• Les hypoglycémies : les symptômes

    Les hypoglycémies : symptômes

    Le but du traitement du diabète est de ramener les glycémies à la normale, mais si le traitement est trop efficace, il peut entraîner une baisse de la glycémie en dessous de la normale (hypoglycémie), avec pour conséquence un malaise. Au hit-parade des contraintes subies, durement, par les diabétiques, les hypoglycémies figurent en bonne place, et il est vrai que perdre le fil d'une conversation ou faire un malaise au milieu de ses amis, dans un magasin, devant un client, ou dans la rue, est difficilement supportable.

    La crainte qu'un malaise puisse survenir est parfois encore plus importante et plus insupportable que d'avoir réellement une hypoglycémie.

    D'autre part, une hypoglycémie légère au mauvais moment est plus mal ressentie qu'une hypoglycémie plus profonde mais qui arrive loin d'un regard gênant.

    Pourquoi les hypoglycémies entraînent-elles un malaise ?

    Lorsque la glycémie s'abaisse de façon trop importante, cela entraîne deux choses : d'une part une réaction de l'organisme pour obliger le foie à produire du sucre et pour rendre l'insuline moins efficace (activation du système de lutte contre l'hypoglycémie), et d'autre part un mauvais fonctionnement du cerveau : • La réaction de l'organisme à la baisse de la glycémie entraîne la production d'hormones (adrénaline, glucagon, cortisone) qui obligent le foie à produire du sucre et qui s'opposent aux effets de l'insuline (la présence de ces hormones en grande quantité gêne l'action de l'insuline).

    Le rôle de ces hormones est donc de faire remonter la glycémie, mais lorsqu'elles circulent dans le sang, elles entraînent des effets secondaires pouvant associer : - palpitations,

    accélération du coeur,

    - sueurs, pâleur, - tremblements,

    - sensation de faim, crampes abdominales.

    Ces signes sont donc des manifestations d'accompagnement qui indiquent que l'organisme a activé le système de lutte contre l'hypoglycémie.

    Ils sont utiles pour aider à reconnaître l'hypoglycémie, mais ils ne sont pas spécifiques et peuvent également se rencontrer dans d'autres circonstances.

    • Le mauvais fonctionnement du cerveau peut entraîner un ou plusieurs signes neurologiques :

    - troubles de la vue, tête lourde, mal de tête,

    - jambes «en coton», vertiges,

    - sensation de vide intérieur, fatigue soudaine, bâillements, somnolence,

    - imprécision des gestes, sentiment de fonctionner au ralenti, trou de mémoire,

    - sensation de perte de connaissance imminente, sensation de froid,  picotements au niveau de la bouche, gêne pour parler ou pour articuler les mots, comportement bizarre, nervosité, rarement : agressivité, hallucinations,

    - exceptionnellement : perte de connaissance.

    Le malaise est dû à la fois :

    • à des signes traduisant l'activation du système de lutte contre l'hypoglycémie, • et au manque de sucre au niveau du cerveau.

    Très souvent, chaque diabétique a un ou deux ou signes «de début de malaise», presque toujours les mêmes chez la même personne.

    Si le diabétique avale du sucre, les signes «de début de malaise» disparaissent sans qu'il y ait évolution jusqu'à un malaise important.

    Si le diabétique n'avale pas de sucre, les signes peuvent devenir plus nombreux, avec malaise important, mais il est très rare que l'hypoglycémie aille jusqu'à la perte de connaissance sans laisser le temps d'avaler du sucre, même pendant le sommeil, car dans l'immense majorité des cas les symptômes sont suffisamment puissants pour réveiller le diabétique s'il est endormi.

    Même si le malaise conduit à une perte de connaissance avant que le diabétique ait pu s'alimenter, l'activation du système de lutte contre l'hypoglycémie conduit toujours à la remontée de la glycémie, et à un retour de la conscience.

    Mais ceci peut mettre un certain temps, et si l'hypoglycémie est très prolongée, le cerveau peut en souffrir.

    Pour ne pas risquer d'en arriver là, il faut donc par principe avaler du sucre dès les premiers signes «de début de malaise».

    Un début de malaise est une urgence quelles que soient les circonstances Il faut corriger le plus rapidement possible la baisse de glycémie par la prise de sucre

    Dans des cas exceptionnels, lorsque le diabète est très ancien, le système de lutte contre l'hypoglycémie peut n'être activé que tardivement et de façon partielle.

    Il en résulte alors : • d'une part une diminution des signes traduisant l'activation du système de lutte contre l'hypoglycémie, avec pour conséquence peu ou pas de symptômes avant la perte de connaissance,

    • et d'autre part, une moindre capacité à lutter contre l'hypoglycémie (la glycémie met plus de temps pour revenir spontanément à la normale).

    Il est donc très important de soigner son diabète le mieux possible, dès le début, pour garder intactes les possibilités de réaction de l'organisme, tant en ce qui concerne la présence de signes avertisseurs de l'hypoglycémie, que la capacité à lutter contre l'hypoglycémie.

    L'entourage du diabétique remarque surtout les signes suivants :

    - pâleur,sueurs,tremblements,

    - impossibilité de parler, difficultés à suivre une conversation, ralentissement de la pensée,

    - imprécision des gestes,

    - yeux fixes et «vides»,

    - somnolence,

    - comportement bizarre, nervosité, accès de rire ou de pleurs,

    - parfois : état semblable à un état d'ivresse,

    - parfois : refus du resucrage.

    Quand on connaît bien la personne, il est assez facile de voir qu'elle est en hypoglycémie avant qu'elle ne s'en aperçoive elle-même, souvent à cause de la pâleur, du regard un peu fixe, de la parole un peu lente.

    Quand on ne connaît pas bien une personne et que l'on sait qu'elle est diabétique, il faut savoir que tout comportement anormal (mauvaise humeur, indifférence inhabituelle, colère, pleurs) peut être dû à une hypoglycémie et doit être soigné comme tel.

    Bien sûr on peut se tromper, ce qui peut irriter encore un peu plus le diabétique, mais tant pis !

    Il faut néanmoins le faire avec tact pour éviter le refus du resucrage.

    En résumé, le scénario habituel est le suivant :

    La glycémie s'abaisse en dessous de la normale :

    • l'organisme réagit pour faire produire du sucre par le foie et rendre l'insuline moins efficace

    • le cerveau fonctionne mal

    • le diabétique est averti par des signes qu'il connaît bien et avale immédiatement du sucre

    • l'hypoglycémie est corrigée en 10 à 15 minutes.

    A partir de quelle valeur de glycémie y a-t-il malaise ?

    On définit l'hypoglycémie par : • une glycémie inférieure à 0,70 g/l avec des symptômes compatibles avec une glycémie basse,

    • ou une glycémie inférieure à 0,50 g/l, qu'il y ait ou non des symptômes associés.

    On définit le malaise hypoglycémique par l'existence de symptômes résultant de l'abaissement de la glycémie.

    Plus la glycémie est basse, plus il y a de risque de faire un malaise, et plus ce malaise risque d'être important.

    Les malaises surviennent habituellement lorsque la glycémie est inférieure à 0,60 g/l, mais ce n'est pas une règle absolue et on ne peut pas fixer de seuil exact de glycémie à partir duquel on aura, ou on n'aura pas de malaise,

    parce que :

    • la rapidité de la baisse de la glycémie,

    • l'importance de la baisse de la glycémie,

    • et le niveau de contrôle du diabète, interviennent également dans la venue d'un malaise.

    Par exemple :

    • si le diabète est chroniquement mal contrôlé avec des glycémies toujours très élevées aux alentours de 3,00 g/l, et qu'en quelques minutes la glycémie passe de 3 g/l à 0,80 g/l, on peut avoir une sensation de malaise lorsque la glycémie passe en dessous de 1,20 g/l,

    • alors que si le diabète est bien équilibré, et que la glycémie passe très lentement de 1,00 g/l à 0,30 g/l le malaise peut ne débuter que lorsque la glycémie passe en dessous de 0,40 g/l.

    La façon dont la glycémie baisse influence également un peu la nature des symptômes :

    • si elle baisse brutalement et que les premiers signes de malaise surviennent alors que la glycémie est supérieure à 0,70 g/l, ces premiers symptômes sont surtout des signes en relation avec les hormones du système de lutte contre l'hypoglycémie (palpitations, accélération du coeur, sueurs, pâleur, tremblements, sensation de faim, crampes abdominales),

    • si elle baisse très progressivement les signes en relation avec les hormones du système de lutte contre l'hypoglycémie peuvent être absents ou moins marqués et sont précédés par les signes de mauvais fonctionnement du cerveau.

    Les facteurs qui interviennent sur la rapidité et sur l'importance de la baisse de la glycémie sont variables selon la cause de l'hypoglycémie.

     

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