Pipi au lit et système d'alarme : est-ce bien utile ?
Toutes les énurésies ne "méritent" pas un système d'alarme. Mais ce dispositif peut être un appoint dans la stratégie anti-pipi au lit, si vous les associez à des mesures de bons sens.
Pour traiter une "énurésie primaire nocturne isolée" (l'enfant énurétique, plutôt un garçon, de plus de 5 ans, n'a jamais été propre pendant son sommeil -nuit ou sieste- pendant plus de 6 mois consécutifs), il existe, au rayon technique : l'alarme sonore.
Le principe de l'alarme
Sur le marché, on trouve plusieurs dispositifs* qui fonctionnent tous de la même façon : une sonde-contact placée dans une couche de tissu et glissée dans la culotte de l'enfant (ou une alèse) est reliée à une source sonore située à côté du lit. La sonnette retentit dès les premières gouttes et l'enfant se réveille avec encore la sensation d'une vessie pleine. Plus jeune, c'est avec un de ses parents que, décroché de l'appareil, il court aux toilettes.
Les alarmes sont différentes par leur prix et leur mode de distribution : elles ne sont pas remboursées par l'Assurance maladie.
A qui s'adresse les alarmes ?
Deux fois sur trois, c'est parce que les enfants produisent excessivement d'urines pendant la nuit qu'ils font pipi au lit et un médicament permet de régler ce problème hormonal. Mais une fois sur trois, c'est la capacité fonctionnelle de la vessie qui est en jeu, trop faible par rapport au volume théorique. Autrement dit, le signal de trop-plein qui déclenche la miction peut se produire, intempestivement, pour une trop petite quantité d'urines. Or comme le sommeil à cet âge peut être très profond, le signal de trop-plein n'est pas entendu et l'enfant mouille son lit.
Ces énurétiques sont améliorés par les alarmes sonores, qui réveillent au début toute la famille (sauf l'enfant !), puis l'enfant énurétique. Après un mois de ce "régime", il perçoit enfin la sonnerie, et guérit habituellement en trois mois, sans rechuter.
Est-ce la panacée ?
Les systèmes d'alarme sont sans danger, leurs effets sur la continence persistants, mais pour éviter les déceptions liées à un mésusage, les familles doivent être informées des modalités pratiques d'utilisation et du délai nécessaire à l'obtention de la guérison.
Dès 2 à 3 ans (et l'école !), on peut, pour limiter les dégâts (et patienter en attendant la maturation spontanée du système), adopter quelques règles de bon sens… Un enfant doit
Boire beaucoup dans la matinée et faire pipi lorsqu'il en a envie ;
Eviter les boissons et potages en fin de journée, en particulier les liquides sucrés et gazeux qui augmentent la production d'urines ;
Et bien sûr, vider sa vessie juste avant le coucher.
A vous de le convaincre, sans violence ou humiliation (nez sur son drap mouillé), de l'intérêt d'être "sec". Inutile non plus de le (et vous) réveiller, mou comme un chamallow, pour une pause pipi plusieurs fois dans la nuit.
* Haute Autorité de Santé, www.has-sante.fr
- Dr Brigitte Blond