• Les différents types d'interactions médicamenteuses

    Les différents types d'interactions médicamenteuses

    Quand un médicament modifie l'effet d'un autre médicament présent au même moment dans l'organisme, on dit qu'il y a interaction médicamenteuse. Celle-ci peut être positive et voulue, ou bien négative, et à éviter. Mais, dans tous les cas, les mécanismes sont les mêmes.

    On appelle interactions médicamenteuses les réponses qui résultent de la prise d'un ou plusieurs médicaments et qui sont différentes des effets connus ou attendus de chacun d'entre eux pris séparément. Si certaines sont négatives, d'autres, en revanche, sont recherchées car elles sont bénéfiques. C'est le cas des trithérapies données aux personnes traitées pour le VIH (sida).

    Médicaments - InteractionsMais, en règle générale, les interactions médicamenteuses sont à éviter, car elles peuvent entraîner soit l'échec d'un traitement, soit une amplification des effets prévus, soit des effets toxiques graves, voire mortels.

    Par quels mécanismes ?

    Le résultat d'une interaction peut être :

    • L'addition des effets. Par exemple, les actions de deux anticoagulants, deux hypnotiques, deux produits contenant du paracétamol vont s'ajouter partiellement ou totalement ;
    • La potentialisation des effets : au lieu de s'additionner, les effets se multiplient ;
    • L'inhibition des effets : l'efficacité d'un médicament est diminuée, voire annihilée par l'administration d'un second.

    De la prise à l'élimination…

    L'ensemble de ces interactions entre médicaments se retrouve quelle que soit la forme d'administration (orale, intraveineuse, intramusculaire, suppositoire, etc.).

    Mais, pour exemple, parce que c'est le plus fréquent, suivons un médicament pris par la bouche. Son absorption se fait essentiellement au niveau de l'estomac et de l'intestin, puis il séjourne dans le foie, où un ou plusieurs enzymes interviennent, si nécessaire, pour l'activer, le couper, le transformer… en “produit” capable de circuler dans le sang et d'agir là où il faut. Le tout est ensuite éliminé, notamment par les urines après être passé par les reins.

    . quelles interactions ?

     

    A chacune de ces étapes, des interactions peuvent avoir lieu, notamment si les médicaments sont consommés en même temps. Ainsi, les produits agissant sur le transit, les pansements gastriques, les antiulcéreux… modifient l'absorption intestinale des autres thérapeutiques ; ils la diminuent. L'ingestion simultanée de calcium et de magnésium annule l'effet des deux produits.

    Certains médicaments augmentent l'activité des enzymes du foie ou, au contraire, les inactivent, amplifiant ou réduisant l'efficacité d'autres traitements.

    De même, certaines thérapeutiques entraînent l'accumulation de produits encore actifs dans les reins ; ils peuvent, dès lors, devenir toxiques.

    Enfin, des médicaments utilisent les mêmes “modes de transport” dans le sang. Les uns ont plus d'affinité avec les transporteurs que d'autres ; ils prennent donc “tous les sièges”, laissant les autres circuler librement dans le sang, passer dans les organes, et agir… parfois avec dangerosité. Ainsi, les anti-inflammatoires non stéroïdiens et les anticoagulants antivitamine K ne font pas bon ménage. Ces derniers perdent souvent de leur efficacité, entraînant des risques hémorragiques. Enfin, n'oublions pas le site d'action du médicament, qui peut être le même pour plusieurs produits. Là encore, c'est le plus “fort” qui gagnera, l'autre ne manifestant alors qu'une efficacité amoindrie si ce n'est nulle.

    Votre médecin et votre pharmacien possèdent toutes les données relatives aux interactions médicamenteuses connues. Ils sont à même de prévenir (en vous indiquant à quel moment il convient le mieux de prendre vos différents médicaments les uns par rapport aux autres) ou, à défaut, de vous avertir de celles que vous pourrez rencontrer lors d'une prescription médicamenteuse.

    France Garcia-Ficheux

     

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