• Premiers gestes d'urgence face à une plaie chez un patient diabétique

    Premiers gestes d’urgence face à une plaie chez un patient diabétique

     

    Le consensus international sur le pied diabétique rappelle les données suivantes: 85% des personnes diabétiques subissant une amputation ont une plaie dès le départ. Dans 4 cas sur 5, la pâlie est d’origine externe, évitable et unique.

     

    Qu’est-ce qu’un  pied diabétique
    Avoir une plaie alors que vous êtes diabétiques ne signifie pas avoir «  un pied diabétique  ». Un pied diabétique est un pied à risque d’avoir une plaie chronique qui peut, à terme, entraîner une amputation. La plaie chronique a une durée supérieure à 14 jours. Mais avant d’en arriver là que doit-on faire?
    Une plaie est une rupture de la barrière cutanée.

    Les facteurs déclenchants
    Le 1er geste à la découverte d’une plaie, quelle que soit la localisation, est de rechercher le facteur  déclenchant de cette lésion  afin de le supprimer. Difficile à trouver, car lorsque vous êtes atteint d’une neuropathie, c’est à dire la perte de sensibilité du pied, la plaie occasionnée par un morceau de verre, une ampoule, une écharde ou même un caillou, une petite lésion entre les orteils, vous ne le sentirez pas, voilà pourquoi la plaie est si importante chez le patient diabétique.
    Un non diabétique souffre de cette lésion, la douleur le fera consulter et il protègera  la zone blessée : vous non. Voilà pourquoi il faut examiner attentivement ses pieds 1 à 2 fois par semaine afin de détecter la moindre plaie. À la découverte de cette plaie, supprimez de suite  la chaussure qui vous a blessé, regardez dans le chaussant si un objet même non contendant d’est introduit, vérifiez les coutures intérieures de la chaussure, l’environnement du pied.
    Voici danse l’ordre décroissant les facteurs déclenchants d’une plaie chez un diabétique :
                - chaussures
                - statique
                - mycoses
                - pédicurie ( du patient )
                - microtraumatismes

    Premiers soins locaux en attendant un rendez-vous
    Évitez, si la plaie est plantaire, d’appuyez dessus et surtout ne pas marcher. La mettre en décharge le plus rapidement possible, c’est le moyen le plus sûr de débuter une bonne cicatrisation. En cas de plaie dorsale, trouver une chaussure sans compression sur la plaie. En cas de plaie latérale, privilégiez les sandales ( uniquement avec une bande plus une chaussette non serrée ). Soyez attentif aux lanières.

     

     

    Consultez pour votre pied dans les 48H
    Contactez votre médecin généraliste ou votre diabétologue ou votre pédicure-podologue ( ayant suivi une formation  « pied diabétique » si possible ) ou le réseau diabète de votre département. le mieux étant d’avoir un rendez-vous dans un centre  référent «  prise en charge du pied diabétique » le plus rapidement possible.
    En attendant :
                - lavez le pied et la plaie au savon de Marseille. Bien assécher le pied
                - rincez délicatement sans frotter la plaie avec de l’eau stérile ou du sérum physiologique. Ne pas appliquer d’antiseptique locaux coloré comme l’éosine par exemple car ces liquides colorent la peau et le médecin ou le podologue ne pourra évaluer ni le tissu péri lésionnel ni la plaie lors de l’examen.
    - uniquement en cas de plaie souillée par un objet contendant ou en cas de pieds nus dans la chaussure ou le chausson, vous pouvez nettoyer la peau avec un mélange de polyvidone iodée ( c’est un antiseptique ) mélangé à 50% avec de l’eau stérile puis rincez abondamment avec l’eau stérile pure.
    - vous pouvez, si vous en possédez, appliquez directement sur la plaie un pansement type interface : Adaptic ou Jélonet, mais uniquement ces pansements paraffinés. Surtout ne pas appliquer de pommade antibiotique.
    - appliquez une compresse si possible stérile ( emballage individuel ) légèrement plus grande que la plaie.
    - mettez une bande de taille moyenne non serrée ou si la localisation est petite un morceau d’Hypafix ou d’Omnifix en prenant  soin de ne pas mettre la partie collante à même la peau
    - ne pas utiliser sur un pied diabétique un hydrocolloïde  ( type Comfeel )et encore moins un coricide.
    - mettez une chaussure suffisamment  large afin que la lésion ne soit pas comprimée.

     

    Consultation chez le médecin ou le pédicure-podologue
    Elle aura pour objectif d’évaluer la plaie, de supprimer l’appui ou le frottement par des moyens de mise en décharge, de nettoyer puis de débrider la plaie.
    L’évaluation de la plaie permettra de choisir le traitement ( antibiothérapie, choix du pansement), de fixer des objectifs, de suivre l’évolution, de traiter la douleur ( si artérite associée ).
    La mise en décharge est le chapitre le plus important quelle que soit la situation  géographique de la plaie et son stade. Elle doit être stricte et immédiate. Plusieurs dispositifs sont employés :

                - les chaussures de décharge de type «  Barouk  » ou «  Sober  » pour décharger les plaies plantaires de l’avant pied
                - le chaussures de décharge type «  Sanital  » ou «  Tera Heel  » pour   décharger l’arrière pied
                - les bottes amovibles
                - le repos au lit
                - les bottes plâtrées non amovibles
                - la chirurgie de la chaussure lorsqu’il est impossible de prescrire une chaussure de décharge

    Le diagnostic clinique de  la plaie et prescription d’une antibiothérapie surviendra uniquement en cas de signes cliniques. L’évaluation clinique du pied se fera en général avec la recherche d’une neuropathie par le test du filament  et la prise du pouls. Le praticien procèdera à un contrôle de la glycémie, du cholestérolémie de l’hyper tension. Il ne faudra pas omettre l’examen de l’autre pied.

     

    Diriger son patient vers un centre référent «  plaie du pied diabétique  »
    Mais pourquoi allez vous vous dire? Car j’ai déjà vu mon médecin généraliste! Et bien pour :
                - une meilleure prise en charge des complications
                - permettre de réduire de moitié le nombre d’amputations
                - une meilleure coordination entre les différents spécialistes
                - l’amélioration de soins locaux

    Dans les centres de référence, le taux de cicatrisation est excellent ( 80 à 90% ) et 90% si la plaie est traitée moins d’un mois après le début.
    Vous devez suivre et noter à chaque consultation l’évolution de la plaie. Dès le début, notez la date de survenue de la plaie, photographiez la. Vous devez la conserver afin de pouvoir comparer à chaque consultation son évolution. Une discussion pluridisciplinaire s’établira car chacun a son rôle dans le traitement. Le diabétologue, le podologue, l’infirmière seront présents et réévalueront la plaie à chaque consultation.
    On établira un bilan radiologique si nécessaire et un bilan vasculaire. Des prélèvements bactériologiques seront réalisés en cas de signes cliniques d’infection. On vérifiera le mode de décharge. La constitution du pansement  peut également varier. Les prescriptions de soins seront qualitatives et quantitatives afin que le patient soit suivi par son infirmière à domicile entre chaque rendez-vous avec le centre de plaie. Un cahier de «  route  » peut être mis en place afin de créer un pont entre le centre et les soins à domicile.
    Les problèmes nutritionnels sont importants dans la cicatrisation d’un ulcère chez un diabétique : le recours à une diététicienne peut être envisagé. Le centre doit pouvoir correspondre rapidement si nécessaire avec un chirurgien vasculaire et un chirurgien orthopédique.
    Mais le principal est de s’assurer de l’observance stricte du malade à la décharge et de la tolérance cutanée.

    En conclusion, nous pouvons dire que nous devons connaître les 1er gestes lorsque nous sommes atteints d’une plaie, mais le principal est d’éviter cette plaie par une éducation et une prévention primaire. Elle aura pour but de prévenir autant que possible l’apparition des ulcérations et d’assurer une prise en charge thérapeutique optimale si une lésion survenait.

     

    UNE PLAIE DE PIED DIABETIQUE, MEME PETITE, N’EST JAMAIS BENIGNE

    http://www.orthosteda.com/biomecanique/diabete.htm

    « Polynévrite ou la neuropathie diabétique.Dans 10 jours, Journée Mondiale du Diabète 2009 »
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