Chaque deuil, qu'il concerne des personnes chères, un travail ou un état de santé, comporte plusieurs étapes. Chaque individu a sa
façon propre et unique de réagir. Il le fera plus ou moins intensément et traversera chaque étape plus ou moins rapidement. Il est important de connaître ces
étapes pour comprendre nos réactions et s'adapter à la nouvelle situation.
Étape 1: La tristesse
La tristesse est présente à chaque perte vécue. Dans le cas du diabète, il y a perte d'une santé "parfaite", la tristesse est donc
une émotion normale, saine et prévisible à l'annonce du diagnostic.
Cependant, si celle-ci s'installe pour plusieurs semaines, nuit au fonctionnement habituel et s'accompagne de différents symptômes tels que: Détresse et
désespoir, perte d'intérêt pour les occupations et tâches quotidiennes, baisse d'énergie, difficultés de concentration,
modifications du sommeil et de l'appétit, idées suicidaires. Il ne s'agit plus de la tristesse d'un deuil mais d'une dépression qui s'installe. A ce moment, une
consultation auprès de votre médecin de famille devrait s'effectuer sans tarder.
Étape 2: La colère
Accompagnant la tristesse ou lui succédant, l'émotion de colère apparaîtra très souvent. Encore là, il s'agit d'une émotion normale
et saine. La colère devant ce qu'on aurait voulu autrement est bien compréhensible et constitue une autre étape du processus de deuil. Cependant cette émotion
peut s'installer, s'incruster, s'amplifier et amener des attitudes d'opposition, de refus, de négation. La maladie est alors niée, on fait "comme si" ça n'était
pas là, on adhère plus au traitement, on vit contre le diabète. Il s'agit d'une attitude
dangereuse si elle s'installe longtemps. Elle peut entraîner des conséquences sérieuses si le diabète est mal contrôlé. Il faut accueillir la colère pour qu'elle
s'atténue mais il faut demeurer attentif à ce qu'elle ne se transforme pas en révolte.
Étape 3: Le marchandage ou magasinage
Bien souvent dans un processus de deuil, l'individu tente, par tous les moyens, de rétablir la situation antérieure. Dans le cas du
diabète, la personne diabétique consultera d'autres médecins espérant pouvoir changer le diagnostic. Espérera aussi qu'avec le sport, la volonté qu'elle pourra
vaincre la maladie. Il s'agit d'une attitude louable mais qui retarde l'adhérence au traitement pouvant aider la personne diabétique à contrôler son
diabète.
Étape 4: L'adaptation
Il s'agit de l'étape ultime du processus de deuil. Elle est atteinte quand l'individu a appris à modifier ses habitudes de vie, à
être confortable avec celles-ci, à exprimer les émotions associées à son nouvel état.
Différents facteurs peuvent influencer l'adaptation:
Facteurs extérieurs: Comment on apprend le diagnostic, le type de
diabète, le traitement, la sévérité du diabète, facteurs personnels: l'âge, la capacité à exprimer ses émotions, le
support de l'entourage.
Trucs pour faciliter l'adaptation: En parler, s'informer, informer nos proches du traitement Plus on connaît le diabète, moins on
le craint. Moins on le craint, mieux on s'adapte à cette nouvelle réalité et plus facilement on accepte les modifications de nos habitudes de vie.
Autres émotions associées
La peur et l'anxiété
La peur, l'anxiété font souvent partie des émotions présentes chez la personne diabétique. Bien sûr, il y a des craintes normales.
Peur de l'aiguille, peur de l'hypoglycémie, peur des complications. Il est important cependant de savoir qu'une information adéquate et un support de
votre infirmière et de votre médecin suffiront à vaincre ces craintes qui nuisent quelquefois au traitement et à la qualité de vie. Cependant, si la peur
s'installe et prend des proportions élevées, nous retrouvons avec un individu qui vit pour son diabète. La maladie occupe ses pensées, devient un sujet de
préoccupations important. Habituellement, un impact négatif est observé sur le contrôle du diabète.
Une peur modérée peut amener des attitudes de sagesse et une motivation à s'impliquer dans le traitement et prévenir les
complications. Un manque de prudence conduit à l'insouciance, à la négation, à l'imprudence. Cependant une peur irraisonnée et des craintes incontrôlées sont
également nuisibles et à ce moment une consultation auprès de l'infirmière, de votre médecin ou d'un psychologue peut aider à surmonter ces craintes.
La honte
Quelquefois, malheureusement, la personne diabétique a honte de sa maladie, a de la difficulté à en parler à son entourage et
perçoit le diabète comme une atteinte de son image et de l'estime de soi. La participation aux activités de l'Association du diabète de votre région, l'inscription aux cliniques d'enseignement et
d'information organisées dans les différents centres hospitaliers, permettront à l'individu d'ouvrir sur cet aspect avec d'autres personnes atteintes de la même
maladie.
Conclusion
Les émotions font partie intrinsèque de l'individu. Il n'existe pas véritablement d'émotions négatives. Celles-ci sont présentes
afin de nous indiquer un conflit, une difficulté. Il est important de les écouter, de leur faire une place, d'en parler pour qu'elles puissent nous amener plus
loin
http://www.chbc.qc.ca/diabete/psychologie/default.htm
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