• Diabète insulinodépendant de l'enfant

    Comment surveiller un jeune diabétique?

    Il se surveille d'abord lui-même, en notant sur un cahier de traitement, chaque jour, les doses d'insuline, les résultats des examens d'urine et éventuellement de sang, et la survenue éventuelle de malaises qu'il aura appris à reconnaître. C'est dire que l'éducation du diabétique est primordiale; elle se fait souvent lors de la première hospitalisation, et continue les premières années de la maladie au cours des consultations.

    En effet, tout enfant diabétique doit être régulièrement suivi par le médecin.

    Tous les 3 mois, un bilan est nécessaire :

    • Clinique : poids, taille...
    • L'examen du carnet de traitement afin de discuter avec l'enfant et sa famille des différentes péripéties qui ont pu se produire et argumenter leurs réactions.
    • Le dosage de l'hémogobine glyquée qui reflète l'équilibre du traitement des 3 derniers mois.

    Tous les ans, un bilan plus complet est pratiqué. Il comprend :

    • Le dosage du cholestérol et des triglycérides ;
    • Le dosage de l'urée et de la créatinine (recherche de complication rénale) ;
    • Le dosage de la protéinurie (recherche de complication rénale) ;
    • Un ECBU (recherche systématique d'infection urinaire) ;
    • Un examen du fond d'oeil ;
    • Une visite chez le dentiste...

    Tous les 5 ans, il est utile de faire un bilan plus poussé :

    • Etude de la fonction rénale : urée sanguine, clearance de la créatinine...
    • Bilan neurologique avec EMG ;
    • Angiographie rétinienne à la fluorescéine.

    Le traitement est bien conduit et bien suivi si :

    • Le cahier de traitement est bien tenu et à jour ;
    • L'adaptation des doses d'insuline est soigneusement effectuée ;
    • La glycosurie est faible (0, 5 à 10 g/l) ;
    • Il n'y a pas de cétonurie ;
    • Il n'y a pas de signes cliniques d'hyperglycémie ;
    • La glycémie après les repas est inférieure à 2,50 g/l ;
    • Il existe de petits signes discrets d'hypoglycémie ;
    • Le régime alimentaire est équilibré ;
    • La croissance staturo-pondérale est régulière ;
    • Les taux de cholestérol et de triglycérides sont normaux ;
    • L'hémoglobine glyquée est basse.

    Le traitement est insuffisant, mal suivi ou mal compris si :

    • Le carnet de traitement est mal tenu, bâclé ;
    • L'adaptation quotidienne des doses d'insuline est mal réalisée ;
    • La glycosurie oscille entre 30 à 50 g/l avec très rarement des résultats à 5 ou 10 g/l ;
    • Il existe quelques épisodes de cétonurie ;
    • Il existe quelques épisodes cliniques d'hyperglycémie ;
    • La glycémie après les repas est supérieure à 2,50 g/l ;
    • Les épisodes hypoglycémiques sont fréquents ;
    • Les erreurs alimentaires sont patentes;
    • La courbe de poids est irrégulière ;
    • L'hémoglobine glyquée est moyenne ;

    Le traitement n'est pas adapté ou peu suivi si :

    • L'enfant n'a pas de carnet de traitement ;
    • L'enfant n'adapte pas ses doses d'insuline tous les jours ;
    • La glycosurie est toujours égale ou supérieure à 50 g/l ;
    • La cétonurie est fréquente ;
    • Les hospitalisations pour acido-cétose sont fréquentes ;
    • Les signes cliniques d'hyperglycémie sont fréquents ;
    • La glycémie est souvent supérieure à 3 g/l ;
    • Les épisodes d'hypoglycémie sont fréquents ;
    • Le régime est hérétique ;
    • La courbe de croissance est irrégulière (amaigrissement) ;
    • Les taux de cholestérol et de triglycérides sont augmentés ;
    • L'hémoglobine glyquée est élevée.

    Problèmes particuliers

    Les problèmes psychologiques

    Le diabète, comme toutes les maladies chronique, entraîne des répercussions psychologiques importantes chez l'enfant et ses parents.

    Les parents sont anxieux, angoissés en pensant à l'avenir et risquent de surprotéger leur enfant. Ils peuvent au contraire se désintéresser complètement de lui et se décharger de leur responsabilité sur le milieu médical ou un autre membre de la famille.

    L'adolescence est une période difficile pour le diabétique. La crise d'indépendance se manifeste par une opposition et surtout le rejet de la maladie. Il a envie de rejeter tout en bloc : ses parents, son diabète, les soins, la surveillance... Il veut être comme les autres.

    Les vaccins

    Tous les vaccins obligatoires peuvent être pratiqués.

    L'Aide aux Jeunes Diabétiques (A.J.D.)

    Cette association créée dans les années 1950, extrêmement dynamique regroupe des diabétologues, des pédiatres, des médecins, des diabétiques, des parents de jeunes diabétiques et différentes personnalités intéressées par les problèmes médico-sociaux posés par le diabète insulinodépendant.

    Elle publie tous les trimestres un bulletin d'information abordant tous les problèmes médicaux et sociaux susceptibles d'intéresser les diabétiques et leurs médecins. Elle édite un numéro spécial, régulièrement mis à jour, sur la surveillance et le traitement du diabète insulinodépendant qui constitue un manuel de base, clair et pratique. D'autres documents traitent de "contraception, grossesse et hérédité", "oeil et diabète" etc.

    Elle organise des maisons temporaires d'été et des camps-ski. Au cours de ces séjours de vacances, où tous les sports sont pratiqués, les techniques de surveillance et du traitement du diabète sont revues et l'éducation médicale du jeune diabétique consolidée.

    L'A.J.D. publie des instructions destinées aux membres du corps enseignant ayant des enfants diabétiques dans leur classe.

    Elle édite également une "Carte de diabétique" et un "Carnet de traitement", documents indispensables. Le carnet de traitement existe en arabe, en italien, en portugais et en yougoslave.

    L'A.J.D. joue un rôle également auprès des pouvoirs publics pour l'admission des jeunes diabétiques dans les internats scolaires, l'admission des jeunes diabétiques dans la fonction publique, les remboursements par la Sécurité Sociale etc.

    La scolarité :

    Aucune loi n'interdit aux jeunes diabétiques une scolarité normale. Il est utile que le responsable de l'établissement soit au courant de la maladie de l'enfant et connaisse la façon de réagir en cas d'incidents, notamment hypoglycémiques.

    L'élève doit toujours avoir sur lui sa carte de diabétique et des aliments sucrés.

    L'admission en Internat est possible sous certaines conditions.

    Les Internats médico-scolaires spécialisés pour diabétiques sont réservés à des cas particuliers : diabète très instable, difficultés scolaires importantes, cas sociaux etc..

    L'avenir socioprofessionnel :

    Un certain nombre de métiers sont formellement déconseillés :

    les métiers de sécurité : chauffeur de poids lourds, conducteur d'engin, pilote d'avion...

    • Les métiers exposant aux chutes ;
    • Les métiers excessivement fatigants ou exigeant des horaires très irréguliers ;
    • Les métiers exposant aux infections ;
    • Les métiers nécessitant une excellente vue de près (mécanique de précision, horlogerie etc.)

    L'admission d'un jeune diabétique dans la fonction publique n'est pas régie par des lois simples, mais par des réglementations particulières à chaque ministère. Actuellement, "en l'absence d'une disposition interdisant formellement l'accès de la fonction publique aux diabétiques, ceux-ci ne peuvent être exclus systématiquement de l'entrée dans les cadres de l'administration de l'État".

    Les perspectives d'avenir

    Les nouvelles insulines

    L’insuline rapide a une action retardée par rapport à la voie intraveineuse, en grande partie parce que les molécules d’insuline sont sous forme d’hexamères (6 molécules liées à un atome de zinc) et se dissocient lentement les unes des autres. En remplaçant ou en modifiant certains acides aminés, on peut créer des charges de répulsion maintenant les molécules d’insuline sous forme de monomères et raccourcir le délai d’action (moins de 15 minutes ), le pic (1 heure), et la durée d’action ( 3-4 heures). Cette cinétique est plus proche des besoins postprandiaux que celle de l’insuline rapide. Les avantages de ces insulines plus rapides sont loin d’être négligeables : pas d’attente entre l’injection et le repas ; tendance à faire moins d’hypoglycémies ; avec certains schémas, possibilité de ne pas prendre de collation et plus grande souplesse dans l’heure des repas ; globalement, amélioration de la qualité de vie des patients. Des analogues prolongés de l’insuline sont en cours de développement. Leur principe est de modifier la molécule d’insuline pour faciliter la liaison des molécules entre elles ou à des protéines circulantes. Elles ont l’avantage d’être solubles et plus reproductibles que les insulines lentes actuelles. Les essais cliniques sont déjà en cours.

    Les autres voies d'administration de l'insuline (nasale, inhalation bronchique, orale, pommades, suppositoires etc.) dont on parle depuis plus de 50 ans ne seront pas au point avant de très nombreuses années si elles le sont un jour.

    Le pancréas artificiel mesure la glycémie en permanence pour calculer le débit d'insuline nécessaire au contrôle de la glycémie. Il existe depuis 25 ans mais n'est pas miniaturisé.

    Les essais d'administration d'insuline par pompes implantables progressent. Des analyseurs glycémiques transcutanés ou percutanés de petite taille pourraient télécommander ces pompes implantables. Aucun n'est miniaturisé et utilisable par des patientgs à l'heure actuelle.

    Plus de 10 000 greffes de pancréas ont été réalisées depuis 30 ans avec une réussite croissante. Les succès des greffes d'îlots sont par contre très récents et limités (10%). Un traitement immuno-suppresseur est obligatoire. Ces greffes sont donc réalisées chez des patients devant subir parallèlement une autre greffe (rein). Vu le peu d'organes disponibles par rapport à la demande potentielle, l'objectif des chercheurs est de parvenir à greffer des îlots d'animaux avec tous les problèmes immunologiques que cela pose.

    Le génie génétique est une autre voie de recherche. Des cellules du patient lui-même sont transformées en cellules productrices d'insuline et réimplantées.

    Des thérapeutiques prévenant l'apparition des complications (microangiopathie) en limitant les conséquences de l'hyperglycémie chronique sont à l'étude: inhibiteurs de l'aldolase réductase qui bloquent l'accumulation de sorbitol, inhibiteurs de la protéine kinase c qui provoque des dégâts oculaires et rénaux, aminoguanidine qui freine la glycation des protéines etc

    Forum De très nombreux diabétiques se retrouvent sur notre forum. Rejoignez-les.

    Dr Lyonel Rossant, Dr Jacqueline Rossant-Lumbroso.

    http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_1120_diabete_id_enf.htm

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