• Arthrose dorsolombaire

    Arthrose dorsolombaire

    Qu'est-ce que c'est ?

    C'est une arthrose qui touche les vertèbres dorsales et/ou lombaires. Sur le plan anatomique :

    • Le dos correspond à la courbure convexe (vers l'arrière) de la colonne vertébrale qui se situe entre les omoplates (cyphose) ;
    • Les lombes correspondent à la courbure concave (vers l'avant) de la colonne vertébrale qui se situe au-dessus des fesses (lordose).

    A l'origine des arthroses dorsales et lombaires on retrouve toujours :

    • Soit une inflammation vertébrale ancienne (infectieuse ou non) ;
    • Soit une contrainte mécanique posturale anormale (cyphose, lordose, scoliose) ;
    • Soit une contrainte mécanique exagérée par un travail ou une activité sportive ;
    • Voire plusieurs de ces facteurs chez un même individu.

    Causes et facteurs de risque

    • La dorsarthrose (arthrose des vertèbres dorsales) est souvent secondaire à :
      • Une inflammation des articulations vertébrales : maladie de Scheuermann ;
      • Une inflammation ou infection des disques intervertébraux : spondylodiscite ;
      • Une fracture vertébrale suite à un traumatisme ;
      • Une attitude posturale " vicieuse " : hypercyphose (dos rond) ou scoliose (déviation latérale de la colonne vertébrale).

      Le plus souvent, c'est la 5e vertèbre dorsale qui est la plus atteinte. Cette vertèbre qui se situe au centre de la voussure du dos subit les plus fortes contraintes mécaniques.
      La lombarthrose (arthrose des vertèbres lombaires) est la plus fréquente des arthroses.
      Ce sont les dernières vertèbres lombaires qui sont les plus touchées et en particulier la 4° et la 5° vertèbre.
      Les travailleurs de force (maçons, déménageurs, manutentionnaires…), les chauffeurs, les sportifs, les obèses sont touchés plus tôt et plus intensément que les autres.

    • D'autres facteurs favorisent la constitution des arthroses vertébrales :
      • Les maladies affaiblissant les muscles du tronc ;
      • Le tabac et l'alcool ;
      • Le stress physique imposé par la profession.

    Les signes de la maladie

    • Arthrose du dos (dorsarthrose)
      Elle est souvent indolore, car le dos est peu mobile. Les douleurs hautes du dos se situent entre les deux épaules, mais proviennent souvent du cou ou des lombes.
      Les douleurs d'arthrose dorsale se manifestent volontiers comme des douleurs " en ceinture " pouvant évoquer des douleurs cardiaques ou pulmonaires. Ces douleurs sont liées aux compressions de la racine des nerfs qui sortent de la moelle épinière.
    • Arthrose lombaire (lombarthrose)
      Les travailleurs de force, les chauffeurs, les sportifs, les obèses
      sont touchés plus tôt que les autres.
      La localisation des douleurs lombaires d'origine disco-arthrosique est habituellement basse, médiane ou en barre. Il faut penser à une autre cause si la douleur se situe au niveau de la charnière dorsolombaire ou lombaire haute.
      Les douleurs sont d'allure mécanique : maximales le matin et le soir, et aggravées par le mouvement. Elles peuvent gêner le sommeil. Les mouvements de la colonne vertébrale (flexion antérieure, flexion latérale, extension) sont plus ou moins limités selon l'ampleur de l'atteinte arthrosique.
      Des crises aiguës peuvent se manifester. Les irradiations (radiculalgies) sont présentes dans 50% des cas : sciatique, névralgie crurale, méralgie (douleur de la cuisse). Une hernie discale peut être associée.
    • Le lumbago
      C'est une douleur aiguë de la région lombaire (le plus souvent d'un seul côté) survenant brutalement à la suite d'un effort parfois minime, mais toujours réalisé dans une mauvaise position (penché en avant sans flexion des jambes ou flexion latérale du tronc)
      Cette douleur s'accompagne d'une contracture musculaire anormale et d'une impotence lombaire quasi-totale. Le lumbago est en rapport avec une entorse (déchirement - élongation des ligaments) intervertébrale et/ou d'un déplacement du noyau discal.
      Il peut être associé ou non à une arthrose lombaire.

    Examens et analyses complémentaires

     

    Cet examen s'attache à caractériser la douleur, à la mesurer et à chiffrer la limitation de mobilité de la colonne vertébrale.
    Les temps de l'examen clinique sont :

    • L'inspection (lors du déshabillage)
      Cette inspection passive du patient recherche :
      • Une attitude permettant de calmer la douleur, généralement en rapport avec une pathologie discale ;
      • Perte de la lordose physiologique ou inversion de la courbure ;
      • Inclinaison sur le côté dans le plan frontal ;
      • Simple cassure bien visible lors des inclinaisons latérales ;
      • Une déformation rachidienne (étude de l'équilibre rachidien et du bassin) ;
      • Une anomalie dans la façon de marcher du patient ;
      • Certaines anomalies de la peau peuvent être évocatrices de malformation vertébrale (touffe de poils, angiome...).
    • L'examen dynamique
      Ce temps de l'examen clinique permet :
      • De mesurer la distance doigts-sol (qui apprécie aussi la mobilité des articulations de la hanche) ;
      • De reconnaître si les mouvements du rachis provoquent des douleurs spontanées, et en particulier des douleurs irradiant dans la jambe (dans le cas contraire, il faut rechercher une lésion extra-rachidienne) ;
      • D'apprécier la raideur lombaire ;
      • De rechercher des points douloureux.
      La raideur lombaire est rarement globale. Si elle l'est et dure plus de quelques jours, il faut alors penser alors à une infection d'un disque intervertébral (spondylodiscite) voire à un rhumatisme inflammatoire.
    • Deux signes à rechercher systématiquement
      • Le signe de Lasègue :
        Le sujet est couché sur le dos. Le médecin élève lentement une jambe puis l'autre en extension complète. Ce mouvement passif déclenche ou non la douleur. L'étendue du mouvement réalisé avant déclenchement de la douleur est noté. Un signe de Lasègue positif (angle d'élévation < 60°) révèle l'existence d'une douleur de la racine du nerf sciatique.
      • Le signe de la sonnette
        Lors de la palpation vertébrale appuyée, le médecin recherche à déclencher une douleur irradiant dans la jambe. Si c'est le cas, ce signe témoigne le plus souvent d'une lésion du disque vertébral.
        Ces deux signes sont absents dans l'arthrose lombaire simple, non compliquée de lésions discales.
        Le toucher rectal peut compléter l'examen clinique, car c'est la seule technique permettant la palpation totale du coccyx.

    La simple radiographie du rachis dorsolombaire montre les signes d'arthrose et parfois des pincements discaux (L5/S1 surtout, parfois L4/L5 et L3/L4).
    La biologie ne révèle aucune anomalie (notamment la vitesse de sédimentation et la protéine C réactive sont normales)
    Il n'existe aucun parallélisme entre l'importance des lésions arthrosiques retrouvées à la radiographie et les signes cliniques. Ainsi, des arthroses vertébrales très évoluées peuvent être de simples découvertes fortuites sur des radiographies à visée autre (découverte d'une arthrose vertébrale au cours d'une radiographie pulmonaire ou abdominale)

    Evolution de la maladie

    L'évolution de la maladie arthrosique se fait toujours dans le sens de l'aggravation radiologique. Cette aggravation peut aller jusqu'à la " soudure " de deux vertèbres contiguës lorsque leurs ostéophytes se rejoignent : on parle alors de syndesmophytes.
    En revanche, comme " plus on vieillit, moins on bouge " la symptomatologie douloureuse des arthroses vertébrales non compliquées s'estompe avec le vieillissement.
    Très gênante et invalidante entre 40 et 50 ans, l'arthrose vertébrale semble l'être beaucoup moins au-delà de 65 ans.

    Les diagnostics à éliminer

     

    En rhumatologie, l'examen clinique par le médecin est capital. Il est exceptionnel qu'un diagnostic non évoqué par la clinique le soit par d'autres moyens. La qualité de la relation médecin-malade et la sagacité de votre médecin permettront d'éviter bien des écueils.
    De façon très générale, comme pour toutes les lésions arthrosiques, il fait éliminer les affections rachidiennes inflammatoires ou traumatiques :

    • Spondylarthrite ankylosante ;
    • Spondylodiscites bactériennes ;
    • Atteintes vertébrales traumatiques…

     

    En général, l'aspect radiologique est différent et la biologie fait le diagnostic.

    • Diagnostic différentiel de l'arthrose lombaire :
      Il faut se méfier si les mouvements du rachis lombaire ne déclenchent pas ou n'aggravent pas les douleurs spontanées. Il peut alors s'agir :
      • D'artériopathies : lésions des artères qui peuvent d'ailleurs être concomitantes chez le sujet âgé ;
      • D'une pathologie de la hanche ;
      • D'une atteinte des articulations sacro-iliaques (brucellose…) ;
      • D'atteinte des tendons qui peut simuler une douleur sciatique ;
      • D'atteinte articulaire (bursite ischiatique) ou de lésions du carrefour iliolombaire : la pression réveille la douleur locale et irradiée.
      Les douleurs dites projetées dans les membres inférieurs et d'origine abdominale sont rares : affections rénales, utérus et trompes, ganglions,…
      En revanche, les douleurs du dos d'origine viscérale sont beaucoup plus fréquentes. Il faut y penser si aucune cause vertébrale n'a été retrouvée, en cas de douleur rachidienne récidivante, rebelle aux traitements antalgiques et anti-inflammatoires.

    Traitement

     

    Le traitement repose sur :

    • Les antalgiques généraux ;
    • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ;
    • La kinésithérapie active.
    Le repos calme les poussées d'arthrose. Cependant, le meilleur moyen de conserver une mobilité rachidienne satisfaisante et de bien muscler ses muscles paravertébraux. La kinésithérapie active est le seul moyen ayant démontré son efficacité.
    Récemment, est apparue une nouvelle sous-classe d'AINS indiqués dans le traitement de l'arthrose : les coxibs. Par leur mécanisme d'action plus sélectif, ces médicaments seraient mieux tolérés que les AINS traditionnels, notamment au niveau gastrique.
    http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_786_arthrose_dorsolom.htm

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