l’artère… Un accident transitoire ischémique
(AIT) apparaît brutalement et dure de trente secondes à dix minutes. Les symptômes : Le premier, commun à la plupart des patients, est un mal de tête très violent et
brutal. Cette douleur est souvent accompagnée de vomissements et de nausées, avec une sensibilité accrue à la lumière et au bruit. La personne peut perdre connaissance ou même sombrer
dans le coma, pour les cas les plus graves. D’autres troubles, plus rares, peuvent apparaître, comme une paralysie passagère, la maladresse d’un membre
Reconnaître les signes d’une rupture aortique
De la même manière que pour le cerveau, certaines signes témoignent d’une fissure de l’artère quelques jours ou quelques semaines avant l’anévrisme au niveau de l’abdomen et du thorax.
Les symptômes : On retrouve souvent une douleur et une sensibilité intenses et brutales au niveau de l’estomac ou du bas du dos, qui peut s’étendre au thorax. Puis la fissure est
colmatée par l’organisme et les signes disparaissent jusqu’à la rupture. A savoir : Ce n’est pas systématique, mais au moment de l’incident, la personne peut présenter une
différence de pouls entre un bras et l’autre. Un signe de plus auquel il faut rester attentif pour ne pas passer à côté
Anévrisme : que faire en cas de symptômes ?
Certaines personnes, les symptômes s’estompant, oublient vite l’incident précurseur d’anévrisme et retournent à leur quotidien. Pourtant, en cas de doute, n’hésitez pas à consulter en urgence
dans un service de neurologie qui prescrira un certain nombre d’examens : prise de sang, échographie-doppler, électrocardiogramme... Si l’anévrisme est avéré, un traitement et une surveillance
peuvent être instaurés pour éviter l’accident grave. Sachez-le : Un tiers des anévrismes sont découverts par hasard, lors d’un bilan de santé ou lors d’examens pour toutes autres
raisons médicales.
Se faire dépister pour un anévrisme au cerveau
On ne connaît pas encore les causes exactes d’un anévrisme. Il existe cependant des formes familiales (un cas sur dix). Aussi, un dépistage (par scanner ou IRM), peut être
proposé quand un ou deux parents proches ont été touchés. N’hésitez pas à en parler à votre médecin traitant. Celui-ci vous conseillera un spécialiste. Si l’anévrisme est découvert lorsqu’il est
encore petit (moins de 6 mm) et qu’il n’y a aucun symptôme, une surveillance en général est préconisée tous les 6 à 12 mois. Grâce à la surveillance, la plupart des patients sont aujourd’hui
opérés dès que le seuil limite préventif
Anévrisme abdominal : un dépistage plus facile
On découvre parfois l’anévrisme de l’aorte abdominale au cours d’une échographie pour une toute autre maladie. Il arrive aussi que votre médecin généraliste le dépiste à la palpation : il peut
sentir au niveau du ventre une masse battante suspecte. Dès 60 ans, n’hésitez pas à lui demander. En cas de doute, il prescrira des examens de contrôle, comme une échographie
abdominale ou un scanner. Si l’anévrisme est confirmé, une surveillance annuelle est mise en place lorsqu’il ne dépasse pas 40 mm (le diamètre de l’aorte est de 20-25 mm). Grâce
à la surveillance de l’aorte, la plupart des patients sont aujourd’hui opérés dès le seuil limite préventif
Des traitements pour éviter la rupture
Pour le cerveau : Le médecin utilise l’embolisation dans plus de 70 % des cas. Un petit cathéter est introduit dans l’artère fémorale, au pli de l’aine, puis
remonté par les vaisseaux jusqu’au cerveau. Sous contrôle échographique, il dépose des spirales en platine souples dans la poche de l’anévrisme, destinées à le boucher et à consolider l’artère
fragilisée. L’intervention, qui se déroule sous anesthésie générale, ne laisse pas de cicatrice. La récupération est plus rapide qu’avec une chirurgie classique : cette dernière nécessite une
ouverture de la boîte crânienne. Pour l’aorte abdominale et thoracique : Le traitement consiste à clipper l’anévrisme (il est alors séparé du reste de la
circulation sanguine) ou à poser une prothèse par cathéter ou chirurgie
Etes-vous à risque ?
L’origine de l’anévrisme est mal connue. Mais il peut toucher tout le monde, aussi bien enfant (rare) que personne âgée, femme ou homme. Il est soit congénital (une anomalie de l’artère se
développe en anévrisme au fil du temps), soit "acquis", c’est-à-dire causé par le développement d’une maladie cardio-vasculaire (qui peut provoquer une fragilisation de la paroi des artères et
faire apparaître un anévrisme). Vous avez un risque accru : - Si un ou des proches de votre famille ont eu un anévrisme - Si vous êtes atteints de pathologies cardio-vasculaires
(hypertension artérielle, diabète, taux élevé de cholestérol...). A savoir : La sédentarité, le tabagisme, l’abus d’alcool et l’obésité augmentent les risques d’anévrismes.
Qu’est-ce qu’un anévrisme, exactement !
Certaines personnes naissent avec une fragilité des vaisseaux, qui demeure ignorée parce qu’elle n’occasionne souvent aucun symptôme. Au fil du temps, la paroi d’une artère se
dilate peu à peu et forme un petit ballon de plus en plus mince et fragile, appelé anévrisme. Si elle grandit et se dilate trop, l’artère peut alors se rompre à tout moment. Les anévrismes
peuvent se former à différents endroits. On parle souvent du cerveau, mais le type le plus courant est celui de l’aorte abdominale et du thorax, la plus grande artère du corps, qui achemine le
sang du coeur aux organes. On retrouve aussi l’anévrisme des membres au niveau du pli du genou.
On en parle sur le forum
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Lu sur le forum : - "J’ai des difficultés à respirer, mes jambes sont souvent engourdies, est-ce un
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urgences, ils l’ont fait passer pour une simulatrice !" - "Palpitation cardiaque, est-ce héréditaire ?" >>
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Sources
Remerciements au Dr Jean-Loup Dervaux, médecin et auteur de l’ouvrage Infarctus et maladies cardio-vasculaires chez la femme, Ed. Dangles.
http://sante.planet.fr/problemes-cardio-vasculaires-rupture-d-anevrisme-quels-sont-les-signes.1764.124.html?xtor=EPR-26