• Au Maroc, on transforme le brouillard en eau potable

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    © Dar Si hmad

    Des filets tendus pour piéger le brouillard et récolter de l’eau potable. Depuis 2014, cette méthode ingénieuse est utilisée dans le sud du Maroc afin de répondre à la pénurie du précieux liquide.

    À 1225 m d’altitude, d’étranges filets enserrent le sommet de la montagne Boutmezguida, dans le sud-ouest du Maroc. Dirigés en direction du brouillard, ils captent les gouttelettes d’eau à la manière d’une toile d’araignée. Le liquide s’écoule ensuite dans une rigole, avant d’être conduit dans un bassin où il est filtré et mélangé à de l’eau de forage pour le minéraliser. Des canalisations l’acheminent enfin vers cinq villages situés en contrebas de la montagne.

    Initié en 2006, ce projet s’inspire des filets de brouillard installés au Chili et au Pérou par l’ONG Fog Quest. “J’ai tout de suite pensé que le concept pouvait être importé ici, rapporte Aissa Dehrem, à l’origine du projet et président de l’association Dar Si hmad. Notamment lorsque j’ai vu les gardiens des antennes de télévision installées à Botmezguida recueillir l’eau de brouillard qui se condensait sur les antennes.”

    Autour du sommet, les filets couvrent une surface de 600 m2 et permettent d’assurer les besoins quotidiens d’environ 500 habitants. Une révolution dans cette région où l’eau est une denrée rare. “Avant, femmes et enfants devaient marcher plus de trois heures par jour pour aller chercher l’eau, explique Aissa Derhem. Et lorsque le puits était à sec, ces derniers n’avaient pas d’autre choix que d’acheter l’eau au prix fort.”  Pour les habitants, l’accès direct à l’eau représente un gage de développement économique : il permet de lutter contre l’exode rural en ouvrant de nouvelles opportunités comme le recours à l’agriculture biologique de légumes pour des maisons d’hôtes.

    En 2016, l’association, en collaboration avec l’ONG allemande Wasserstiftung a testé de nouveaux filets plus résistants aux vents violents. Réalisés avec du polypropylène, ils devraient prochainement couvrir une surface de 1600 m2 et fournir de 35,2 tonnes d’eau en moyenne par jour. Suffisant pour répondre à la demande croissante des autres villages de la région.

    Olivier Liffran

     

    http://www.nationalgeographic.fr/29010-au-maroc-on-transforme-le-brouillard-en-eau-potable-4/

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