• Les maladies cardiovasculaires au féminin : le coeur des femmes en danger !

    Les maladies cardiovasculaires au féminin : le cœur des femmes en danger !

    Mesdames, quelle maladie redoutez-vous le plus ? Très certainement le cancer du sein… pourtant sachez que les maladies cardiovasculaires font plus de victimes féminines que tous les cancers réunis. Pour lutter contre les idées reçues, Doctissimo met en vedette le coeur des femmes.

    Les maladies cardiovasculaires sont moins connues par les femmes qui les considèrent encore à tort comme essentiellement masculines.

    Une femme sur trois meurt de problèmes cardiovasculaires

    Maladies cardiovasculaires femmes"J'avais 47 ans. J'étais au restaurant avec des amis. Alors que je cherchais mes cigarettes dans mon sac à main, je me suis écroulée, victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC). J'étais paralysée. Je ne pouvais plus rien faire" explique Evelyne. Par chance, elle a été rapidement transportée vers un centre hospitalier qui a su la prendre en charge efficacement. Elle a retrouvé la parole dans les deux heures mais a du subir une longue hospitalisation.

    Depuis cet accident, Evelyne a arrêté de fumer, modifié son alimentation et prend des traitements préventifs à vie contre l’excès de cholestérol et l’hypertension artérielle. Pour que son histoire ne soit pas inutile, elle s'est engagée bénévolement auprès de France AVC. "Il est indispensable de prévenir et dépister ces maladies car toutes ces souffrances pourraient être épargnées" conclut Evelyne. Ce témoignage n'est pas isolé, car chaque année dans le monde, 8,5 millions de femmes meurent d'une maladie cardiovasculaire, soit une femme sur trois. En comparaison, une femme sur 25 meurt d'un cancer du sein. Pourtant, les femmes ont malheureusement tendance à oublier la fragilité de leur cour.

    Pas seulement "une maladie d'homme" !

    Soutenue par les laboratoires Pfizer, la Fédération française de cardiologie a mené une enquête sur les connaissances des Françaises sur ces troubles. Interrogée sur ce que recouvrent les maladies cardiovasculaires, la moitié des femmes cite l’infarctus et la crise cardiaque (47 %) mais une sur dix seulement évoque l’accident vasculaire cérébral (11 %), pourtant plus mortel chez la femme que chez l’homme. Les AVC représentent aussi en France la 1ère cause de handicap chez l’adulte entraînant des conséquences dramatiques, souvent irrémédiables et à l’origine de nombreuses souffrances.

    Interrogées sur les facteurs de risque cardiovasculaires, les femmes citent le tabac (56 %) et l’alimentation (53 %), loin devant les facteurs médicaux : cholestérol et surpoids (17 %). Peu sont conscientes de leur propre risque cardiovasculaire. Ainsi, alors qu’une Française sur 5 présente au moins trois facteurs de risque (parmi le surpoids, un excès de cholestérol, une hypertension, un tabagisme ou une trop grande sédentarité), seuls 9 % estiment présenter un risque élevé. Résultat : peu de ces femmes à risque changent leur hygiène de vie et près d’une femme sur deux (40 %) n’ont jamais parlé de ce sujet avec leur médecin. Misant sur la protection que leur offrent leurs hormones avant la ménopause, elles consultent pour leur coeur à partir d’un certain âge et non en fonction de leur risque réel. Face à cette sous-évaluation, les responsabilités apparaissent partagées…

    En parler pour mieux protéger le coeur des femmes

    Comment briser ce silence autour des maladies cardiovasculaires féminines ? Cette faible préoccupation ne concerne-t-elle pas aussi le corps médical ? "Ce rôle de prévention pourrait être joué par le gynécologue" confirme le Dr Michèle Lachowsky, gynécologue. "En effet, nous accompagnons les femmes à toutes les étapes de leur vie. Nous tissons avec elles des liens particuliers, de la première pilule contraceptive jusqu'aux suites de la ménopause. Les maladies cardiovasculaires doivent faire partie de nos préoccupations de médecins, au même titre que les dépistages de cancers. Les femmes sont par ailleurs un relais très important auprès de l'ensemble de la famille". Une piste à suivre.

    Mais la progression de la prise de conscience se révèle lente. Pourtant, lorsqu’elles sont victimes d’infarctus ou d’AVC, les chances de survie des femmes sont inférieures à celles des hommes2. Lors du congrès 2005 de la société européenne de cardiologie3, plusieurs études avaient également confirmé que les femmes sont moins bien diagnostiquées et moins bien prises en charge que les hommes. Si l’on ajoute à cela que la plupart des médicaments ont été testés quasi-uniquement sur des hommes, on se rend compte qu’il reste du chemin à parcourir du côté des patientes, des médecins et des chercheurs…

    Mais dès maintenant, vous pouvez prendre en main la santé de votre coeur, comme le rappelle le Dr Tabassome du CHU Saint-Antoine (Paris) "La plupart des facteurs de risquesont modifiables. Pour garder un coeur en pleine forme, vous pouvez agir sur plusieurs niveaux : cesser de fumer, adopter une alimentation équilibréepratiquer une activité physique régulière, évaluer votre tension artérielle et votre taux de cholestérol, et éviter les hauts niveaux de stress".

    David Bême

    1 - Conférence de presse Pfizer/Fédération française de cardiologie le 6 mars 2006

    2 - WHO World Health Report 2002

    3 – Conférence 2005 de la société européenne de cardiologie – Women at Heart

     

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