• Le diabète et les maladies dégénératives

    Le diabète et les maladies dégénératives

    Un des plus gros problèmes posé par le diabète, outre les phénomènes morbides expliqués précédemment, est le caractère dégénératif des lésions secondaires. Celles-ci sont d'autant plus importantes que. le, diabète, non diagnostique et par voie de conséquence non traité, évolue depuis une période relativement longue. Les dégâts, en plus de la durée d'évolution, sont proportionnels à la gravité de la maladie. Le diabète constitue un des plus gros fournisseur de maladies dégénératives qu'on attribue souvent à l'âge.

    Infections

    Qu'elles soient urinaire, cutanées ou pulmonaires (tuberculose entre autres), les milieux sucrés du diabétique leur fournissent un terrain de choix. Une défense cellulaire moins bien organisée par atteinte des polynucléaires facilite encore les infections.

    Vans le même ordre d'idées, il convient de souligner que les phénomènes de cicatrisation sont également moins efficaces chez le diabétique.

    Cataracte

    L'hyperglycémie entraîne une accumulation de sucre au niveau du cristallin, sucre doué de pouvoir osmotique qui provoque un appel d'eau plus ou moins massif. L'oedème de cet organe provoque la perte de sa transparence, phénomène catastrophique pour la vue.

    Neuropathies

    L'accumulation de sucre au niveau des cellules de Schwann de la gaine de myéline entraîne une démyélinisation partielle ou segmentaire, et une diminution de la vitesse de conduction nerveuse.

    Si la maladie se poursuit, ce sont les cellules nerveuses elles-mêmes qui sont atteintes.

    L'affection touche surtout les extrémités sensitives, entraînant des hypoesthésies (= diminution des sensations cutanées), ou des anesthésies (= abolition des sensations nerveuses cutanées); celles-ci prennent la forme de gants ou de chaussettes.

    Dans le même ordre d'idées, il peut y avoir perte du sens des positions articulaires, également appelé sensibilité proprioceptive.

    Ces différents troubles neurologiques peuvent entraîner une atrophie musculaire secondaire, si l'évolution de la maladie se fait sur un temps suffisamment long.

    Ils peuvent également affecter les nerfs des organes internes, entraînant une symptomatologie variée. L'atteinte la plus fréquente est une atteinte des sphincters avec par exemple troubles de la vidange vésicale, troubles qui peuvent favoriser une infection urinaire, et cela d'autant plus facilement que le taux de sucre urinaire est important.,.Angiopathies

    Angiopathies

    Un diabète de longue évolution peut léser les gros vaisseaux en favorisant une athérosclérose, mais surtout il altère fortement la membrane basale des capillaires, membrane qui conditionne la qualité des échangea sang - milieux internes.

    Ces angiopathies sont également responsables d'insuffisances rénales, d'altérations rétiniennes pouvant entraîner une cécité progressive, ainsi qu'une altération des vasa nervorum responsable d'atteinte des gros troncs nerveux par ischémie.

    Articulations

    Par l'anesthésie qui touche, les pieds de manière élective, combinez à une perte de sensibilité proprioceptive, les extrémités inférieures sont souvent soumises à des microtraumatismes qui, d'une manière cumulative, finissent par anéantir 1'architecture osseuse. Les pieds se déforment et les points de pression se modifient. Si on se souvient que la qualité des vaisseaux sanguins est également altérée, on comprend aisément que ces pieds finissent par présenter des zones d'ischémie, d'autant plus que la protection musculaire n'est plus très efficace par suite de l'atrophie neurogène qui atteint ceux-ci.

    Thérapeutique du diabète

    Afin d'être complet, il convient d'envisager les différents traitements du diabète.. Différents, car on ne traite pas un diabète juvénile et un diabète d'obésité de la même façon, même si l'origine demeure une carence en insuline.

    Dans le diabète juvénile où la capacité sécrétoire en insuline est devenue pratiquement nulle le traitement est substitutif, c'est-à-dire que l'on remplace l'hormone manquante. Il faut cependant souligner que l'insuline étant une hormone protéique, elle serait digérée par les enzymes digestifs bien avant d'atteindre l'éventuel endroit de résorption si on devait l'administrer per os. Il FAUT donc l'injecter. Pour ce faire, le corps médical dispose de divers types d'Insulines qui agissent plus ou moins rapidement et dont on adapte les doses à chaque individu en fonction de ses besoins éventuellement augmentés ou diminués.

    Chez les diabétiques obèses, qui conservent une capacité sécrétoire: d'insuline appréciable, mais insuffisante pour couvrir leurs besoins accrus du fait même de leur surcharge pondérale, il convient surtout de les faire MAIGRIR. Une perte de poids associée à une surveillance relativement stricte de leurs apports glucidiques permet souvent d'arranger les choses. Une

    prévention efficace, contre ce type de diabète consiste, en une surveillance plus ou moins stricte de son poids corporel.

    Si toutefois un régime adéquat n'est pas suffisant, on peut lui associer des médicaments hypoglycémiants résorbables par le tube digestif. Ces "sulfonylurées" sont des dérivés de sulfamides qui présentent la propriété de stimuler la sécrétion pancréatique d'insuline. Corollaire logique, ils ne sont d'aucune utilité chez un malade du premier type,, dont le pancréas est complètement tari...

    Ces sulfonylurées doivent, comme l'insuline, être adaptées pour chaque malade selon ses besoins, et il n'est pas rare qu'en situation de stress il faille recourir a l'utilisation momentanée d'insuline (lors d'une intervention chirurgicale, d'un infarctus,...). De même, ils peuvent, à l'image de l'insuline, provoquer des hypoglycémies ; mais cela est une autre histoire.

    Michèle Huygens

    Une (courte) bibliographie

    J. Christophe, J. Wynand : cours de biochimie 3ème candi médecine -PUB Bruxelles

    J. Balasse : maladies métaboliques - cours de 1ère doctorat médecine -PUB Bruxelles

    A. Lehninger : biochemistry-woorth publishers (également disponible en édition française)

    J, Malaisse : biochimie pathologique, le diabète - cours de 1ère doctorat médecine Bruxelles

    S. Wright : physiologie appliquée à la médecine - Flammarion médecine-sciences

    J. Howland : cell physiology - The Macmillan Company NY

    Revue médicale de Toulouse - l'insuline et ses effets physiologiques -J, Varnaud 1977 XIII 1383-1392.

    Article paru dans« l’escargot », la revue de l’asbl en juillet 1984 (Escargot, 3ième année, numéro 4)


    http://www.jeunesse-et-science.be/Doc/ESC_84_4.pdf

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