• Neuropathie végétative

    Les manifestations digestives

    • L'atteinte de l'oesophage est rare et le plus souvent asymptomatique. Elle entraîne des anomalies du tonus de l'oesophage que l'on peut objectiver par manométrie (étude des pressions dans l'oesophage) ou des radiographies. Elle peut parfois entraîner un reflux gastro-oesophagien, mais elle n'entraîne pratiquement jamais de difficultés pour avaler.

    • L'atteinte de l'estomac, appelée gastroparésie, entraîne un retard à l'évacuation des aliments, et peut être associée à une diminution de la sécrétion acide nécessaire à la digestion.

    Pendant longtemps asymptomatique, elle se manifeste par des troubles immédiatement après les repas : sensation de satiété atteinte avant la fin du repas, pesanteur abdominale, sensation de lenteur à la digestion, nausées, renvois nauséabonds. Comme elle ralentit la vidange de l'estomac, elle peut aussi être à l'origine d'hypoglycémies peu de temps après les repas, et d'une moindre rapidité du resucrage par l'absorption de sucre. Dans certains cas, il n'y a pas d'hypoglycémies précoces après les repas mais une tendance hyperglycémique à distance des repas. A un stade plus avancé, il peut y avoir une diminution de l'appétit et un amaigrissement.

    La gastroscopie ou l'examen radiographique de l'estomac montrent un estomac dilaté et la présence d'un liquide de stase à jeun, mais chez un diabétique chroniquement très hyperglycémique il peut aussi exister un ralentissement de la vidange gastrique en l'absence de toute neuropathie. La scintigraphie gastrique double phase est la méthode la plus précise pour étudier la vidange gastrique. Cet examen, qui doit être effectué après quelques jours de normalisation glycémique, consiste à incorporer deux marqueurs (un pour les liquides et un pour les solides) dans des repas tests, puis à mesurer à intervalles réguliers la radioactivité des deux marqueurs en regard de l'estomac. En cas de gastroparésie, on constate un retard de l'évacuation des solides, et une évacuation des liquides qui peut être ralentie ou accélérée.

    • L'atteinte de l'intestin, appelée entéropathie diabétique, entraîne des épisodes de diarrhée sur fond de transit normal ou beaucoup plus souvent de constipation, mais bien entendu, toute diarrhée chez un diabétique n'est pas une entéropathie diabétique : des diarrhées peuvent être en relation avec d'autres causes (infection, maladie coeliaque, insuffisance pancréatique externe, tumeur...) et l'introduction d'un traitement par biguanides, pour améliorer le contrôle glycémique, peut aussi entraîner des diarrhées.

    Les épisodes de diarrhée surviennent de façon imprévisible, par périodes de quelques jours ou semaines, suivies de phases de rémission (alternance de phases de diarrhée et de constipation). Pendant les accès, les selles sont très fréquentes (10 à 20 par jour), indolores, liquides, abondantes (plusieurs litres par jour). La diarrhée est souvent plus marquée la nuit, au petit matin et après les repas. L'état général est habituellement conservé, mais l'importance ou la durée des diarrhées peuvent conduire à une perte de potassium qui peut entraîner de la fatigue et des crampes musculaires. Les selles contiennent un peu plus de graisses que la normale dans la moitié des cas. L'entéropathie diabétique, qui témoigne d'une atteinte sévère du diabète, peut être associée à une gastroparésie ainsi qu'à une moindre continence anale, même dans l'intervalle des périodes de diarrhées, si la neuropathie atteint également le sphincter anal.

    Les radiographies de l'intestin grêle montrent un aspect fragmenté du produit de contraste, des plis grossiers de la muqueuse, et une lumière intestinale dilatée, qui persistent pendant les phases de rémission.

    • L'atteinte du colon (gros intestin), qui entraîne une constipation sans épisodes de diarrhée, est beaucoup plus exceptionnelle (la constipation est fréquente dans la population générale, mais une constipation en relation avec une neuropathie du colon est rare) de même que la diminution de la vidange de la vésicule biliaire qui n'a pas de conséquence en l'absence de calcul dans la vésicule. Tout aussi rares, sinon davantage, sont les crises transitoires de salivation qui durent de quelques minutes à quelques heures, souvent à la suite d'efforts de mastication, et qui cèdent spontanément. Ces crises sont en relation avec l'atteinte des nerfs crâniens qui commandent la sécrétion de la salive.

    suite ...
    http://www.diabsurf.com/diabete/FNeurop3.php
    « Pour des soins de santé sans frontièresDiabète de type 2 : les jus de fruits sur la sellette ? »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks