• Les hypoglycémies : traitement

    Les hypoglycémies : traitement


    Hypoglycémie = Urgence

    Pour tout événement inhabituel, anormal ou bizarre, il faut partir du principe qu'il est peut-être en relation avec une hypoglycémie, mais avant d'avaler du sucre, il faut si possible d'abord vérifier qu'il s'agit bien d'une hypoglycémie (glycémie au doigt) si on n'est pas sûr d'être en hypoglycémie.


    Les moyens

    Soi-même

    • 10 ou 15 g de sucre, c'est-à-dire 2 ou 3 morceaux de sucre N°4, ou 2 ou 3 bonbons. Le chocolat est moins efficace car il contient des graisses, ce qui ralentit le passage du sucre dans le sang.

    • 1/4 de verre de sirop de grenadine, d'orange, de mandarine, de cassis... ce que vous aimez, complété avec de l'eau. C'est encore mieux parce que le sucre est liquide (il agira plus rapidement, et la salive manque parfois lorsqu'on est en hypoglycémie). Ces sirops contiennent habituellement 800 grammes de sucre par litre et 25 millilitres de sirop pur contiennent donc l'équivalent de 4 morceaux de sucre N°4. Vous avez le choix entre transporter le litre dans votre poche comme le font certains avec d'autres boissons... ou trouver un petit flacon de 50 ou 75 ml en matière plastique incassable avec goulot allongé.

    Collation d'urgence = aliments glucidiques purs : confiture, pain, biscuits... par opposition à la collation habituelle régulière, prévue en fonction du schéma insulinique, qui doit comporter un apport mixte et équilibré en glucides, lipides et protides.

     

    Toujours avoir du sucre sur soi

     

    On dit habituellement «10 grammes et 10 minutes» ce qui signifie qu'il faut prendre au moins 10 grammes de sucre, que les symptômes disparaîssent habituellement en 10 minutes, et qu'il faut reprendre 10 grammes de sucre si les symptômes n'ont pas complètement disparu 10 minutes après la première prise de sucre.

    On peut prendre plus que 10 grammes, mais cela ne fera pas disparaître les symptômes plus rapidement. Par contre, attendre plus longtemps que 10 minutes pour reprendre du sucre alors que les symptômes n'ont pas complètement disparu, serait une erreur.

    Ceci ne concerne bien entendu que les hypoglycémies «habituelles» et pas les hypoglycémies dues à une cause exceptionnelle (repas sauté, activité physique importante inopinée...).

    Par l'entourage

    Sucre mouillé, confiture, sirop, boisson sucrée

    Si le diabétique est conscient, on se heurte parfois à un problème de refus du resucrage : le diabétique refuse d'absorber du sucre ou tout aliment ayant un goût sucré. Dans son esprit embrumé par l'hypoglycémie «sucre = non», et le diabétique refuse catégoriquement de prendre «le sucre interdit» avant même d'y avoir goûté. Parfois même, il refuse catégoriquement d'admettre qu'il est en hypoglycémie, ce qui ne facilite pas les choses. Pour ne pas favoriser cette réaction, dites à votre entourage d'agir avec tact, par exemple en vous disant : «Tiens, prend ça» éventuellement en ajoutant «pour me faire plaisir», mais jamais «tu es en hypoglycémie, tiens prends du sucre».

    Si le diabétique est inconscient :
    - Le mieux est de l'allonger sur le sol, couché sur le côté (position latérale de sécurité) et lui tourner la tête sur le côté.
    - Le produit sucré doit être placé entre les dents et la joue, ou sous la langue. En effet, le diabétique ne pourra pas avaler et il faut éviter que le produit sucré aille dans les poumons.
    - Le sucre doit être mouillé (quelques gouttes d'eau sur chaque morceau de sucre) car le diabétique n'est pas capable de le mélanger avec de la salive, mais un produit sucré semi-liquide est préférable (sirop, confiture...) à un produit solide comme les morceaux de sucre ou à un produit liquide comme une boisson sucrée.
    - Ne pas utiliser une grande quantité de produit sucré : une ou deux cuillères à café de sirop ou de confiture suffisent.

    Glucagon

    - Le glucagon est une hormone qui s'oppose aux effets de l'insuline et oblige le foie à produire du sucre à partir de ses réserves en glycogène.
    - Le pancréas fabrique du glucagon pendant l'hypoglycémie, mais une injection de glucagon (produit vendu sous le nom de Glucagen) en apporte rapidement un gros supplément.
    - L'injection de glucagon est habituellement faite en intramusculaire car cela agit plus rapidement qu'une injection sous-cutanée.
    - La remontée de la glycémie se produit 10 à 15 minutes après l'injection intramusculaire.
    - En cas d'inefficacité après 15 minutes, elle peut être renouvelée sans inconvénients.
    - La production de sucre par le foie entraînée par le glucagon est transitoire pendant une quinzaine de minutes. Il faut donc obligatoirement manger après une injection de glucagon.
    - Le glucagon est sans aucun danger, même si la perte de connaissance n'est pas due à une hypoglycémie, même si la perte de connaissance à lieu en forte hyperglycémie, et même chez les personnes non diabétiques.
    - Si les réserves en glycogène du foie sont basses (après un effort musculaire très prolongé par exemple) la libération de sucre sera faible.
    - Le glucagon ne doit pas être utilisé chez les diabétiques traités par des sulfamides hypoglycémiants.

    Sérum glucosé

    - L'injection intraveineuse de sérum glucosé, de préférence hypertonique à 30 %, est le traitement de choix des hypoglycémies, mais elle nécessite une personne compétente car l'injection doit absolument être faite dans une veine (il y a risque de nécrose si l'injection est faite sous la peau ou dans le muscle).
    - En aucun cas, il ne faudrait perdre du temps à trouver une veine chez une personne «difficile à piquer» ou chez une personne agitée. Dans ce cas, faire une injection intramusculaire de glucagon.
    - Il faut également manger après cette injection car la quantité de sucre que l'on injecte est relativement faible.


    Le choix des moyens

    Le choix des moyens dépend :
    • de ce que l'on a sur soi ou à proximité,
    • de la sévérité de l'hypoglycémie,
    • de la cause de l'hypoglycémie,
    • de l'heure prévue du prochain repas.

    Par exemple :
    • pour une hypoglycémie peu importante qui apparaît progressivement une heure avant le repas du soir, et que l'on n'a pas eu d'activité sportive dans l'après-midi, 2 morceaux de sucre ou une tranche de pain peuvent suffire,
    • par contre, pour la même hypoglycémie peu importante qui apparaît progressivement une heure avant le repas du soir, mais après une activité sportive importante dans l'après-midi, il faut prendre 4 à 6 morceaux de sucre et plusieurs tranches de pain (car les circonstances permettent de supposer que les réserves en glycogène du foie ont été diminuées par l'activité sportive),
    • pour une hypoglycémie importante qui s'est installée brutalement une heure après le petit déjeuner, et que le repas de midi est prévu seulement trois heures plus tard, il faut prendre d'abord 4 à 6 morceaux de sucre, et quand le malaise sera fini il faut également prendre une bonne collation,
    • pour une hypoglycémie très importante qui a nécessité l'injection de glucagon ou de sérum glucosé par l'entourage, il faut absolument prendre du sucre et une collation correcte, car l'effet de l'injection est transitoire.


    Après le malaise

    L'hospitalisation est inutile sauf en cas d'hypoglycémies répétées.

    Il faut comprendre ce qui s'est passé. Ceci pour deux raisons :

    • Pour déterminer s'il faut faire une prévention de la récidive immédiate de l'hypoglycémie, par un apport alimentaire supplémentaire après le malaise, même s'il a totalement disparu. Cette prévention de la récidive immédiate est toujours nécessaire lorsqu'il y a eu une activité physique importante qui a abaissé les réserves en glycogène du foie et des muscles.

    • Pour déterminer quel peut avoir été le facteur déclenchant de l'hypoglycémie :
    - s'il y a un facteur déclenchant, il faudra prendre ultérieurement les mesures nécessaires pour éviter de se retrouver dans une situation identique,
    - s'il n'y a pas de facteur déclenchant évident, il faudra adapter les doses d'insuline du lendemain.

    Il y a trois sortes d'hypoglycémies :

    • Hypoglycémies régulières = survenant assez régulièrement certains jours à la même heure => Adaptation des doses et de l'alimentation.
    • Hypoglycémies occasionnelles explicables = survenant occasionnellement et pour lesquelles on trouve une explication => Prendre les mesures nécessaires pour ne plus se retrouver dans une telle situation, ou adapter son traitement la prochaine fois que l'on se retrouvera dans une situation analogue (activité sportive par exemple).
    • Hypoglycémies occasionnelles non explicables = survenant a priori sans facteur déclenchant et sans explication => Il faut prendre l'avis de son médecin car le type d'insuline et le nombre d'injections sont peut être à modifier.

    Pour différencier ces différents types d'hypoglycémies, l'analyse du carnet du diabétique est précieuse si celui-ci est bien tenu : «Carnet de bord» avec la colonne «Observations» riche en renseignements.

    Après une hypoglycémie, il faut comprendre ce qui s'est passé :
    •  pour déterminer s'il faut faire une prévention de la récidive immédiate de l'hypoglycémie
    •  pour déterminer quel peut avoir été le facteur déclenchant de l'hypoglycémie
    pour prendre les mesures nécessaires pour éviter de se retrouver ultérieurement dans une situation identique

    http://www.diabsurf.com/diabete/FHypoTt.php
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