Les cas de
diabète insulino-dépendant (type1) survenus avant l'âge de 15 ans ont
augmenté au cours des dernières décennies - avec une incidence actuelle de 15 pour 100 000 - tandis que dans le même temps l'offre de soins en spécialistes pédiatriques hospitaliers s'est
appauvrie en France, avec de fortes inégalités géographiques. S'ajoute à cela l'apparition des premiers cas de
diabète de type 2 chez l'adolescent en France.
La Haute Autorité de Santé (HAS) a émis en 2007 des recommandations quant à la prise en charge spécifique du
diabète de l'enfant et de l'adolescent, basée sur un suivi hospitalier en secteur pédiatrique
spécialisé, en partenariat avec les médecins généralistes (3). On ne connaît pas toutefois la proportion d'adolescents qui échappent à ce parcours de soins et dont le
diabète est potentiellement mal contrôlé.
L'adolescence constitue une période au cours de laquelle le patient est vulnérable et donc le plus enclin à échapper à un contrôle approprié de son
diabète. Au-delà du passage parfois difficile de l'enfance à l'âge adulte, la croissance pubertaire rend
plus difficile le traitement insulinique de substitution. C'est durant ces années que le risque de complications chroniques (rénales, rétiniennes et vasculaires) peut s'accroître et alourdir le
poids de la maladie en termes de santé publique.
Lancée en 2001, l'étude ENTRED a permis de décrire et d'évaluer l'état de santé et la prise en charge des adultes diabétiques.
L'enquête ENTRED-Ado, menée par l'Unité Inserm 690 et dirigée par Claire Levy-Marchal, vise à apporter pour la première fois des données épidémiologiques sur la population adolescente française
diabétique, en dehors du secteur hospitalier. Le questionnaire abordera au cours d'un entretien téléphonique la qualité de vie de l'adolescent, la prise en charge de son
diabète et sa connaissance de la maladie, son comportement alimentaire ainsi que son insertion sociale,
scolaire et familiale. Un questionnaire médical sera parallèlement envoyé au médecin traitant avec l'accord de l'adolescent, afin d'obtenir des informations relatives au traitement, au contrôle
métabolique et aux éventuelles complications. Afin de distinguer les difficultés éventuelles inhérentes à l'adolescence et celles relatives à la prise en charge du
diabète, les jeunes se verront proposer de diffuser le même questionnaire à plusieurs de leurs camarades
de classe du même âge. Les premiers résultats seront obtenus fin 2010.
"Nous avons souhaité donner la parole aux patients eux-mêmes ainsi qu'à leurs familles, en dehors de leur environnement de soins habituel, en espérant que cela remportera leur adhésion. Plus ils
seront nombreux à répondre, plus la photographie des adolescents diabétiques en 2009 sera exacte. Nous pourrons ainsi proposer des mesures pour accompagner ces jeunes et éviter qu'ils mettent en
danger leur santé pendant quelques années." précise Claire Levy-Marchal.
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