• Les antiparkinsoniens

    Les antiparkinsoniens

    Qui n’a jamais entendu parler de la maladie de Parkinson ? De nombreux et célèbres malades ont participé à la médiatisation de cette pathologie. A tort, on croit qu’elle se limite aux tremblements. De même, les traitements et la stratégie thérapeutique restent souvent méconnus. Doctissimo passe en revue les médicaments utilisés pour traiter cette maladie…

    De cause inconnue, la maladie de Parkinson est caractérisée par un affaiblissement des quantités de dopamine dans le cerveau. Ce neurotransmetteur est primordial à la communication des cellules nerveuses entre elles. Ce manque entraîne un défaut de coordination des différentes zones cérébrales impliquées dans la commande des muscles squelettiques, c’est-à-dire les muscles dits volontaires (les muscles que l’on contrôle). Aucun traitement permettant de guérir la maladie n’existe à ce jour mais il est néanmoins possible de retarder son évolution.

    Les antiparkinsoniensDu point de vue pharmacologique, il est possible d’augmenter les quantités de dopamine au niveau cérébral ou de lutter contre les conséquences de son insuffisance sur l’équilibre des grands systèmes pharmacologiques de notre corps. Les médicaments utilisés sont les antiparkinsoniens. Il existe également des traitements chirurgicaux donnant de bons résultats dans certains cas.

    Les moyens d’action ne manquent pas…

    Afin d’augmenter les quantités de dopamine disponibles, il existe plusieurs possibilités :

    • Augmenter les quantités de dopamine dans le cerveau par un apport ;
    • Augmenter les quantités de dopamine dans le cerveau en diminuant sa dégradation ;
    • Lutter contre les effets néfastes du déficit en dopamine.

    Logiquement pour traiter la maladie de Parkinson, apporter de la dopamine semblerait être le plus approprié. Malheureusement, la dopamine ne peut être utiliser car elle ne passe pas labarrière hémato-encéphalique (BHE). On utilise donc un  de ses précurseurs : la lévodopa(L-Dopa ou dihydroxyphénylalanine) afin d’augmenter la fabrication de dopamine dans le cerveau. Cette substance utilisée depuis les années 1960, passe la BHE, se transforme en dopamine, à l’endroit où elle fait défaut dans le cerveau. Dans le reste du corps, la lévodopa est détruite par une enzyme (la L-Dopadécarboxylase) qui réduit la quantité disponible pour le passage dans le cerveau. Par conséquent, la lévodopa est aujourd’hui systématiquement associée à une autre molécule (le bensérazide ou la carbidopa) chargée d’inhiber sa dégradation en bloquant la L-Dopadécarboxylase en dehors du cerveau.

    Proches de la lévodopa dans le principe d’action, des molécules qui miment l’action de la dopamine ont aussi été découvertes : ce sont les agonistes dopaminergiques. Cette classe contient plusieurs produits dont l’apomorphine. Le plus souvent, ces substances sont dérivées de l’ergot de seigle, un champignon qui parasite le seigle..

     

    Une autre stratégie consiste à bloquer la dégradation de la dopamine dans le cerveau. Il y a deux voies principales pour le catabolisme (destruction) de la dopamine dans le cerveau : la voie de la catéchol-o-méthyltransférase (COMT) et la voie de la monoamine oxydase (MAO). Des médicaments permettant de bloquer la COMT et la MAO ont donc été développés et sont disponibles : ce sont les inhibiteurs de la COMT (ICOMT) ou de la MAO (IMAO).

    D’autres médicaments enfin permettent de lutter contre le déséquilibre créé par le déficit en dopamine. En effet, ce dernier provoque des perturbations de fonctionnement entre les systèmes nerveux sympathique et parasympathique ; systèmes respectivement sous la dépendance des neurones adrénergiques et cholinergiques. Schématiquement, ces deux grands systèmes aux actions plus ou moins opposées assurent l’équilibre dans le fonctionnement des organes vitaux. Pour lutter contre la sur-expression du système cholinergique, des médicaments dits anticholinergiques ont été mis à la disposition des malades.

    Un traitement pas toujours bien toléré

    Le traitement de référence reste encore la lévodopa (dopathérapie) voire les agonistes dopaminergiques. Cette thérapeutique augmente l’espérance de vie des patients d’environ 5 ans. Mais elle ne sera mise en route que si la maladie entraîne une gêne caractérisée, c’est-à-dire seulement si le patient est véritablement gêné dans sa vie quotidienne, car s’ils donnent de bons résultats leur efficacité à tendance à diminuer au bout de trois ans en moyenne (un peu plus pour les agonistes).

    De plus, les effets dopaminergiques de ces substances entraînent des effets secondaires souvent gênants tels que des nausées, des vomissements ou de l’hypotension orthostatique. D’autres effets secondaires de type troubles des mouvements (dyskinésies) ainsi que la baisse d’efficacité du traitement peuvent nécessiter d’associer la lévodopa à d’autres produits (agonistes dopaminergiques, ICOMT, IMAO, anticholinergiques) pour maîtriser la maladie.

    Des perspectives intéressantes

    Les nouveautés ne sont pas légions en ce qui concernent les médicaments de la maladie de Parkinson. De nouvelles formes galéniques permettent néanmoins d’augmenter la durée d’efficacité, le confort d’utilisation ou de diminuer les effets secondaires ; ce qui augmente l’espérance de vie des malades. Par ailleurs, l'EXELON®, utilisé dans la maladie d’Alzheimer, a reçu une autorisation de mise sur le marché dans le traitement des démences légères à modérées chez les patients atteints de maladie de Parkinson.

    La principale voie de recherche est aujourd’hui tournée vers la greffe de neurones, en particulier par la transplantation de tissu nerveux fœtal contenant des neurones dopaminergiques ou des cellules souches…

    François Resplandy

    Mis à jour le 06 mars 2013

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