• Jambes lourdes et varices : un mal à ne pas négliger

    Jambes lourdes et varices:

    un mal à ne pas négliger

    © Corbis

    Pour soulager

    les jambes lourdes,

    rien de tel que de

    surélever celles-ci!

    Vos jambes vous semblent peser des tonnes, un fourmillement permanent les traverse, elles sont gonflées en fin de journée, des varices inesthétiques commencent à apparaître… Vous souffrez d’une insuffisance veineuse, un mal qui peut se transformer en un véritable calvaire. Une bonne prise en charge et quelques conseils peuvent vous éviter la déveine.

    Avec l’été, les fortes chaleurs reviennent et, pour près d’une femme sur deux, la sensation d’avoir des jambes lourdes, douloureuses (1). Ces impressions de fourmillements, d’engourdissements, d’impatiences (2) ou l’apparition de crampes sont une réelle gêne. Ces symptômes apparaissent d’abord en fin de journée puis de manière plus récurrente… Ces manifestations sont le signe d’une insuffisance veineuse et sont liées à une dilatation des parois des veines, gênant le retour du sang veineux.

    Les veines des membres inférieurs ont pour mission de faire remonter le sang des pieds jusqu’au cœur, en luttant contre la pesanteur liée à notre station verticale. Des sortes de petites valvules présentes à l’intérieur des veines jouent un rôle de clapet et empêchent le sang de redescendre dans les jambes. Une détérioration de ces valvules et une perte de la tonicité de la paroi assez fine des veines sont à l’origine de la maladie veineuse.

    Après les premiers signes, invisibles mais tenaces, apparaissent des signes clairs comme les jambes qui gonflent et les inesthétiques cordons bleus saillants qu’on appelle les varices. Elles ne sont rien d’autre qu’une dilatation permanente d’une veine de la jambe, accompagnée d’une altération de sa paroi.

     

    Quels facteurs de risque?

    Plusieurs facteurs augmentent le risque d’insuffisance veineuse.

    L’hérédité est un des premiers facteurs responsables. Si l’un des parents a des varices, le risque d’en avoir également est très important (il serait de près de 40%).

    L’âge: plus on vieillit, plus le risque est grand d’avoir des varices.

    Le sexe: en raison de facteurs hormonaux, les femmes développent assez jeunes des problèmes d’insuffisance veineuse, particulièrement lors de leurs grossesses. En effet, les veines sont sensibles aux variations de taux des hormones sexuelles. Puberté, périodes prémenstruelles, grossesses et ménopause sont alors, pour les femmes, autant de périodes-clés favorisant l’apparition ou l’aggravation de problèmes veineux.

    L’excès de poids: il existe un lien de cause à effet entre le surpoids et l’apparition de varices.

    La sédentarité: elle empêche la bonne circulation du sang.

    La station debout prolongée, typique de certaines professions: coiffeuses, infirmières, hôtesses de l’air…

    L’immobilisation prolongée en position assise: les longs voyages en avion, en bus, train ou voiture ne sont pas sans risque pour les jambes. Un conseil: faire quelques pas ou quelques exercices de flexion des chevilles.

    La chaleur: elle provoque la dilatation des veines.

    Le port de vêtements trop serrés:(pantalons, jupes, gaines, bottes, chaussettes…) il augmente la pression intraveineuse et favorise le développement de varices et des varicosités.

     

    Des conseils simples
    au quotidien

    Pour soulager les jambes lourdes et éviter l’apparition de (nouvelles) varices ou autres complications, voici quelques conseils simples.

    Evitez la station debout prolongée et le piétinement ainsi que la station assise immobile prolongée. Ces positions provoquent la stagnation du sang dans les jambes.

    La marche régulière favorise le bon retour veineux grâce au mouvement de la pompe veino-musculaire de la jambe. Des petits exercices réguliers de flexion/extension des orteils et des chevilles favorisent la circulation.

    Surélevez vos pieds! Devant l’ordinateur, face à la télé ou en lisant un bouquin, essayez de mettre vos pieds en hauteur. La nuit, surélevez les pieds du lit.

    Portez des vêtements amples qui ne compriment ni les jambes ni l’abdomen.

    Bougez et faites du sport! La marche, la natation, le vélo, la gymnastique douce sont particulièrement conseillés car ces sports favorisent le retour veineux. Le golf, le ski de fond ou encore le jogging sur terrain meuble et avec de bonnes chaussures sont aussi recommandés.

    Evitez toute source de chaleur: bain chaud, sauna, chauffage par le sol, couverture chauffante, épilation à la cire chaude… Sur la plage, à l’exposition au soleil préférez les bains de mer ou la marche dans l’eau, fort bénéfique. Profitez de l’été et des fortes chaleurs pour prendre l’habitude de terminer la douche par un jet d’eau froide sur les jambes en remontant de la pointe des pieds jusqu’à l’aine. L’eau fraîche stimule la circulation et soulage nettement la sensation de jambes lourdes.

     

    Et les bas de contention?

    Même s’ils ont fortement évolué en termes de confort et d’esthétique, les bas de contention ne sont pas toujours faciles à supporter lors de fortes chaleurs. Cependant, ils restent très efficaces. Ils ne feront pas disparaître les veines gonflées mais permettront  de soulager vos jambes et prévenir les complications. Ces bas doivent exercer une pression dégressive du pied vers la cuisse, c’est-à-dire qu’ils doivent être serrés en bas puis de moins en moins en montant. Il existe différents degrés de contention selon l’insuffisance veineuse et en fonction de la morphologie. Dans certaines indications graves, les bas les plus thérapeutiques sont depuis peu remboursés par l’assurance obligatoire (lire ci-contre “Des bas pour prévenir l’ulcère veineux”). Le mieux est de demander conseil à son pharmacien ou chez un bandagiste agréé, comme le sont les magasins de matériel médical et paramédical d’aide et de soins de la Mutualité chrétienne (3).

     

    Un traitement

    médicamenteux?

    Il existe aussi des médicaments “veinotropes” qui contiennent des substances censées influencer le tonus veineux et/ou la microcirculation. Selon le Centre belge d’information pharmacothérapeutique (4), ceux-ci apporteraient une diminution temporaire des symptômes subjectifs. Mais il n’existe pas de preuve de leur efficacité sur l’évolution à long terme de la maladie. Leur coût est par ailleurs assez élevé. Le port de bas de contention et l’application des conseils au quotidien vous seront d’une bien meilleure aide.

    L’insuffisance veineuse est une maladie chronique et évolutive qui peut être invalidante et altérer la qualité de vie. Si le mal aux jambes est supportable, il est cependant source de fatigue, de nervosité ou d’angoisse. Les troubles veineux peuvent également engendrer des complications comme la phlébite ou l’ulcère veineux. N’attendez donc pas pour consulter votre médecin.

    Françoise Robert

    (1) Un homme sur dix est également concerné.

    (2) Les impatiences se manifestent par une envie impérieuse de bouger les jambes lorsqu’on est débout immobile ou assis pendant longtemps.

    (3) Vous pouvez obtenir l’adresse du magasin le plus proche au 0800/10.9.8.7.

    (4) www.cpib.be.

     

     

    Des bas pour prévenir l’ulcère veineux récidivant, dorénavant remboursés

    Depuis ce 1er août, l’assurance soins de santé obligatoire intervient dans le coût des bas élastiques thérapeutiques pour certaines personnes souffrant d’une insuffisance veineuse chronique.

    En janvier 2009, les bas élastiques thérapeutiques de la jambe ont été introduits dans la nomenclature en bandagisterie. L’intervention de l’assurance soins de santé obligatoire (AO) était alors prévue exclusivement pour le traitement de lymphoedème (1). Depuis ce 1er août, cette intervention est élargie aux affections veineuses chroniques afin de prévenir un ulcère veineux récidivant (2).

     

    Quels bas?

    Un bas élastique thérapeutique combat la rétention d’eau (œdème), améliore l’évacuation du sang vicié dans la jambe et rétablit la microcirculation. Le bas exerce une pression extérieure sur la jambe et les vaisseaux sanguins, ce qui permet aux valves de se refermer. Le sang ne peut plus refluer, empêchant ainsi la formation d’œdèmes.

    Il existe différentes catégories de bas et collants. Tous ne font pas l’objet d’un remboursement par l’AO.

    Ainsi, les bas de soutien et collants (souvent blancs), vendus en magasin, ne donnent qu’un léger soutien (classes de compression A et I). Ces bas sont systématiquement utilisés pour les patients alités après une intervention chirurgicale pour prévenir une thrombose. Ils ne sont pas remboursables.

    Par contre, sont remboursables les bas élastiques thérapeutiques à partir de la classe de compression III. Toutefois, pour les enfants de moins de 15 ans, une intervention est prévue à partir de la classe de compression II.

    Plusieurs longueurs et fixations sont possibles: il existe des mi-bas qui arrivent en dessous du genou (éventuellement avec une bande de silicone pour éviter qu’ils descendent) et des longs bas qui couvrent toute la jambe (fixation au moyen d’une bande de silicone et de jarretelles, fixation à la hanche ou collants).

    L’AO prévoit des numéros de nomenclature tant pour les bas faits sur mesure que pour le matériel préfabriqué (il existe une liste des produits acceptés). Le remboursement est de 100% sur base des tarifs fixés dans la convention. Le bandagiste peut toutefois facturer un supplément à charge du patient (3).

     

    Quelles conditions

    de remboursement?

    Les bas doivent être prescrits par un médecin pour la prévention d’ulcère veineux récidivant en cas d’insuffisance veineuse chronique (4). L’affection doit être mentionnée sur la prescription. Aucune limite d’âge n’est applicable.

    Les bas doivent être délivrés par des bandagistes disposant des pleines compétences.

    Le bénéficiaire a droit, sur 12 mois, à maximum deux bas élastiques thérapeutiques par jambe traitée. Le délai de renouvellement de 12 mois débute le jour de délivrance du premier bas.

    JD

    (1) Le lymphœdème est le gonflement des bras ou des jambes suite à une accumulation de liquide lymphatique dans les tissus conjonctifs.

    (2) Arrêté royal du 18-05-2009 – Moniteur belge du 5-06-2009.

    (3) Ce supplément n’est pas pris en compte pour le compteur du Maximum à facturer.

    (4) Pour le traitement de lymphoedème, la première prescription doit être réalisée par un médecin spécialiste, le renouvellement pouvant être prescrit par tout médecin traitant.

    http://www.enmarche.be/Sante/Sante_publique/Jambes_lourdes_varices_pas_negliger.htm

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